Canon est resté fidèle à son sacro saint principe : la crise en permanence ou rien. Un peu comme si les germes du mal avaient hanté la caserne. Subjugué entre l’obsession de gérer le club dont font montre les membres du Comité des sages, la soif de pouvoir des néo-dirigeants et la volonté manifeste de piloter le navire des Mekok Me Ngonda sous le fallacieux prétexte que le sang des canonniers coule dans les veines, c’est tout le monde ou presque qui veut avoir son bout de chair dans le corps défraîchie de cette vieille dame de 86 ans.
Une situation devenue un rituel ces quatre dernières saisons. En effet, les débuts de saison au Canon sportif de Yaoundé laissent parfois présager que la suite tiendra la promesse des fleurs. Entre renouvellement de l’équipe dirigeante, généralement acquis à la suite d’un « putsch » menée par une faction dissidente, discours magistraux, fausses promesses, brillante présentation du projet sportif, recrutement des joueurs talentueux et d’un staff technique à la compétence avéré…
Ce ne sont pas les arguments qui manquent pour faire rêver supporters et autres sympathisants du Kpakum. Comme toute belle histoire, les débuts ont la saveur exquise ; question pour les nouveaux patrons du club de 85 ans de gagner en capital confiance le cœur du public et convaincre les responsables de la Lfpc très regardante dans la technostructure des clubs d’élites avant le coup d’envoi de la saison. Mais la suite, on la connaît par cœur : de désaccords en désaccords, la paix des braves qu’on croyait avoir scellé, donne lieu à une véritable « mutinerie » dans la caserne. Les clans refont surface et le Canon se réduit en miettes. Au cours des deux dernières saisons, les coachs de sont succédés au banc de touche : de Jean Baptiste Bisseck à Souleymanou Aboubakar, David Pagou, Sébastien Roques en passant par Dieudonné Nké ou encore Emmanuel Maboang Kessack, la liste est loin d’être exhaustive.
Christou DOUBENA