En réunion de crise le 08 août 2009 à Yaoundé, le comité de sages du Kpa Kum créé un bureau de transition dirigé par le 1er vice président Henri Claude Mvondo Mbédé, chargé de préparer l’équipe pour le championnat, le 26 septembre.
Le Canon sportif de Yaoundé renouvelle sa direction générale pour la première fois en deux décennies. En raison de son «indisponibilité», M. Théophile Abéga Mbida met un terme à ses fonctions de président du Conseil d’administration (Pca) du Kpa-kum. «On ne triche pas avec le Canon. J’ai tout donné pour assurer la bonne marche du canon, au prix des sacrifices énormes, avec tout ce que cela peut entraîner comme conséquences. Je voudrais à présent me consacrer à mes activités», explique-t-il. Homme d’affaires, chef traditionnel, il arbore aussi une casquette politique. Une activité qui le préoccupe énormément, au point de reléguer au second plan son étiquette de dirigeant sportif.
Elu maire de la Commune de Yaoundé IV lors des élections législatives et municipales de 2007, M. Théophile Abéga s’est progressivement retiré du club, confiant la gestion des affaires courantes à quelques fidèles personnes de son entourage qui n’ont aucun véritable pouvoir de décision. Un jeu dangereux qui entraîne les Mekoko me Ngonda dans les abysses de la première division. Les résultats de la saison dernière sont catastrophiques. Canon, une équipe moribonde, se maintenir sur le fil en occupant la 9ème place avec 34 points (9 victoires, 7 nuls et 10 défaites). Avant une raclée en ½ finale de coupe du Cameroun, face à Panthère du Ndé (1-0, 4-0).
Né le 9 juillet 1954 à Nkomo, une banlieue de Yaoundé, M. Abéga, le «Docteur» du football, à cause des atermoiements dans la gestion des transfert juteux de Marc Vivien Foé, Pierre Womé, Albert Meyong Zé, Marcus Mokaké, Mbida Messi…, laisse une équipe financièrement à l’agonie après 19 ans de règne sans partage, n’ayant de compte à rendre à personne. Son départ va certainement tourner une nouvelle page de l’histoire de cette formation mythique de la capitale.
Canon de Yaoundé est constamment secoué par des problèmes d’intendances depuis la rupture du contrat avec le Belges Sc Lokeren en 2004, suite à la co-présidence avec M. Charles Nguini, décidée par la Fécafoot. Selon M. Abéga, cette situation a freiné l’élan de professionnalisme du Canon, qui avait déjà établi des fondamentaux avec ce partenaire. Le projet de modernisation du Kpa-kum prévoyant la création d’une boutique du club, d’un site Internet, la construction d’un stade de football, et l’aménagement d’un siège moderne, n’a jamais vu le jour.
Fondé en 1929, le Canon de Yaoundé connaît une époque magique qui atteint son apothéose avec quatre titres africains, notamment trois coupes d’Afrique des clubs champions et une coupe des vainqueurs de coupes, entre1970 et 1980. Les Canonniers sont surnommés les « Brésiliens » d’Afrique. Après cette période faste, le Canon plonge dans une crise de résultat interminable, arrivant occasionnellement à se hisser au sommet du football camerounais, en 1991, et remportant la coupe trois fois sous l’ère Abéga (1993, 1995 et 1999). En 2000, le club fait un retour remarqué sur la scène africaine, en atteignant la finale de la Coupe d’Afrique des coupes perdue face au Zamalek du Caire. Cela n’a pas empêché le Canon de remporter le titre en 2002, faisant de lui, le club camerounais le plus titré en championnat avec 10 titres.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé