Porté à la tête de du Comité provisoire de gestion (Cpg) des Mekok Megonda à l’issue de la concertation entre le Délégué du gouvernement et les trois factions en dissidence, il a la lourde responsabilité de tenir haut le gouvernail d’une caserne habituée aux mutineries. L’homme qu’on présente comme un bon manager, jure de ramener la paix dans la maison.
Il est de nature calme, pondéré et très réceptif. Sa barbe grisonnante, son crane nu et sa longue expérience dans le management en football font de lui une intelligence à qui beaucoup de dirigeants de club vouent respect et admiration. Rigoureux, opiniâtre et reconnu pour ses talents de médiateurs, Jean Claude Alima sait aussi faire la tête de turc lorsqu’il sent venir la dissidence. Le Comité de gestion provisoire dont il tient les rennes depuis lundi dernier sonne comme une leçon qu’il a maîtrisé par cœur. N’avait-il pas gouté au goût des ronces et des épines de ce poste en décembre dernier lorsque la guerre de leadership au sein de l’instance dirigeante amorçait sa vitesse de croisière ? L’homme qu’on dit très proche du Comité des sages avait alors déversé sa bile sur son prédécesseur Fabien Omboudou qu’il présentait comme un no name, quelqu’un qui n’a pas de vécu dans le Canon mais joue les trouble-fêtes.
Mandat tumultueux
« Nous ne nous connaissons pas particulièrement. C’est quelqu’un qui a surpris tout le monde ! C’est via un dol qu’il se retrouve à la tête de Canon. C’était pratiquement un rapt. Il n’a pas de vécu dans le club. Nous ne pouvons donc pas nous connaitre. Nous avons un vécu. Nous sommes nés dans le club. Je ne parle pas des béti, ni des Mvog Mbi. Je Parle de tous les canonniers, quelles que soient leurs origines. Tous sont du canon. Il faut juste avoir canon dans l’âme, et apprendre le cas échéant qu’il s’agit d’une équipe de gagneurs », expliquait-il en guise de reniement de celui qui était jusqu’à lundi dernier, l’une des têtes de proue de la dissidence. Désormais consacré nouveau capitaine du navire Canon, celui de la Société anonyme à objet sportif (Saos), créé en 2011 et enregistré à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) par le patriarche Atéba Yéné, Jean Claude Alima qui aura pour compagnon de route Jules Dénis Onana, (Directeur exécutif du club), hérite d’une patate chaude si ce n’est d’un cadeau empoisonné. Car, presque tous ceux qui sont passés à la tête du Kpakum ont connu un mandat des plus tumultueux. Entre conspiration, batailles par médias interposés, putsch et autres moyens de débarquement, ils ont fini à la trappe. Ce n’est pas à Célestin Bombok, Céline Eko, Louis Marie Ondoa, Laurent Ateba Yene, Soleil Nyassa, Emmanuel Maboang Kessack et autres dirigeants qu’on a éconduit comme des malpropres, qu’on apprendra cet aphorisme.
Hymne de la refondation
Il ne reste plus qu’à espérer que la grande famille (unie) du Canon sportif de Yaoundé, convaincus que la survie en division d’élite, tient sur un fil, comprendra qu’il faut taire les querelles internes, chasser les démons et envisager un canon « New-look ». Au rang des traitements que devrait prescrire le nouveau président du Cpg au malade en agonie, des actions concrètes de lobbyings. Investi donc des missions de rapprochement et de rassemblement de toutes les factions hier en lambeaux, Alima doit entonner l’hymne de la refondation, aidés dans cette démarche par les supporters sans lesquels l’équipe n’est qu’une coquille vide. Il est donc plus que urgent de faire renaître de nouveau le Canon, s’il faut aller à la reconquête de la gloire d’antan, aujourd’hui perdue des « Mekok-me ngonda », il faut détruire les rancœurs. « Je crois que cette fois, la parole du délégué sera suivie. C’est de ma responsabilité. Et elle ne pourra pas être galvaudée. Je ferai de mon mieux pour que les consignes du délégué soient respectées », promet-il. On attend.
Christou DOUBENA