L’entraîneur du Kpa-Kum a rendu le tablier ce lundi, après huit journées de championnat. Au-delà de son bilan sportif qui est négatif, il pointe du doigt les batailles entre les dirigeants qui n’arrivent pas à s’entendre ; une situation qui sape son travail. On voyait déjà venir Bertin Ebwellé depuis mercredi dernier après la défaite de Canon de Yaoundé (1-0) face à Ums de Loum au stade Ahmadou Ahidjo mercredi dernier.
C’est un Bertin Ebwellé visiblement fatigué, épuisé et déçu qu’on avait aperçu. « Je l’ai déjà dit le week-end dernier (dimanche d’avant, ndlr), que la situation était grave. Aujourd’hui, les joueurs manquent de moral et on n’arrive pas à sortir de cette spirale. Je crois que c’est une défaite de trop pour moi. Le pense qu’il faut un autre discours, peut-être quelqu’un d’autre qui va apporter un plus, parce que pour moi, c’est suffisamment grave. Je crois que je vais rencontrer les dirigeants et voir ce qu’il y a lieu de faire. Comme je le disais tantôt, le vers est déjà dans le fruit. Il faut un bon remède pour trouver la solution », constatait Bertin Ebwellé.
Au terme du match de la 8ème journée ayant opposé Renaissance de Ngoumou à Canon de Yaoundé, Bertin Ebwellé, le visage fermé, a refusé de se prêter aux questions des journalistes et a foncé dans les vestiaires. Son équipe venait de perdre, 3 buts à 1. Une autre défaite. La septième, en huit matchs de championnat de Ligue 1. Dernier au classement avec trois points. Une performance, selon un supporter de Canon, vert de colère, jamais réalisée par le Kpa-kum. La suite, on la connaît depuis ce lundi.
« J’ai présenté ma démission, compte tenu du climat actuel qui entoure le club et tout ce qui a précédé ma décision. Sur le plan sportif, il y a un manque de résultats. C’est aussi vrai qu’il y a aussi eu beaucoup de manquements. Mais, surtout, ce manque de solution sur le plan global de la structure. Deux groupes de personnes d’un même bureau qui s’affrontent et n’arrivent pas à s’entendre, ça met le travail de l’entraîneur en déroute. Les énergies sont dispersées dans les batailles. Les joueurs sont d’office affectés, surtout les anciens. Les nouveaux peuvent au moins se concentrer. J’ai donc pensé que je dois préserver ma renommée, ma sécurité. J’ai vu un de mes collaborateurs être assailli. Le football reste un jeu, et la passion a des limites qu’il ne faut pas franchir. Même s’il y a des intérêts, nous ne devons pas pousser la passion jusqu’à un certain degré. Mercredi dernier après le match contre Ums de Loum, j’avais déjà émis le vœu de rendre le tablier. On m’a demandé de gérer le match contre Renaissance, le temps de voir clair », nous a confié l’entraîneur national des minimes, que nous avons joint ce mardi au téléphone. Pour remplacer Bertin Ebwellé, des sources évoquent les noms d’Emmanuel Ndoumbè Bosso, Adolphe Ekeh, Nicolas Tonyè et Aboubakar Souleymanou. Quoi qu’il en soit, l’entraîneur qui va arriver sur ce banc de touche aura besoin de sérénité et de paix entre les dirigeants. L’heure est grave au sein de Canon de Yaoundé.
Antoine Tella à Yaoundé