Pensionnaire du Racing Club Roubaix en 3e division en France, Chanel Tchaptchet meilleure buteuse de D3 n’est plus convoquée en équipe nationale.
L’attaquante de 25 ans, avec un potentiel offensif énorme et un sens affiné du but est écartée depuis près d’un an de l’équipe nationale féminine de football.
Alors qu’elle carbure en club, les raisons de cette non convocation tireraient leur source d’une supposée double identité. La joueuse étrangère à ce problème s’est confiée à nos confrères d’Allez Les Lions :
« Nous devions jouer le Kenya, j’étais toute excitée. Les planètes s’étaient enfin alignées. Sauf que je ne savais pas que mon retour à l’équipe nationale allait déclencher une suite de saisons sombres pour moi. J’arrive en sélection on joue le Kenya je joue seulement 1 minute 30. C’était tellement frustrant pour moi puisque je sentais que je pouvais apporter plus. Mais bon c’est le choix d’un coach, je me dis qu’au match retour j’aurais plus de temps de jeu. Mais grande fut ma surprise quand le coach m’a annoncé que je ne jouerai pas pour une affaire de double identité. J’étais choquée, mais il me parle de quelle double identité ? […] Quand je rentre en France, le coach Bisseck me fait savoir qu’il ne m’appellera plus jamais si on ne règle pas mon problème de double identité »
L’ancienne attaquante du Havre n’en revient pas. D’autant plus qu’en 2023 lors de cette double confrontation face au Kenya, il ne s’agissait pas de ses premières convocations avec les Lionnes. Sous le coach Zabo, elle avait déjà eu sa chance et s’en explique :
« J’ai joué contre la RCA en 2021, j’ai été sélectionné pour les barrages des JO la même année. Je reçois les convocations en club au nom de Tchaptchet Djuka Chanel, la Fecafoot m’a toujours payé le billet d’avion lorsque je suis convoquée, au nom de Tchaptchet Djuka Chanel. J’ai fait tout mon parcours scolaire et académique avec ce nom, j’ai eu mes diplômes au Japon avec ce nom, j’ai fait ma carte d’identité et mes deux passeports avec ce nom, je ne sais pas d’où sort la double identité dans mon parcours sportif. Voilà la raison qu’on m’a donné pour justifier ma non sélection à l’équipe nationale. On m’avait demandé de jouer en première division si je veux être sélectionnée je l’ai fait. Une fois en première division on me sort une affaire de double identité qui a failli rendre mes parents fous. »
Alors au Havre au moment des faits, cette séquence va profondément marquer la joueuse qui va perdre en confiance. En club la situation se détériore. Elle est obligée de résilier son contrat. On lui interdit de signer en D1 et D2. Chanel Tchaptchet signe à Roubaix en D3. Et explose de son talent la 3e division française.
Malgré ça rien ne s’arrange en équipe nationale. Elle saisit alors la Fecafoot, mais elle va très vite déchanter, aucune réaction favorable à son problème :
« Après ce problème, c’était mon premier réflexe, écrire à la fédération. Puisqu’après notre retour du Kenya plus personne n’a fait allusion à ce problème. C’était silence radio. J’ai écrit à la Fecafoot, personne n’a répondu. Je n’ai jamais eu de retour. Des personnes interposées proches de la fédération m’ont demandé d’écrire à la CAF pour résoudre cette erreur. Je l’ai fait, mais jusqu’aujourd’hui je n’ai pas reçu de réponse. Vous voyez comment la négligence peut tuer le rêve d’une gamine ? Ça ne préoccupe personne parce que c’est Chanel. J’aimerais juste savoir à quel moment on a détecté ma double identité. On me fait porter une accusation à tort. »
De ce qu’elle sait, son prétendu problème de double identité ne concerne ni le jour, encore moins le mois ou l’année de naissance.
Son sobriquet de maison (Nana, ndlr) se serait retrouvé comme par enchantement dans les documents de la CAF. Alors que ce sobriquet ne figure dans aucun de ses documents officiels. Cette affaire qui ressemble étrangement à celle du jeune Rony Mimb Baheng nous rappelle le sadisme de l’exécutif actuel de la Fecafoot.