Calvin Djapa est depuis la fin de la semaine dernière Directeur Générale de la SAOS de la Panthère du Ndé. Ancien PCA de la même structure, il fait le tour de l’actualité et surtout du futur du club dont il a désormais la charge. Son ancien poste est désormais occupé par le chef traditionnel de Bamena. Il explique ses responsabilités et fait part de ses préoccupations. Interview…
Quel est votre sentiment après votre nomination à la tête de la direction générale de Panthère Sportive du Ndé ?
C’est une fierté. C’est une très grande tâche qu’on vient de me confier, je vais donner le meilleur de moi, afin que ma mission soit bien accomplie et que les chefs traditionnels du Ndé et les administrateurs de la Panthère comprennent qu’ils n’ont pas fait confiance à un « fou ». J’ai accepté de partir de mon poste de président du conseil d’administration (PCA) pour devenir Directeur général parce que seul l’intérêt de la Panthère compte. Je suis fier de faire mon travail, malgré le fait que le poste de DG soit un cran en dessous de celui de PCA. Cette nomination permet de comprendre que Panthère est effectivement une société anonyme à objet sportif et qu’on place à la tête de cette entreprise une personne qui pourra bien accomplir les tâches qui lui sont confiées.
Aucune gêne donc, n’est-ce pas ?
Aucune. Je n’ai pas d’intérêt à chercher dans la Panthère. L’intérêt, c’est la Panthère elle-même. La Panthère est dans mon sang comme la Panthère est dans le sang de tous les « ndéens ». Est-ce que vous connaissez combien de « ndéens » sont malades, après une défaite de la Panthère ? Est-ce que vous connaissez combien de « ndéens » ne mangent pas chez eux, après une défaite de la Panthère ? Ça montre, que la Panthère est notre club mythique. Ce n’est donc pas une question de poste. D’ailleurs, quelque soi le poste que les administrateurs et les chefs traditionnels me confieront, j’accepterais. Car je ne suis pas là par intérêt.
On vient de me confier un poste très difficile. Il faut que je mette la direction générale en place, afin que ceux qui viendront après moi aient un fil conducteur. Vous savez, que la Panthère est une société anonyme à objet sportif. Il ne faut pas, que les gens la prennent comme une société qui fabrique des allumettes ou de la boisson, où le Directeur général ne rend compte qu’en fin d’année. Il s’agit d’une société à objet sportif, c’est-à-dire que les administrateurs peuvent se réunir à tout moment pour régler une situation grave puisque ce n’est pas ton argent que tu dépenses. C’est l’argent des administrateurs, des annonceurs ou la contribution des supporters. A tout moment, on peut t’appeler ou organiser un conseil et te demander de rendre des comptes. C’est pour cette raison qu’il faut bien organiser la direction générale. C’est aussi un poste « éperviable ». Il suffit de mal gérer pour être épinglé puisque la Fecafoot, l’Etat du Cameroun et la Ligue professionnelle y mettent de l’argent.
Il me faut organiser les choses. L’essentiel pour nous est de bien gérer. Il faut que nous mettions en place un système fiable et que les supporters soient heureux d’y apporter leur contribution. Il faudra bien gérer et rendre compte au conseil d’administration.
Je souhaiterais, que les prochaines fois, vous publiez ces comptes, afin que nos supporters dispatchés à travers le monde soient impreignés de la gestion courante du club. Je veillerai à ce que le secrétaire administratif mette le site internet à jour, de telle sorte que la gestion soit contrôlée de part le monde. Il est important, que la Panthère se gère bien. Quand elle sera bien gérée, l’argent doit entrer tout seul.
Vous voulez mettre un accent sur la bonne gestion. Résident permanent à Yaoundé, comment feriez-vous pour consacrer le maximum de temps à la Panthère, quand on sait que la gestion à distance fait parti des reproches fait à votre prédécesseur ?
Tout dépend de l’organisation. Je vais m’organiser. J’ai un secrétariat administratif qui est à Bangangté. Je vais gérer avec lui. Quand on aura besoin de ma signature je vais descendre. Surtout que je suis dans mes bureaux de Bangangté mercredi et jeudi, même comme mes activités sont à Yaoundé. Lundi et mardi le secrétaire administratif doit travailler, on doit s’accorder via les appels téléphoniques et l’internet… Si ce n’est que côté temps, il n’y a pas de souci à se faire. J’aurai du temps pour travailler.
Quel est votre cahier de charge ?
Pour le moment, je suis parti avec un compte déjà vide. L’ancien directeur général ne m’a pas encore passé les commandes. Il faudrait, qu’on voit ce qu’il y a dans les comptes pour mieux s’organiser. S’il n’y a rien, je vais me battre comme une Panthère, pour que le cahier de charge, que je suis entrain de vouloir mettre sur pied soit maintenu. Il faut tout faire pour se maintenir en première ligue, tout faire pour jouer la coupe du Cameroun, réorganiser la direction générale, et tout faire, pour que les joueurs soient dans leur état et que les victoires suivent. Je suis déterminé. Je vais prouver aux administrateurs et aux chefs qui m’ont choisi qu’ils n’avaient pas tort. Celui qui occupera le poste l’année prochaine doit rester dans la continuité de ce que j’aurais mis en place.
Avez-vous les moyens de votre politique ?
J’ai mes moyens personnels. J’ai des gens autour de moi. J’ai les administrateurs qui m’entourent. J’ai une puissante dame, qu’est madame le maire (Courtes Ketcha Ndlr) qui est dans le conseil et qui me soutient. Il y a des sociétés autour de nous détenues pas les « ndéeens ». Nous allons y déposer des demandes de sponsoring. L’essentiel est que l’équipe vive bien.
Avez-vous reçu des nouvelles de l’ancien directeur général ?
Je ne l’ai pas encore eu. Vous savez, la bagarre a été rude. Nous sommes même arrivés au tribunal. Il n’a pas voulu nous faire les comptes. Je suis administrateur comme lui et je l’invite à comprendre que la Panthère n’est pas la Panthère de Djapa, ce n’est non plus pour Nya Kemadjou. C’est la Panthère des « ndéens » et à chaque moment chacun est appelé à jouer son rôle et partir. La Panthère a environ 60 ans. Combien de personnes s’y sont succédées ? Chacun vient jouer sa carte et repart. L’essentiel est de bien jouer cette carte, de rendre satisfaction, de faire danser les « ndéens » partout dans le monde et de faire triompher le département de tel sorte, que quand on parle de Panthère, tout le monde tremble.
Qu’est ce qui est au centre de ces querelles ?
La transparence. Depuis que j’ai pris la tête du conseil d’administration, on s’est rencontré à deux reprises. Dès que j’ai commencé à exiger plus de transparence, nous sommes devenus des ennemis. Je ne vous dis pas qu’il faisait mal son travail, encore moins qu’il ait commis une faute qui pouvait provoquer son éviction. C’est tout simplement la transparence. Quand il a délocalisé le compte de la Panthère pour Yaoundé, je me suis opposé. Il a créé un compte dont il était le seul signataire, pourtant on exige deux signatures (…) Les textes sont clairs là-dessus. Le compte de la Panthère doit avoir deux signatures et on ne peut créer un second compte qu’avec accord du conseil d’administration. Il l’a fait sans que le conseil ne lui donne quitus.
(…)
Par James Kapnang