Superstition, croyances, pratiques mystiques ont été au menu lors du derby regional de football ayant opposé Caïman Football Club du canton d’Akwa à son voisin de Botafogo, match comptant pour la quatrième journée de l’Élite 2 et qui s’est joué au stade de la réunification.
Caïman court toujours après sa première victoire. Avec la complicité des stadiers, ils ont tenté d’empêcher l’accès du stade aux hommes de média une trentaine de minute avant le début de la rencontre.
Les vestiaires, l’aire de jeu, les bancs des équipes ont été aspergé d’un liquide, peut-être de l’eau bénite, ou toute autre substance recueillie chez un tradi-praticien.
La tactique a t-elle fonctionné ? Si on s’en tient au résultat obtenu sur le terrain, la technique mérite probablement d’être éprouvée puisque Caîman a encore perdu.
Dans son discours d’après match, Maurice Mpondo, le Coach de caïman qui a depuis rendu son tablier, a déclaré que « le village doit faire quelques ». Quand on fait allusion au « village », on parle des choses qui sont au dessus de nous, du surnaturel, de pratiques occultes, voire de sorcellerie. Pour nous rapprocher des philosophes, nous parlerons de métaphysique.
Scène de début de match. Un joueur qui s’avérera porter le dossard 14 de Caïman, a masqué son numéro d’un sparadrap et a rejoint ses coéquipiers sur la pelouse. Les poignets serrés, il tenait une poudre blanche. Nommons-le du sel de potassium (sel de cuisine). Il a ensuite aspergé le contenu de ses mains dans sa moitié de terrain avant de ressortir.
Et vous pensez que Botafogo fut du reste ? Que nani. Un douzième homme a rejoint ses partenaires sur l’aire de jeu. Avant d’être racompagné par l’ensemble de l’équipe sur le banc de touche. Tout ceci se déroule à l’insu du trio arbitral laisse du temps aux 22 acteurs pour s’échauffer et se préparer avant la rencontre.
Cela nous pousse à poser la question suivante: Une force extérieure au talent, à la préparation, aux choses tangibles peut-elle avoir une incidence sur la performance d’un athlète?
Aurélien Chedjou, international camerounais et footballeur professionnel, évoluant à Lille en France, suite à la débâcle des lions en Afrique du Sud a laissé entendre que: »depuis que je joue au foot, je n’ai jamais mis les gris gris dans mes chaussettes … Je ne sais pas si ça existe ».
Certains joueurs croient à toute sorte de superstition: sauter les lignes de touches à leur entrée sur les terrains, faire une bonne prière, etc… Durant la dernière coupe d’Afrique des Nations, c’est Didier Drogba qui a touché un joueur zambien alors que celui-ci s’avançait pour aller exécuter son tir de penalty. Cela s’appelle « prendre sa chance ». Au vue de la réaction du joueur zambien, il semblait plutôt au faite de cette démarche puisque sa jubilation après avoir marqué en disait long.
Il n’en démeure pas moins vrai que les pratiques avant les parties de football au Cameroun sont récurrentes. Et ceci commence dans les championnats de vacances. Phénomène ou moeurs ? à vous d’en juger.
James Kapnang, à Douala