Dans ses prévisions budgétaires pour la saison sportive 2015-2016, Aigle royal de la Menoua n’avait réservé aucune rubrique aux droits TV. De même que les autres de clubs de football au Cameroun engagés en coupe du Cameroun et/ou en championnat Ligue 1. C’est que la fédération camerounaise de football (Fécafoot) et la ligue de football du Cameroun professionnel (Lfpc) ne leur apportent aucun appui financier dans ce sens.
Pourtant depuis deux saisons déjà, les compétitions majeures de football au niveau local, font de plus en plus, l’objet de convoitise des diffuseurs. En 2014, la chaine de télévision privée Canal 2 International s’était octroyé auprès de la Lfpc, les droits de diffuseur exclusif des matchs de Ligue 1 dans les stades du Littoral, de l’Ouest et du Sud-Ouest. Pour céder ces droits, la Lfpc acceptait de percevoir la somme de douze millions Fcfa. Comme la Lfpc, la Fécafoot a trouvé un accord en catimini avec la chaîne de télévision privée Ltm pour la diffusion des rencontres de la coupe du Cameroun.
Les joueurs et les clubs floués
Si l’on sait officiellement ce que Canal 2 International verse (bien que cela soit dérisoire) pour les matchs de Ligue 1, le flou persiste cependant sur ce que perçoit la Fécafoot pour les matchs de la coupe du Cameroun. L’on douterait que les images aient été cédées gratuitement. Car l’une comme l’autre chaine, a en retour pu trouver des annonceurs qui débourseraient de colossales sommes afin de vendre leur image et leurs produits pendant des rendez-vous de Ligue 1 et de Coupe du Cameroun. Et lorsque ces chaines et les dirigeants du football camerounais se frottent les mains, les principaux acteurs que sont les clubs et les joueurs dont l’image est ainsi exploitée à des fins commerciales, tirent plutôt le diable par la queue.
Droits TV, la manne des clubs ailleurs
En dépit de la cacophonie dans laquelle la Fécafoot et la Lfpc embarquent les clubs camerounais, le constat fait sous d’autres cieux est plutôt hallucinant. Dans certains pays en Europe par exemple, les clubs sont les seuls à pouvoir céder les droits TV pour leurs matchs à domicile. Dans d’autres, l’instance qui organise la compétition peut le faire, mais répartit les retombées aux différents acteurs. Et c’est cela qui permet aux clubs de se faire une bonne base financière pour entamer la saison. Au Mali il y a quelques jours, la Fédération malienne de football (Femafoot) a signé un protocole d’accord avec le Groupe Africable Télévision pour l’exploitation exclusive des droits de diffusion des compétitions nationales. Ce contrat signé pour une durée de 5 ans, doit rapporter à la fédération malienne, la faramineuse somme d’un milliard de Fcfa. Notons que plusieurs chaines de télévisions se bousculaient d’ailleurs pour s’octroyer les images d’un championnat dont le niveau et l’engouement populaire sont proches du nôtres. Qu’est-ce qui fait donc problème chez nous ? A presqu’un mois de la reprise de la saison sportive de Ligue 1, les clubs ne doivent visiblement rien attendre comme droits TV.
Gaël Tadj