Nouvelle recrue à prix d’or, le jeune milieu de terrain des Unionistes parle de ses débuts à la Fundesport, fait la lumière sur sa carrière « précoce » faite de hauts et de bas et se projette sur cette saison sportive au cours de laquelle son nouveau club attend beaucoup de lui.
Quel sentiment t’anime au moment où tu paraphe ce contrat avec Ums de Loum ?
Permettez-moi je vous prie, de dire mille fois merci à une femme grâce à qui je peux sourire et vivre aujourd’hui. Elle s’appelle Berthe Koffi ; c’est ma maman. C’est elle qui m’a encouragé, m’a soutenu et m’a toujours donné la force d’avancer malgré les obstacles. Aujourd’hui que je m’engage dans la grande famille de Ums de Loum, je tiens à lui témoigner toute ma gratitude. Vous savez, je suis très joyeux ce jour ; c’est une aventure de longue haleine et je ne peux que me réjouir de porter désormais les couleurs de l’équipe qui détient la Coupe du Cameroun. Je comprends l’engagement et la vision des dirigeants qui veulent faire avancer l’équipe et je promets de donner le meilleur de moi pour ne pas décevoir. Car, si une équipe met les moyens, ça veut dire qu’elle veut aller loin.
Vous avez signé pour un an. Avez-vous une ambition particulière pour Ums de Loum ?
Tout dépendra de la suite. Je dois d’abord jouer, prouver et contribuer aux victoires de l’équipe. La suite on verra. Je me réjouis d’évoluer dans un club aussi ambitieux qui a à sa tête un monsieur qui a décidé de mettre de gros moyens pour atteindre ses objectifs. A nous, joueurs de mouiller le maillot et de l’aider à atteindre tous ses objectifs : champion du Cameroun, Coupe du Cameroun. Je veux bien que lorsqu’on parle d’Ums de Loum, c’est mon nom qui revient en premier. C’est un challenge personnel mais, je ne peux l’atteindre sans la participation de mes coéquipiers. L’aventure avec Ums a commencé depuis et j’espère qu’elle va continuer sur la même lancée.
Vous êtes milieu excentré droit, un poste où la concurrence est rude. Cela vous fait-il peur ?
Non ! Pas du tout. Le football c’est la concurrence et cela devrait susciter un travail sans relâche. D’abord, je joue des deux pieds. Je peux donc évoluer à gauche comme à droite. Je sais que ça ne sera pas facile mais il suffit d’avoir la volonté, de continuer de bosser et d’être surtout calme dans sa tête. Le reste vient tout seul.
14 millions de Fcfa pour un jeune joueur pas encore très connu comme vous, ça vous mets la pression ?
Non ! ça m’interpelle juste sur le rendement que l’équipe attends de moi. Je dois bosser pour évoluer. (…) Je suis un petit garçon du quartier Nkomondo qui jouait dans les rues de Douala. Il y’a eu un tournoi en 2004 où j’ai été sélectionné par Samuel Eto’o lui-même. J’effectue donc mon premier voyage en 2004 pour Barcelone où nous prenons part à un tournoi à l’issue duquel je suis élu meilleur joueur. Nous retournons au pays puis je repars en 2008 où je suis sacré meilleur joueur et troisième meilleur buteur. Je suis sollicité par plusieurs clubs en Europe et en Afrique. Mais à cause d’une fracture à la cheville droite, je suis tenu loin des pelouses pendant plus d’un mois. Grâce au soutien des proches et de ma famille, je surmonte cette épreuve. En 2010, je quitte la Fondation Samuel Eto’o où j’en étais déjà le capitaine. Je décide de poser mes valises en Guinée équatoriale où j’évolue au championnat de première division jusqu’en début 2012. Le sort frappe ma famille puisque je perds mon papa ; une épreuve douloureuse pendant laquelle des personnes extraordinaires m’ont permis de surmonter. Je signe avec Douala Athletic club (Dac) pour un an (2013-2014) et j’obtiens le brassard de capitaine. Je repars en Guinée équatoriale pour un bref séjour et après des pourparlers avec mon manager, il décide que je revienne au pays. Me voici donc à Ums de Loum.
On présente Pierre Kwemo, le président de cette équipe comme un homme autoritaire qui a parfois maille à partir avec ses joueurs. Le saviez-vous ?
Je sais qu’on dit beaucoup de choses à son sujet ; mais pour le peu de temps que je l’ai côtoyé, je vois en lui, un homme droit, honnête, ambitieux. Un homme qui ne dérange pas si vous ne tentez pas de le nuire. Il n y a que ceux qui veulent le déranger qui se plaignent de lui. Ce n’est pas un homme compliqué.
Entretien avec Christou DOUBENA