Qualifié pour les barrages à l’issue du championnat de deuxième division régionale de l’Ouest, Bamboutos FC de Mbouda fait face à la précarité financière. Les joueurs ont comme rafraichissement, un morceau de canne à sucre chacun à la fin de chaque séance d’entrainement. L’équipe se prépare au stade du lycée bilingue de Mbouda. Le membre de la collégialité des entraineurs de ce club fait le point de la situation.
Comment se passe la préparation du match des barrages contre Lion blessé de Foutouni qui a terminé champion dans sa poule ?
On prépare dans les mauvaises conditions. Depuis une dizaine de jours, la plupart des joueurs sont en grève. On n’a repris que le premier août parce qu’il fallait garder les automatismes pour limiter les dégâts. On s’était donné deux années pour remettre Bamboutos en première division. Mais pour l’instant, les moyens financiers font défaut. Les élites ne veulent pas mettre les mains dans la poche. Il n’ y a que le président du comité provisoire de gestion et maire de Mbouda, Martin Mylord Kuete qui essaye de faire quelquechose. Mais ce n’est pas suffisant.
Les joueurs en grève ont-ils tous repris l’entrainement ?
Nous avons 24 joueurs à la séance de ce 02 août sur un effectif de 35 joueurs. Nous attendons les autres.
Quel est le motif de la grève ?
Ils réclament les primes de signature, de matches et les salaires. Seule la prime d’entrainement leur est payée.
Pourquoi en dépit des bonnes performances de l’équipe, les soutiens financiers tardent à venir ?
Je ne peux pas savoir. Toujours est-il qu’on a l’impression que l’ambition de monter en MTN Elite Two est plutôt venue de l’encadrement technique. Le fait qu’on soit à ce niveau est à mettre à l’actif de l’encadrement technique. Pendant sept mois, le discours est passé. Mais arrive un moment où il faut la motivation. Et quand elle n’est pas là, on assiste à ce qu’on vit en ce moment. Nous avons passé de moments difficiles. Nous les entraineurs, nous avons des primes de victoires de dix-sept matches et de signature non payés.
Quelle appréciation faites-vous de votre adversaire qui est Lion blessé de Foutouni ?
Ce ne sera un match facile pour aucune des deux équipes. Lion blessé est un club très solide et on ne peut pas se lever le dimanche pour essayer de le battre. Il est vrai que nous avons des difficultés. C’est un désavantage sur le plan psychologique. Mais nos hommes sont en place. Nous avons un staff technique solide qui a l’expérience de la compétition et nous tenons à atteindre notre objectif qui est de monter en MTN Elite Two.
En cas de qualification pour la finale, il est possible que vous rencontriez Racing FC de Bafoussam en finale. Vous l’avez rencontré deux fois en championnat, pour un nul et une défaite (0-2). Bamboutos FC de Mbouda se prépare-t-il à affronter de nouveau cette équipe ?
Racing de Bafoussam n’est pas un foudre de guerre. Nous avons perdu contre lui en deuxième partie du championnat après avoir passé une semaine de misère. Il n’ y avait pas de sérénité. Mais si nous le rencontrons en finale, ce sera un autre match.
Vous préparez aussi le match du 18 août contre Ngaoundéré University comptant pour les 32èmes de finale de la coupe du Cameroun qui aura lieu à Yaoundé. N’est-ce pas un événement de trop dans votre agenda ?
Le moment venu, nous allons nous pencher sur cette rencontre. Pour l’instant, nous préparons les barrages. D’autant plus qu’il faudra jouer dans un registre un tout petit peu supérieur.
Vous avez émis des réserves sur le stade municipal de Bafoussam retenu pour abriter ces barrages. Quel est le problème ?
Il avait été arrêté en réunion qu’on ne peut jouer les barrages que dans un stade neutre. Nous sommes surpris aujourd’hui que la ligue régionale dise qu’on doit jouer à Bafoussam, d’autant plus que certains membres de la ligue font partie du bureau dirigeant de Racing de Bafoussam. Cette équipe va jouer sur place avec ses supporters. Ce qui fait que c’est un désavantage pour les autres clubs. En plus, c’est un stade qui n’est pas manipulable pour tout le monde. Avant d’entrer, il y a certains brigands qu’on met à l’entrée pour intimider les joueurs. C’est un très mauvais stade pour nous.
Quel stade avez-vous proposé à la ligue régionale ?
Le bon stade serait le stade municipal Fotso Victor de Bandjoun, le stade du Cenajes de Dschang ou le stade municipal de Bangangté. Nous attendons la réponse à notre requête.
Iriez-vous quand même jouer en cas de réponse négative ?
Le stade de toutes les façons ne nous fait pas peur. Si on ne nous répond pas favorablement, nous allons préparer psychologiquement les joueurs. Ce qui est sûr, il s’agit des matches de coupe. Je demande surtout aux supporters et aux élites de venir dès maintenant soutenir l’équipe. Si on ne nourrit pas la poule, elle ne va pas coûter chère le jour du marché. Il y a les bons joueurs et les bons entraineurs. Si les moyens financiers sont là, il sera difficile de nous arrêter.
Propos recueillis par Hindrich ASSONGO