« Tagouh doit partir, Tagouh doit partir… », ont scandé des supporters de Bamboutos Fc, dimanche dernier, après une nouvelle défaite à domicile (0-1) face à leur voisin Aigle royal de la Menoua, en match comptant pour la 19ème journée du championnat national Ligue 1. Ceux-ci se disent désormais convaincus de ce que la cause des mauvais résultats que leur club cumule n’est non pas liée à la qualité des joueurs, mais plutôt au management approximatif du Pca Justin Tagouh.
« Comment un président ne vient jamais au stade ? », fulmine un supporter. Il estime qu’une présence régulière du Pca de Bamboutos constituerait un catalyseur de moral pour les joueurs. Surtout que, ajoute-t-il, « les joueurs sont abandonnés à eux-mêmes et ne savent même plus vers qui se rabattre ». Quelques joueurs aussi se plaignent de n’avoir perçu le moindre copeck en guise de prime d’entrainement. Pour se nourrir par exemple, ils étaient obligés de jouer au mendiant chez des supporters généreux. « J’ai accueilli chez moi la semaine passée, plusieurs joueurs qui souhaitaient que je leur trouve quelque chose à manger », explique un autre supporter.
Joueurs et entraineurs en tourisme
La ville de Mbouda est décidemment la destination la plus prisée par les entraineurs et footballeurs cette saison. Sauf que leur séjour est des plus éphémères. A peine parviennent-ils à tenir cinq rencontres durant. Et chaque fois, c’est une équipe remaniée à plus de 60% qui est alignée comme ce fut le cas dimanche dernier.
Raph Amores et Gourrier Junior, les deux Centrafricains, ainsi que Cédric Mbaga qui constituaient l’ossature du club, n’étaient ni présents sur l’aire de jeu, ni dans les gradins. Selon des informations rapportées par des proches de cette équipe, ces joueurs ont fait leurs valises afin d’échapper à la misère ambiante de Mbouda. Ils estimeraient avoir été abandonnés par le président qui « les tournent depuis leur arrivée ».
Selon des sources fiables, l’instabilité des joueurs à Bamboutos Fc de Mbouda, a été telle que, pour la phase aller du championnat uniquement, l’équipe aurait fait 254 demandes de licence à la fédération camerounaise de football (Fécafoot). Un chiffre record qui s’ajoute à celui des entraîneurs.
Pour l’heure, sans entraineur après le passage des huit premiers, l’équipe utilise les services de Djawa Rousky, ancien entraineur des gardiens de buts de Fovu club de Baham, pour colmater les brèches, suite au désistement de Charlemagne Mbongo, dont le recrutement avait été confirmé par des membres du staff administratif de cette formation.
Gaël Tadj