Nombre d’entre eux n’ont pas pu digérer le nul, synonyme d’une autre défaite, concédé par leur équipe devant la jeune formation de scorpion de Be. Jacques Roger Kamdem, le président général de Sable de Batié, était dans tous ses états hier après-midi au stade municipal de Bafoussam.
Son mécontentement a été poussé à son paroxysme quand un défenseur de Scorpion a involontairement touché de la main le ballon dans la surface de vérité. Le président de Sable qui s’attendait à un penalty que l’arbitre n’a malheureusement pas accordé au club des Hauts-Plateaux, s’est levé de son siège pour aller donner un coup de point sur la grille du stade qui s’est ouverte sur ce fait. Contre toute attente, il s’est abstenu d’y entrer, alors qu’il en avait après les officiels qu’il jugeait arbitraires dans leurs prises de décisions. Cette réaction du président n’était d’ailleurs qu’une infirme expression du malaise qui a régné dans les rangs de Sable club de Batié tout au long de cette rencontre de la deuxième journée de la Mtn Elite One au stade de Bamendzi.
«Qui a même dit à ces gens qu’on peut renouveler une équipe à près de 90% ? Dans tous les cas s’ils s’amusent ce sera le tour de sable cette année », s’est offusqué un spectateur. Las d’attendre que leur équipe, après l’égalisation sur une action de penalty, inscrive un deuxième but face à Scorpion qui est encore considéré comme un bleu dans cette compétition, certains fanatiques des San san boys ont été mécontents au point d’entonner des chansons funèbres au stade. Question pour eux d’exprimer leur mécontentement en direction des dirigeants, entraîneurs et joueurs. A en croire nombre d’entre eux, le recrutement qui a été fait avant le début de cette saison est indigne du club. Surtout que beaucoup d’anciens ténors sont partis à la fin de la dernière saison. Quand Moundjo Kalla a mis un terme à ladite rencontre, des supporters et autres fanatiques sont descendus en masse, à la main courante, envahir joueurs et entraîneurs.
Dans la foulée, on a suivi certains demander la démission du président et de l’entraîneur qui, disaient-ils, ne sont pas à la hauteur de la tâche. Face à cette pression qui pouvait même se transformer en une séance de lynchage publique, entraîneurs et joueurs sont restés de marbre. Dans son analyse de jeu, Emmanuel Likoumba fait remarquer que ses poulains, en première manche, ont affiché l’envie de jouer au football ; avec à leur actif plusieurs occasions de buts qui malheureusement n’ont pas été bien exploitées. Tout compte fait, il pense qu’ils vont travailler pour palier les insuffisances du jour avant d’aller à Bamenda mercredi où ils vont jouer en avancé contre Yong Sport Academy. C’est en raison de la célébration, les 29 et 30 novembre, du cinquantenaire des forces armées dans le chef-lieu de la région du Nord-Ouest.
A la suite de l’entraîneur, Mopi Mosina, milieu de terrain de Sable, fait remarquer que tout est possible dans une rencontre de football comme celle-là ; une victoire, une défaite ou un nul comme c’est le cas. Toutefois, il est confiant que c’est au fil des journées que Sable, dans les abîmes du classement avec un point, va retrouver ses vrais repères. Du déjà entendu comme ce fut le cas la saison dernière où le club a échappé de justesse à la relégation. C’est d’ailleurs pour cela que l’ancien président, Bernard Fongang, avait estimé n’avoir pas rempli son contrat à la tête de l’équipe. L’une des difficultés auxquelles Sable fait face depuis trois saisons est le fait de résider à Douala pour accueillir ses adversaires à Bafoussam. Un stade sur lequel il n’a pas l’habitude de s’entraîner et le découvre tout comme ses hôtes du jour.
La doléance des supporters de voir Sable s’établir à Bafoussam a toujours reçu une fin de non recevoir de la part des dirigeants et principaux financiers qui sont tous des opérateurs économiques basés dans la ville de Douala. A ce jour, il est également impossible de faire jouer le club à Douala dans la mesure où le dossier qui se trouve à la fédération camerounaise de football présente Sable club de Batié comme étant une association sportive basée dans la région de l’Ouest. La situation que traverse de nos jours ce club pourrait être considérée comme un cas d’école qui devrait davantage attirer l’attention des décideurs, au lendemain des états généraux du football et des sports, sur la gestion des clubs au Cameroun à une période où on se rapproche de plus en plus de la mise sur pied de la ligue professionnelle.
Francis Kamga à Bafoussam