Jacques Roux, journaliste sportif, et le coordonnateur du match de mercredi dernier à Bafoussam ont eu une vive altercation, suivie des échanges houleux… Au quotidien, les journalistes sont victimes des tracasseries orchestrées par le directeur du stade et les coordonnateurs de matches ; malgré la détention des accréditations délivrées par la fédération camerounaise de football.
La répression a commencé le mercredi 7 janvier dès l’entrée du stade municipal de Bafoussam. Des contrôleurs de billets font savoir aux journalistes qu’ils ne sont pas autorisés à accéder au stade avec les badges délivrés par la fédération camerounaise de football. «Nous avons reçu des instructions du directeur du stade. Les cartes que vous avez ne sont pas celles qui vous donnent accès au stade», lance l’un d’entre eux. En début de saison, René Sékou Kemajou, directeur du stade municipal de Bafoussam, avait fait établir à certains journalistes et photographes, des cartes d’accès moyennant quelques sommes d’argent. Longtemps avant la mise en circulation des badges de la fédération camerounaise de football. Ce qui a donc fait dire à ces contrôleurs que ne devaient accès au stade que les reporters détenteurs de ladite carte (de couleur bleue).
C’est grâce à l’intervention d’un responsable de la ligue régionale de football de l’Ouest que les reporters partis de Douala et ceux de Bafoussam entreront au stade. Le plus dur ne fait que commencer. Avant le début de la rencontre qui a opposé Fovu à Union de Douala, il a fallu batailler dur pour filmer les équipes à partir de la main courante. Ici, c’est Pierre Donavan Mbougnia, président par intérim de la ligue de football de l’Ouest, par ailleurs coordonnateur du match, qui s’oppose à l’accès des journalistes et photographes à la main courante. Tous étaient pourtant détenteurs d’une accréditation. «Vous allez entrer juste pour filmer les équipes et après vous aller sortir de la main courante. Nous ne voulons voir aucun reporter ici à l’intérieur», impose Pierre Donavan qui dit détenir des instructions venues de l’instance faîtière du football au Cameroun. Ce qui fut fait. A en croire les reporters de Yaoundé, Bafoussam semble être un cas particulier parce que «avec nos badges, nous avons accès à la main courante au stade omnisports de Yaoundé.»
Climat délétère
Cette situation qui prévaut au stade municipal de Bafoussam dure depuis le début de la saison. Pour avoir les photos des équipes ou les phases de jeu, les photographes sont obligés de filmer à travers les grilles de la clôture de sécurité. Ceux qui ont de bons zooms sur leurs appareils s’en sortent très souvent ; bien que les images ne soient toujours pas de très bonne qualité. Dans les différents communiqués signés du vice-président de la Fécafoot, il ne ressort pourtant nulle part que les journalistes et photographes des presses écrites et cybernétiques accrédités ne doivent pas travailler à partir de la main courante. Ces derniers n’étant pas soumis aux mêmes restrictions que les cameramen des chaînes de télévision. Des journalistes de la ville de Bafoussam sont d’ailleurs sur le point d’adresser une lettre de protestation au président de la Fécafoot.
À la mi-temps de Fovu-Union, le public a assisté à une vive altercation, suivie des échanges houleux, entre Jacques Roux, journaliste sportif, et le coordonnateur du match. Le premier a voulu profiter de la pause pour immortaliser quelques images au stade de Bamendzi. Ce que n’a pas voulu comprendre Pierre Mbougnia. Il était même déterminé à confisquer la camera et le faire sortir du stade (à Bangangté, Pierre Mbougnia avait confisqué le téléphone portable d’un spectateur qui faisait des prises de vues lors du match Panthère-Sable comptant pour la 11ème journée). Ils en étaient là pendant toute la pause. Ce qui est curieux c’est que certains responsables de la ligue lui ont demandé de laisser Jacques Roux, qui aurait reçu une autorisation de certains responsables de la Fécafoot, prendre quelques images.
Avec un environnement de plus en plus hostile à la presse au stade de Bamendzi, il serait grand temps que la fédération camerounaise de football rappelle une fois de plus à l’ordre ses coordonnateurs de matches afin qu’ils permettent aux journalistes radios, de la presse écrite et cybernétique accrédités de travailler dans de meilleures conditions. Pour le moment où règne un climat délétère entre la direction des stades, les coordonnateurs de matches désignés par la Fécafoot et les journalistes, on est en voie de s’interroger sur l’utilité des badges qui ont été confectionnés et remis pour la couverture de la Mtn Elite One, saison 2008-2009.
Francis Kamga à Bafoussam