Depuis la douzième journée de l’Elite One, Arnaud Nsemen n’a plus inscrit de but. Cependant il reste et demeure meilleur buteur de la compétition avec 11 buts. A trois journées de la fin de la fin du championnat, il se bat corps et âme pour se maintenir au sommet.
Depuis son arrivée au sein de Fovu club de Baham en début de ce 50e championnat de football première division, après un test non concluant dans la Panthère sportive du Ndé, Arnaud Nsemen ne cesse parler de lui. Dans tous les stades de la région de l’Ouest où il a évolué, il n’a jamais cessé d’attirer les regards des spectateurs. Il se démarque très souvent de ses coéquipiers et adversaires par un jeu rapide, des passes millimétrées et des dribles sures. Des atouts qui ont pratiquement fait de lui la plaque tournante de l’attaque du club du rocher sacré de Baham.
C’est dans cet élan de vainqueur qu’il a pu tirer son épingle du jeu en se hissant au sommet des meilleurs buteurs de cette formation et du championnat. Au tableau des buteurs, même par clubs, Arnaud Nsemen reste le meilleur avec un total de 11 buts. Ils ont été inscrits avant la 12ème journée. Rendu à la 23ème journée, soit à 3 journées avant la fin des hostilités, le pichichi de Fovu n’a plus inscrit de but. Ce qui ne lui a quand même pas fait perdre sa place de meilleur butteur.
Ses suivants immédiats sont Momi Hilaire (7 buts) de Coton sport de Garoua, Zome Louis (7 buts) de Tiko United, Kologni Ngampiep (6 buts) de la Panthère sportive du Ndé, Eboa Mbock Mbonjo (6 buts) de As Matelots et Amougou Nsi (6 buts) de Fovu de Baham. Sauf revirement de situation, et au regard des statistiques provisoires de l’heure, l’attaquant de Fovu de Baham est bien parti pour reporter le soulier d’or de cette saison sportive. Mais il devra encore fournir beaucoup d’effort pour y accéder. Au quotidien il bénéficie du soutien de ses coéquipiers, notamment de Clevis Ashu, Nsi Amougou, Patrick Ghomsi ou encore Guy Paulin Mouosso qui jouent également sur le plan offensif.
Jusqu’à ce qu’une crise administrative entame le morale du groupe et paralyse pratiquement l’équipe qui n’enregistre plus de victoire depuis plusieurs journées, Arnaud Nsemen était bien parti pour écrire les plus belles pages de sa carrière cette saison. Il était aidé sur cette voie par l’entraîneur Alexandre Belinga qui avait apporté un souffle nouveau au club en début de saison. «Avec cette nouvelle dynamique, je suis plus concentré à mettre le ballon dans les filets», soutient Nsemen. L’homme qui aujourd’hui mène la barque des buteurs en championnat de première division a eu le temps de baliser son chemin en quelques années.
Déclic à Sable
C’est depuis le jeune âge qu’il a commencé à courir après un ballon de football. Bien que les parents n’aient pas accepté d’un coup. Après un bref séjour dans un centre de formation, il débute sa carrière de footballeur en deuxième division à l’âge de 15 ans. Dans un premier temps, il a évolué dans l’équipe de Pwd de Bamenda (Public work department). Le séjour dans cette équipe n’a pas été un passage à vide dans la mesure où ils ont enregistré des lauriers. Malheureusement Pwd n’a pas mis long en première division avant de retrouver la division inférieure. Les travaux publics, tout comme les autres départements ministériels qui avaient des équipes en première division à l’époque, n’avaient plus assez de moyens pour supporter les charges des joueurs et encadreurs techniques. Les conséquences ne se sont pas fait attendre.
Joueur d’ailleurs très talentueux à l’époque, Nsemen sera sollicité pour prêter ses services à Sable club de Batié. Une équipe du département des Hauts-Plateaux, région de l’Ouest. Après Sable, il évoluera plus tard au sein de Bamboutos de Mbouda, club du département des Bamboutos qui n’existe plus que de nom aujourd’hui. Pour une affaire de corruption, le club Bamboutos a été relégué en division régionale (nouvelle dénomination) par la fédération camerounaise de football. C’est du Tonnerre Kalara Club de Yaoundé (Tkc) qu’il partira pour Fovu de Baham. Entre temps, la Panthère sportive du Ndé était également à ses trouves. Mais les négociations n’avaient pas été concluantes. Le destin a voulu que son actuel entraîneur, Alexandre Belinga, fasse aussi escale par Bangangté avant d se retrouver à Bafoussam en début de saison.
Au moment de faire signer Arnaud Nsemen, Augustin Konchou, directeur administratif de Fovu, avait trouvé en lui une perle rare pour débloquer sa ligne offensive qui était grippée depuis 3 saisons. Aujourd’hui, Arnaud Nsemen, 21 ans, est en train de confirmer tout le bien qu’on pensait de lui au moment de la signature de son contrat. «Au cours de ma carrière, mon passage dans Sable m’a beaucoup marqué parce que c’est la où je retrouve la sensation du football. Et on dirait même que Bafoussam me sourit beaucoup parce que je prenait du plaisir à jouer avec à mes côtés à l’attaque un autre attaquant comme Mouosso. On inscrivait des buts comme on voulait. Cette année encore dans Fovu je retrouve cette pleine sensation ; ce qui n’était pas le cas les années antérieures.»
Avec une taille de 1m85 et pesant 75 kilogrammes, le pichichi de Fovu semble être une terreur pour la majorité des défenseurs. A ce jour, il a tenté plusieurs aventures professionnelles non concluantes. «J’ai fait beaucoup de déplacements et à la limite j’ai même été frustré dans beaucoup de clubs où je suis passé. J’ai même pensé à un moment donné arrêter avant de me rendre compte que j’ai encore du temps devant moi et que le succès est au bout de la persévérance» ; se rappelle Nsemen, confiant.
Blaise Nwafo à Bafoussam