Le président du Tonnerre croit à l’apport indéniable des comités de soutien.
Quelle est la situation qui prévaut au sein de vos clubs de supporters au moment où une lutte de clans secoue le Tonnerre?
Le Tonnerre est une société anonyme à objet sportif qui ne considère que ses actionnaires comme membres. Mais, nous avons demandé aux fans du Tkc de se constituer en association. Et aujourd’hui, Douala a son comité de supporters, qui couvre le Littoral et le Sud-Ouest. Le Nord aussi a un comité de supporters. Ces deux associations fonctionnent bien et, indépendamment, s’organisent pour encourager le Tonnerre dans leurs fiefs respectifs. Les membres de toutes ces associations se consacrent exclusivement à leurs activités d’animation, sans s’ingérer dans les querelles qui secouent actuellement le Tonnerre.
Quel est l’apport financier des associations de supporters du Tonnerre Saos?
Il ne revient pas aux dirigeants que nous sommes de dicter la ligne de conduite aux clubs de supporters. Mais, pour leur permettre de faire partie de la liste de nos actionnaires, nous avons demandé à ceux qui n’ont pas assez de moyens de se regrouper en association. Ainsi, ils pourront acheter des actions. Cela leur permettra également de se présenter aux assemblées générales de manière rotative. Le comité de soutien du Littoral a déjà six actions.
Quelles similitudes peut-on établir entre les clubs de supporters d’aujourd’hui et ceux que vous avez connus il y a plus d’une décennie ?
Les clubs de supporters ne sont plus ce qu’ils étaient. Ceux d’aujourd’hui sont beaucoup plus mous, contrairement aux années passées où ils étaient vraiment actifs. Ce relâchement est dû au fait que les clubs sont beaucoup plus riches de nos jours. Les dirigeants ne comptent plus seulement sur les clubs des supporters. En plus, le statut juridique de certaines équipes influe sur le comportement des supporters. Ceux des équipes transformées en sociétés se sentent marginalisés et ne s’intéressent plus à la vie de leur club.
Jusqu’où devrait s’étendre l’influence des comités de soutien dans la vie d’un club ?
C’est à tort que les supporters veulent parfois jouer le rôle de supers-dirigeants, de centre de décision. Or, seuls les dirigeants ont la plénitude des pouvoirs de gestion. Les supporters doivent être une force de suggestion. Cela suppose que leur avis est consultatif et non délibératif. Il faudrait que chacun sache où est sa place. Seuls les actionnaires ont un avis délibératif. Dans le cas où les clubs sont seulement des associations, il faut être membres et avoir payé ses cotisations pour pouvoir parler dans une assemblée délibérative.
Depuis l’année dernière, des débordements sont de plus en plus observés dans les rangs des supporters de clubs…
Toute violence est condamnable, qu’elle parte des supporters, des joueurs ou des dirigeants. Le football est un jeu où doit prévaloir le fair-play, et les supporters sont les leviers de nos clubs. Mais il faut tout de même reconnaître qu’il y a certaines frustrations qui partent souvent de l’arbitrage. Les supporters passionnés se sentent lésés et s’illustrent par des actes de violence. Il faudrait que les comités de supporters soient éduqués.
Qu’est ce qui explique l’absence de charters de nos jours ?
Le Tonnerre en a organisé l’an passé. Mais, nous avons été échaudés dans la mesure où c’est le club qui a supporté les charges. Nous avons décidé de ne plus en organiser. Nous invitons les clubs de supporters à copier l’exemple des fans de Bamboutos, qui se déplacent avec une vingtaine de bus pleins de supporters, aux frais de ces derniers. Ce n’est pas le cas des populations de Yaoundé, qui ne savent pas supporter leur équipe hors de la capitale.
Propos recueillis par Jean Robert Fouda