« Il faut aussi montrer à ceux-là qui pensent être le nombril de la Menoua qu’on peut faire sans eux. » Une phrase qui résume l’état d’esprit dans le comité directeur de l’Aigle Royal de la Menoua. Dans un entretien accordé à la rédaction de Camfoot.com, Samuel Dongmo revient notamment sur les difficultés que rencontre l’actuel leader du championnat national Ligue 2.
A quelques journées de la fin du championnat, qu’est-ce qui est fait au niveau de l’administration pour éviter une surprise désagréable ?
Au niveau de l’administration, nous continuons à garder ses enfants (joueurs, ndlr) sur le plan matériel, sur le plan moral et même spirituel, parce que nous vivons de la prière. Nous avons une communion d’esprit ; et c’est ça qui fait notre force. D’autant plus que nous n’avons pas autant de moyens que nos adversaires. Mais nous vivons de la prière et de la foi.
A une période aussi cruciale de la saison, Aigle Royal a-t-il le soutien de tous les fils de la Menoua ?
Je suis désolé de vous le dire. Jusqu’à présent, contrairement à ce qui s’est passé dans les départements des Bamboutos et de la Mifi, où les autorités administratives se sont déployées avec les élites pour soutenir les clubs de ces départements, la Menoua pêche par l’absence de locomotive. Ni les autorités, ni les élites, notamment les hommes politiques, les membres du gouvernement, les opérateurs économiques ; aucun d’eux n’a cru devoir sortir le moindre 5 Fcfa, malgré tous les appels. Mais nous continuons à nous battre avec nos partenaires, des opérateurs économiques qui ne sont pas de la Menoua. Notamment la société Source du pays qui nous soutien énormément. Je prends également le cas des amis qui nous soutiennent au quotidien, nous pensons pouvoir continuer dans ce sens. Il faut aussi montrer à ceux-là qui pensent être le nombril de la Menoua qu’on peut faire sans eux.
Quel est le discours que vous tenez à ces joueurs pour qu’ils continuent de tenir comme on le voit sur l’aire de jeu ?
Les enfants sont conscients de ce que la montée en Ligue 1 reste notre premier objectif. Et nous travaillons avec ces enfants dans ce sens, ils sont conscients de la tâche. Il est vrai qu’une équipe comme Feutcheu pouvait nous faire douter. Mais je pense que désormais, le doute est levé.
Précisez nous rôle de la commune de Dschang dans l’administration de l’Aigle Royal !
En début de saison, on a désigné le maire de la commune de Dschang (Baudelaire Donfack, ndlr) comme président du comité de coordination transitoire, le sénateur Etienne Sonkin a été désigné vice-président de ce comité. Mais je puis vous dire qu’à l’heure actuelle, nous sommes à plus de dix journées de championnat qu’ils n’ont pas cru devoir s’associer à moi pour que main dans la main, nous atteignions cet objectif. Je suis abandonné à moi-même et à tout le public qui supporte cette équipe. Toutefois, dans le soutien de ce public, je trouve l’énergie nécessaire pour continuer à aller de l’avant. Je voudrais également dire que contrairement aux années précédentes où on avait un maire à Dschang qui comprenait qu’il y a une ligne dans le budget de la commune prévue pour soutenir Aigle, cette année, la commune n’a rien fait ; et je pense que les joueurs sont même découragés par les autorités administratives qui disent à qui veut l’entendre, que l’Aigle est une société. Moi je pense qu’ils se trompent. A défaut s’ils peuvent nous présenter le registre de cette société. L’Aigle reste une association sportive, c’est le patrimoine commun de tous les fils de la Menoua. J’invite les fils de la Menoua sans réserve, de toutes les couches sociales à venir nous soutenir, à ne pas céder à cette sirène su désespoir et des défaites. Notre département reste le nôtre. Nous devons porter haut son flambeau. Je crois que c’est le défi de notre génération.
Entretien mené par Gaël Tadj