Alors que la procédure devant le tribunal de Première instance de Yaoundé Centre administratif se nourrit d’interminables reports, le Tribunal arbitral du sport, sollicité il y a deux mois par le président de l’Etoile filante de Garoua, s’invite dans l’affaire dans le dessein de déloger le nouvel homme fort de Tsinga et son exécutif pour installer l’Assemblée générale de 2009 conduite par John Begheni Ndeh.
C’est un post sur la page Facebook d’Abdourahman Hamadou au soir du mercredi 27 janvier dernier, qui a allumé à nouveau la mèche de cette poudrière qu’est l’affaire Fécafoot – Etoile filante de Garoua. L’ancien directeur de cabinet d’Iya Mohammed présenté comme un infatigable détracteur du nouveau président de la Fécafoot et de son exécutif querellé, informe ses nombreux amis sur ce réseau social de ce que la procédure s’est désormais internationalisée. Mieux, que la fin de règne des occupants de Tsinga est imminente. Le Tas ayant répondu favorablement à la plainte introduite auprès de ses services compétents le 9 décembre dernier. « Chers tous, écrit-il, je vous informe que sur notre demande, le Tas a officiellement ouvert ce jour, sous le numéro Tas 2016/A/4415, une procédure concernant l’annulation du processus électoral de la Fécafoot prononcée par la Cca le 12 novembre 2015… Désormais, il appartient exclusivement au Tas de juger si M. Tombi A Roko et les autres sont dans leur bon droit en se maintenant par la force à la tête de la Fécafoot… Nous ne sommes plus dans la fiction médiatique… Le temps de la réalité juridique est arrivé… Dans quelques petits jours tout sera clarifié ! »
Droit de greffe
Autrement dit, le Tas, appelé à la rescousse, chausse à nouveau les crampons et enfile son maillot d’arbitre pour venir dire le droit en toute impartialité et mettre fin à cette crise postélectorale qui n’a que trop duré. Pour mieux comprendre ce nouveau rebondissement, il faut lire dans son intégralité la correspondance fleuve datée du 27 janvier 2016, signée de l’instance juridictionnelle basée en Suisse. Elle qui informe les deux parties de ce qu’une procédure est ouverte en son sein. « Par la présente, j’accuse réception de la déclaration d’appel valant mémoire d’appel, datée du 9 décembre 2015 déposée par Etoile filante de Garoua (« l’appelante ») auprès du Tribunal arbitral du Sport (« Tas ») contre la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) («l’intimée ») à l’encontre de la décision de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun du 12 novembre 2015 (…) Nonobstant ce qui précède, je prends note que l’appelante requiert que le présent litige soit soumis à un arbitre unique en cas de non-paiement de l’intimée de sa part d’avance de frais. L’intimée est dès lors invitée à informer le greffe du Tas dans un délai de 5 jours dès réception de la présente correspondance par courrier, si elle a l’intention de payer sa part d’avance de frais, conformément à l’article R64 du Code. En l’absence de réponse ou en cas de refus dans le délai prévu, il incombera à la Présidente de la Chambre arbitrale d’appel du Tas, ou à son suppléant, de décider, conformément à l’article R54 al.1 du Code (…) », écrit le Tas sous la plume de Fabien Cagneux, conseiller auprès de l’instance et repris in extenso par certains journaux.
Vers la réintégration du Comité exécutif de 2009
Téméraire, Abdouraman qui avait pourtant eu gain de cause devant la Cca en novembre dernier, avait joué de ruse en introduisant dans la foulée, un recours auprès du Tas. Pour l’ancien directeur Marketing de la Fécafoot qui s’est montré plus explicite sur sa page facebook au soir de vendredi dernier, « cette plainte devant le Tas se résume à deux requêtes qui sont la confirmation de l’annulation du processus électoral et la réintégration du comité exécutif élu le 24 mai 2009 présidé par intérim par John Ndeh, compte tenu de ce que le mandat du Comité de normalisation est arrivé à son terme le 30 septembre 2015 et n’a pas été renouvelé ». Suffisant pour comprendre que l’ancien ministre des Transports, en veilleuse ces derniers mois, pourrait refaire surface. On n’est donc loin d’être sorti de l’auberge. Plus le temps passe, les débats s’enlisent et le football camerounais que le nouveau président (contesté) jurait de remettre sur les rails, est plus que jamais à l’agonie. A quand la fin de ce feuilleton mélodramatique ? Affaire à suivre.
Christou DOUBENA