Peu après le verdict prononcé en faveur de Bamboutos de Mbouda par le tribunal correctionnel du Mfoundi, une caravane motorisée a été organisée dans la ville de Mbouda pour célébrer la demande de réhabilitation de cette équipe par la Fécafoot qui l’avait rétrogradée pour corruption.
Cela fait exactement 10 mois comme dure l’affaire Bamboutos de Mbouda contre la fédération camerounaise de Football, Fécafoot. Trois journée avant la fin du 48e championnat de football première division, les Mangwa boys, qui n’étaient pas trop menacés de la relégation, rencontraient au stade de la Réunification de Douala, le stade de Foumban étant suspendu, Fédéral du Noun, appelée à évoluer en 2008 en deuxième division. Au regard du classement général, Fédéral n’avait plus aucune chance de sauver sa saison. C’est donc au cours de cette rencontre qui restera gravée dans la mémoire du public sportif que jaillit l’affaire de corruption opposant Fédéral à Bamboutos.
A en croire le directeur sportif et quelques joueurs de Fédéral, de l’argent avait circulé en vue de laisser Bamboutos gagner la partie pour se mettre davantage à l’abri de la relégation. Quelques jours après, la commission d’homologation et de discipline de l’instance faîtière du football camerounais siège et tranche le 21 septembre 2007, en application des textes de la fédération, en faveur de la rétrogradation en 3e division de Bamboutos. C’est alors que commence cette scabreuse affaire donc le premier dénouement a eu lieu le lundi 28 juillet 2008 au tribunal correctionnel de Mfoundi à Yaoundé.
Ce procès a fait l’objet de 38 renvois au référé d’heure en heure et 34 renvois en correctionnel. Ce que d’aucuns considèrent comme une grande première dans le football camerounais. En attendant rentrer en possession de la grosse du tribunal, le tribunal correctionnel de Mfoundi qui s’était enfin déclaré compétent dans cette affaire somme la Fécafoot de réhabiliter Bamboutos de Mbouda et de verser un franc symbolique au trésor public. Conformément à la loi, la fédération dispose de 10 jours, après le verdict, pour interjeter appel.
Equations à plusieurs inconnus
Peu après ce verdict rendu public en mi-journée, les fanatiques de la ville de Mbouda ont organisé une caravane motorisée qui a sillonné les différents villages du département des Bamboutos. Klaxons, youyous, cris de joie et autres chants étaient au rendez-vous. Pour beaucoup, la première victoire dans cette affaire est le verdict du tribunal. «A cause des multiples renvois, nous n’avions même plus espoir que raison pouvait être un jour donnée à notre équipe. Surtout qu’en 10 mois, on était en voie d’oublier le nom de Bamboutos», se réjouit un supporter. Dans les rues des villes de Bafoussam et de Mbouda, les commentaires vont bon train.
Pour des personnes averties, seule la décision du tribunal ne suffit pas. Au delà de l’appel que pourrait interjeter la Fécafoot, d’aucuns se demandent comment est-ce que serait possible que Bamboutos retrouve la première division. Après un championnat à 18 clubs en 2007, la fédération est passée en 2008, avec la Mtn Elite One, à 16 équipes. La saison prochaine, elles ne seront plus que 14 clubs à prendre part à cette compétition ; suivant une ferme volonté des dirigeants de moderniser le football camerounais en le rendant plus compétitif qu’avant et en mettant à la disposition des clubs des moyens nécessaires pour leur fonctionnement.
Même si la fédération venait à perdre le «procès en appel», l’on se demande très bien comment la réintégration de Bamboutos se passerait. Compte tenu du temps mis pour que le premier verdict soit rendu, il y a lieu de se demander combien de temps cela mettra au niveau de la cour d’appel. Même en cas d’un jugement expéditif, il y a de forte chance que les uns et les autres soient fixés pendant que le 50e championnat est en cours.
Une autre inquiétude est qu’au jour d’aujourd’hui, l’équipe Bamboutos, qui par le passé a passé près d’une décennie en deuxième division, n’existe que de nom. Des observateurs avertis, y compris des ressortissants des Bamboutos, se posent la question de savoir comment la justice pourrait faire réhabiliter un membre exclu d’une association comme la fédération camerounaise de football qui dispose des statuts et d’un règlement intérieur. Toujours est-il, d’aucuns pensent que l’on s’achemine dans les jours à venir vers un rebondissement dans cette affaire qui, de première vue, paraît facile à trancher au point de satisfaire les différents antagonistes.
Francis Kamga à Bafoussam