Vraiment… Le Cameroun me dépasse. Excusez mon jargon, mais c’est exactement ce que j’ai envie de dire après la énième épopée pour la présidence de la Fecafoot. Pourtant il paraît qu’au Cameroun le football ne paie pas : les stades sont vides et dans des états plus que lamentables, le spectacle est médiocre et la scène footballistique nationale serait pleine de magouilles et de corruption.
Tout processus électoral au Cameroun semble être le premier après l’indépendance. Les textes sont contestés, les règlements sont flous et la formation instantanée de clans est aussi certaine que la canicule à Douala. Que ce soit la Fécafoot, les clubs de l’élite ou encore les écoles de foot… chacun a sa propre interprétation des textes et des règlements et n’entend sûrement pas accepter la défaite. Le temps, l’argent et l’énergie dépensés dans tous ces processus auraient pu certainement sortir le football camerounais de son coma actuel. Aujourd’hui je suis rendu à regarder les temps forts du championnat de l’Ouganda sur internet alors que je ne peux voir aucune image des compétitions locales du pays quatre fois champion d’Afrique.
Le vainqueur de cette ruée au désert m’importe peu, du moment où le processus interminable arrive à sa fin. Le fait que plusieurs de nos anciennes gloires du foot ne soient pas calés intellectuellement facilite cette situation, puisqu’ils ne peuvent faire bloc et se font acheter facilement car étant dans le besoin. Il ne fait aucun doute que les footballeurs doivent avoir leurs mots à dire dans la gestion de notre sport roi. Cependant, ce sont ceux qui ont les carnets de chèque qui seront écoutés et verront leurs souhaits exaucés.
Quand je vois un professeur d’Université, ancien ministre se rouler dans ce pétrin de fous, je suis bouche bée. Il y a quelques années, on disait que c’est le manque d’éducation qui favorisait l’anarchie, aujourd’hui ce sont des longs crayons qui sont prêts à tout pour deux semaines au Canada.
De grâce, ayez pitié de tous ces footballeurs bourrés de talent, un don du bon Dieu au Cameroun. Et ceci ne s’adresse pas seulement aux gens de la Fécafoot mais également à tous ces présidents de clubs, coaches, formateurs et dirigeants de centres de formation… Offrez la possibilité de jouer dans les meilleures conditions possibles et permettez-nous « d’enjoy » le spectacle que ce soit des gradins ou dans nos salons.
Il me semble que l’objectif premier de la Fécafoot est de s’occuper et de gérer le foot camerounais et non de satisfaire les égos et les envies des individus. Cet argent gagné par nos valeureux soldats sur la scène internationale ne devrait pas servir aux règlements de compte, aux innombrables assemblées et aux courriers recommandés vers Zurich.
Enganche