Les scènes de l’équipe congolaise peinant à trouver un terrain d’entraînements sous une pluie diluvienne permettent de remettre en cause l’investissement de notre cher Cameroun dans son sport « ROI ». Dans un autre pays, le fait de trimbaler l’adversaire ça et là à la veille d’un match important servirait à le déstabiliser, mais chez nous c’est monnaie courante : on a rien d’autre à offrir. Pas de stade d’entraînements, pas de salle de musculation, pas de piscine… Nous ici, c’est l’Etat camerounais, qui pourtant reste la tutelle des lions indomptables. Gageons que le Cameroun est le pays qui a le moins investi dans le football mais qui a eu le plus de succès. Morceaux choisis :
Entre 2000 et 2010, le Cameroun a gagné 2 coupe d’Afrique, 1 médaille d’or au JO, finaliste de la coupe de la confédération, finaliste de la CAN en 2008, 3 participations à la coupe du monde, Coton était même en finale de la champions league africaine.
L’Angleterre par exemple qui investi des millions dans le foot en organisant même la Premier League pour poussins ( moins de dix ans) n’a pas joué une seule finale d’un tournoi majeur, les quarts de finales étant leur maximum. Ils ne savent même pas ce que c’est que jouer la coupe des confédérations. Les succès de leurs clubs en Champions League Européenne constituent leur seule consolation pour les échecs consécutifs des « Three Lions ».
Durant cette période, au Cameroun, on a installé une pelouse synthétique au Stade de la Réunification de Douala, on a fait des énièmes réparations au stade Ahmadou Ahidjo. Quelques stades ont été polis par la Fécafoot et on se demande si c’est l’Etat ou la fédération qui a financé… Les stades annexes de Douala et de Yaoundé servent à faire paître les chèvres, de rallongement de marché et au 2-0 (santé) traditionnel des quartiers alentours. On se demande bien comment un pays avec si peu d’infrastructures peut regorger autant de talent au point où malgré l’absence de plus de quatre joueur,s titulaires indiscutables, le foisonnement de querelles internes et une pression énorme n’ont pas pu arrêter le Cameroun dans sa marche vers les trois points de la victoire face à la RDC devant des gradins à moitié vide.
Tout a pourtant commencé avec l’école de football qui était une œuvre sociale des brasseries du Cameroun. Cette école a formé la moitié de l’équipe nationale vainqueur des deux CAN en 2000 et 2002 :
SONG, GEREMI, WOME, ETOO, OLEMBE, pour ne citer que les titulaires. Après comme pour relever le défi, l’UCB, grande concurrente des brasseries du Camerounais sur le marché du rafraîchissement ouvre la sienne. Elle va poursuivre la formation de Samuel Eto’o et former Mbia par exemple.
Aujourd’hui YOSA, Mont Cameroun, Sahel, Njalla Quan et autres continuent de former les futures stars de demain avec les moyens de bord. Pendant ce temps notre cher Etat se querelle avec la Fécafoot et change de ministre tous les 8 mois environ, au lieu de construire des stade municipaux, au lieu de jouer son rôle de tutelle à tous les niveaux, pas seulement quand il s’agit d’aller se bronzer sur les plages de Johannesburg.
Les jeunes camerounais ont besoin de stades, de tournoi et d’écoles publiques accessibles à tous. Ils veulent ressentir la présence de son gouvernement durant tout leur parcours, ceci contribuerait sans doute à raviver la flamme patriotique et à maintenir le HEMLE au pique.
La pépinière intarissable que regorge ne demande qu’à être entretenue pour qu’elle porte des fruits aussi juteux que savoureux. Finissons avec le maraudage gouvernemental qui n’attend que les grands rendez-vous pour se présenter, les agents de joueurs sans scrupule et les propriétaires des centres de formation qui se font lécher le c** pour accorder une place à un gamin qui le mérite pourtant.
Le football est peut-être la marque déposée de notre pays et porte haut l’étendard de la nation, car les dieux du football ont leurs yeux sur le Cameroun. Il ne reste qu’aux dirigeants, Fecafoot incluse, de faire leur part avec tous les agents économiques de la place pour améliorer le sort du footballeur camerounais.
Enganche