La septième participation du Cameroun au plus prestigieux rendez-vous mondial de football au Brésil 2014 a été une expédition foireuse à tous les niveaux. Preuve que les Lions Indomptables ont terminé leur compétition dernier du groupe, au terme du premier tour : zéro point, 1 but inscrit et 9 buts encaissés en trois matches disputés. Un bilan qui fâche et qui s’explique par un certain nombre de causes à la fois lointaines et immédiates. En les énumérant, celles –ci sont au nombre de 23 comme l’effectif des joueurs qui étaient au Brésil et qui ont terni l’image d’un pays sur et en dehors des terrains.
La prescription du Chef de l’Etat du 25 juin au premier ministre en rapport avec cette débâcle de plus, et relative aux investigations sur les causes de cette déculotté, justifie s’il était encore besoin que le mal causé par les Lions aux Camerounais est très profond, et qu’il faille le soigner. Un exercice qui passe, faut-il le dire, par un véritable diagnostic. Ce qui veut dire qu’il faut des vrais médecins pour le faire et en trouver des remèdes appropriés pouvant soigner les blessures.
Toutefois, les symptômes sont perceptibles au point où mêmes les autres malades se rendent comptent des souffrances de notre football dont sa sélection nationale.
Autrement dit, il faut avoir les yeux fermés, pour ne pas regarder et voir, il faut avoir les oreilles bouchées pour ne pas écouter et comprendre que les causes de l’échec des lions tirent leurs origines à la fois dedans et dehors. Et l’ouvrage très célèbre du journaliste Jean Bruno TAGNE, « PROGRAMMES POUR ECHOUER » reste encore d’actualité et qu’il doit réorganiser une soirée de dédicace pour ceux qui n’en avaient pas encore compris ces causes.
Nous en avons recensé 23 causes de cette sortie prématurée des Lions à ce mondial 2014. Une élimination doublée d’une faillite sans précédent, bref, un échec crucial, inédit et frustrant tout aussi semblable aux 23 Lions Indomptables transparents, tous domptés au Brésil.
Un : une mauvaise sélection des joueurs par le pseudo sélectionneur VOLKER FINKE alias TCHOUNKEU. L’aventurier s’est entêté tout d’abord à présélectionner 28 joueurs, mais n’a effectuer le stage qu’avec 26 et pour y ressortir ses 23 dont certains sans ambition et sans conviction et d’avantage souffrants pour d’autres
Deux : une préparation approximative et perturbée par des joueurs qui ont fait chanter les autorités du football au Cameroun, dans une revendication inopportune de la valeur et le paiement des primes. Et un stage perturbé par une trêve stérile après le match amical contre l’Allemagne du 01 juin 2014.Une trêve qui a eu des effets négatifs sur le physique et sur le moral des joueurs, alors qu’on croyait trouver une équipe type des Lions.
Trois : le manque du patriotisme des joueurs qui ont beaucoup plus privilégié leur intérêt au détriment de celui d’un pays. Ces joueurs ont manifesté leur volonté de nuire à la fois la fédération et le ministère. Ils ont monté les enchères des primes, ils ont exigé ces primes avant de jouer le dernier match préparatoire contre la Moldavie, ils ont insulté en humiliant le premier ministre du Cameroun en refusant de recevoir le drapeau du Pays. Ils ont exigé le paiement des 6% de la prime nette pour la participation au premier tour avant de monter dans l’avion. Créant un manque à gagner dont les réparations ont été payées par le Cameroun.
Quatre : la confusion des rôles entre le ministère, la fédération et le sélectionneur .L’on a eu comme impression que les tâches bien distinctes sont effectuées par tout le monde. Le ministère et la Fécafoot ne s’accordant parfois pas. La Fécafoot et le sélectionneur ne se comprenant pas.
Cinq : le mépris de Volker Finke vis-à-vis d’un peuple, d’un gouvernement et d’une fédération. Volker Finke s’est comporté non pas comme un chef mais comme un patron. Patron de tout le monde au point où il a oublié qu’il a été nommé et a des compte à rendre à ses patrons .Que non, il a refusé et méconnu les techniciens qui ont été choisis pour l’aider techniquement ,il a aussi refusé de publier sa liste au Cameroun et de la justifier devant les journalistes. Il a surtout abandonné le drapeau du Cameroun à lui remis par le Chef du Gouvernement Camerounais au stade.
Six : l’irresponsabilité des dirigeants sportifs camerounais qui, à aucun moment se sont fait sentir et ressentir à travers des actes forts justifiant que ce sont eux les patrons. Ils ont laissé pourrir les choses. Parfois confiant leur pays à un expatrié comme ce fut le cas en 1884 lorsque le Cameroun passait sous protectorat allemand.
Sept : l’argent qui hier était le nerf de la guerre et qui aujourd’hui, et les lions nous l’ont appris, repris par les dirigeants que l’argent est cause de la guerre. C’est l’argent qui a divisé les lions et les dirigeants .Preuve qu’ils sont là pour se servir et non servir.
Huit : la tricherie tous azimuts de toutes les parties prenantes .Le sélectionneur a triché sur le choix de ses joueurs, les joueurs qui ont triché sur leurs performances, sur leur état de santé aussi et les dirigeants qui ont triché sur leur engagement vis-à-vis de leurs missions respectives.
Neuf : l’indiscipline des joueurs sur et en dehors des terrains caractérisée par des attitudes discourtoises et mal polies sur l’air de jeu, à travers des insultes, des bagarres.
Dix : l’absence d’un leader charismatique, capable de faire taire les querelles .Il s’agit d’un vrai, et positif leader, véritable homme orchestre pouvant s’avoir arbitré au temps opportun. Et prompt à tirer le groupe vers le haut.
Onze : absence d’un projet de jeu convenable et convainquant, dû à un homme douteux, hésitant, pas sérieux et incompétent dont le choix tactique et l’utilisation des joueurs laissent à désirer.
Douze : un désordre tactique fruit de la précédente cause observé sur le terrain où les joueurs, indisciplinés ne sont pas aidés par leur entraineur lui-même dépassé par les événements et titubant sur ses propres joueurs.
Treize : absence d’un meneur de jeu pouvant à tout moment faire basculer les choses.
Quatorze : le niveau des joueurs très moyen dans une coupe du monde relevée qui n’a pas de place pour les habitués de l’improvisation. Car les lions du Brésil dont certains sont titulaires dans leurs clubs ont montré en trois matches que leur parfois bonne prestation est le fruit de leur appartenance à un club qui regorge des bons joueurs pouvant couvrir leur carence.
Quinze : la complaisance d’un ministre des sports qui frise l’inertie et même la peur de prendre ses responsabilités devant et face à des situations pouvant ternir l’image d’un pays. Un ministre douteux et peu courageux, mais qui se contente de changer d’hôtel au lieu d’affronter les obstacles.
Seize : la confiance béate du président du comité de normalisation à un entraineur qui chaque jour commet des fautes sans être inquiété. Et son manque de méfiance et l’esprit d’anticipation.
Dix-sept : l’indifférence des entraineurs adjoints, le 1ér très taiseux et celui chargé des gardiens de buts très douteux. Tous deux ayant oublié qu’ils sont d’abord camerounais et par conséquent peuvent dénoncer au lieu d’enfoncer.
Dix-huit : l’ambiance pourrie autour des lions, animée par des discordes et disputes animées par des autorités qui ont oublié qu’ils étaient hors du pays et qui se repoussent les tâches.
Dix-neuf : le manque du 12ème joueur au Brésil. Car on a amené au Brésil les administratifs-spectateurs et non des supporters véritables.
Vingt : compartiments de jeu mal structurés qui laissent observer une défense qui encaisse trop ,un milieu de terrain sans âme et une attaque qui ne marque pas.
Vingt un : un gardien de but passoir qui n’a ni aidé sa défense, ni aidé celui qui lui a fait confiance, ni lui-même. Et qui par faute de pièce de rechange s’est complètement fait griller dans une coupe du monde à laquelle ceux qui devraient être là ont été exclus du groupe.
Vingt deux : le sort ou la fatalité qui poursuit le Cameroun qui doit d’abord être pur pour espérer se trouver une place au soleil.
Vingt trois : le tirage au sort qui a placé le Cameroun dans une poule où l’on avait à faire à des pays qui sont sérieux et bien organisés en matière de football.
Par Célestin WOUOFO, Journaliste et Directeur des programmes à la Radio T. Siantou
NB : Les articles du Blogue Camfoot ne reflètent en rien la position de la rédaction. Ce sont des articles d’opinion.