Aujourd’hui, le compte officiel de la coupe a publié un message indiquant que le débat était clos sur le meilleur joueur de l’histoire. Et c’est Messi selon eux. Il faut bien le dire, cette affirmation est à n’en point douter une honte pour le football mondial. Non seulement c’est minimiser l’importance du travail d’équipe, mais c’est un précédent qui nivelle par le bas les préréquis pour un tel honneur.
Comment analyser la chose ? En effet, de 2009 à 2013, Messi remporté un total de quatre Ballons d’Or alors qu’il jouait pour le FC Barcelone. Durant cette période, l’Espagne a gagné l’Euro 2008, le Mondial 2010 et l’Euro 2012 sans Leo Messi. De son côté avec sa sélection, l’Argentine, Messi n’a absolument rien gagné. Il s’est même fait battre par les Chiliens en Copa America. La question qui se pose est la suivante: Messi a-t-il décrocher tous ces Ballons d’Or juste parce qu’on ne pouvait pas les donner à la moitié de l’Equipe espagnole?
La Furia Roja durant cette période comptait au moins 5 joueurs du Barça dans son 11 entrant. Iniesta, Busquets et Xavi ont dominé les milieux de terrain tant en club qu’en sélection nationale. Pourquoi n’ont-ils jamais été récompensé? Même pas un seul d’entre eux, à l’image de Cannavarro en 2006 ou encore ‘My Goodness’ Michael Owen en 2001?
En réalité, depuis la nuit des temps, l’Europe a toujours voulu ternir la gloire du Roi Pélé parce qu’il n’aura jamais évolué en Europe. En coupe du monde cependant, il a terrorisé les européens et a remporté trois coupe du monde (en jouant sans protège-tibia). Même si l’UEFA continue de pousser la Ligue des Champions au panthéon des compétitions de football, dites-moi, combien de Champions League l’équipe de Messi aurait gagné sans le trio Xavi-Busquets-Iniesta? Simplement aucun.
Et j’arrive à mon point: depuis quand demande t-on qu’un meilleur joueur de tous les temps ne gagnerqu’une seule coupe du monde? Le taux de réussite de Messi dans cette compétition est de un sur cinq, soit 20%. Excusez du peu, mais la médiocrité s’empare vraiment de tout ce monde. Dans l’échelle de classification, certainement que le nombre de ballons d’or et de champions ligues vont compter… Mais plusieurs observateurs neutres, moi y inclus, auraient choisi Xavi ou Iniesta au top de leur forme avant Messi. Ces gars ont été les chevilles ouvrières des talents tels que Eto’o, Ronaldinho, Villa, Torres et même Fabregas. C’est ce dernier qui a été le cobaye du faux neuf en compétition majeure avant que Pep ne l’ajuste pour Messi au Barça.
La subjectivité et le succès sont incompatibles. Tous ces journalistes qui se réjouissent d’ajouter une maigre coupe du monde et la famélique Copa America au palmarès de Messi afin de le couronner meilleur joueur de l’histoire du football nous font comprendre les raisons leurs choix biaisés des dernières décennies. Ces deux titres les font passer pour des oracles puisque Messi aura glané tous les trophées. Et c’est donc vers là que tous les votes du ballons d’Or le prédestinaient ! Pourquoi leur en vouloir? En réalité, Messi est le fruit de la formation européenne. Et ce sont des journalistes européens. C’est aussi cette tendance à le mettre sur le piédestal qui le mettait en porte-à-faux avec les supporteurs argentins. Ses déboires sous les couleurs de sa sélections n’avaient pas d’égal à ses performances en Europe.
On avait aussi tendance à dénigrer quelque peu Cristiano Ronaldo en le surnommant ‘Penaldo’. Cela faisait référence au gonflement de ses statistiques par les pénaltys. Sauf que Messi aura inscrit quatre de ses sept buts au Qatar sur penalty. Mais personne n’en parle.
L’affection est ce qui fait de nous des hommes, mais malheureusement les chiffres ne peuvent tromper. Nous pouvons essayer d’émasculer la réalité en y ajoutant des critères aussi subjectifs que le Ballon d’Or.
Le football a produit au cours de son histoire des êtres exceptionnels, des génies. Ce serait une insulte pour tous ces monuments du ballon rond d’attribuer le titre de meilleur joueur de l’histoire à un joueur qui a gagné moins de 30% des compétitions auxquelles il a pris part. La preuve, sans Xavi et Iniesta, le Barça a périclité. Et le PSG se cherche toujours une issue de secours. Il y a ou y aura sûrement de meilleurs candidats.
Enganche