Il est un peu plus de 18h30min ce samedi 08 Septembre 2012 à Praïa l’arbitre central vient de mettre fin à la rencontre opposant les Requins Bleus du Cap Vert aux Lions Indomptables du Cameroun dans le cadre du match aller des éliminatoires de la CAN 2013. Score de la partie 2 buts à 0 en faveur du Cap Vert. Certains observateurs avertis du football, à la vue de ce score, parlent d’un « Coup de tonnerre ».
Ha ! Oui. Pour un Camerounais qui a une certaine maitrise de la gestion à la Camerounaise parlerait plutôt de logique au lieu d’un coup de tonnerre. En effet, car certaines personnes croient peut-être qu’il y a des jours que de semaines, alors que Samuel Eto’o Fils déclinait pour la toute première fois de sa carrière l’invitation de porter le vert-rouge-jaune de l’équipe nationale du Cameroun, on attendait alors que les membres de l’équipe dirigeante de leur Majesté puisse analyser le problème avec une attention très particulière. Que non ! C’est un «
Samuel Eto’o n’a pas pu qualifier le Cameroun à la CAN » qui est servi au bas-peuple. C’était facile de le dire parce que là, on avait en face le Cap Vert. Qu’il soit là au pas, le Cameroun allait atomiser le Cap Vert. N’est-ce pas que sur papier même l’Union Sportive de Douala peut atomiser les Requins Bleus du Cap Vert ? Mais alors, le pouvoir rend tellement les gens aveugles au point où ils ignorent que nous sommes à l’ère de la modernité dans laquelle, personne même celui qui prétend être le représentant de Dieu sur terre ne sait pas quand est-ce que les données peuvent changer. Il était facile de faire porter l’échec d’antan sur la personne de Samuel Eto’o. Mais il va de soi de se poser la question de savoir « en tant que dirigeant, qu’ai-je fais pour développer le football dans mon pays ? Ai-je mérité la confiance de ceux qui ont vu en moi les qualités d’un messie ? » Est-ce moi qui avait chanté « qu’avant de juger les autres il faut se juger… » ?
La défaite des Lions Indomptables pour ne pas dire des Lions Domptables de samedi dernier est un signe fort que « les Dieux du football » adressent à l’équipe dirigeante du football dans notre pays. Elle a toujours cru que Dieu était seulement camerounais, pour le Cameroun et rien que pour le Cameroun. Pour tenter d’endormir la conscience du peuple, les chaines de télé seront mises à contribution. Il suffit que l’on nous dise à la télé « qu’impossible n’est pas camerounais » ou bien que « le lion ne rugit que quand il est blessé » et le tour est joué. Pour ne pas revivre le cauchemar de l’an dernier, qui sait si le match retour se jouera à Yaoundé ? Bah ! Apparemment les dirigeants de notre football ont perdu le sommeil depuis samedi dernier. Ils aiment ça, et ils sont des habitués et toujours est-il qu’ils finissent par s’en sortir. Même si la gestion d’une épicerie est meilleure que la leur, ils ont toujours les félicitations de la haute hiérarchie.
Le problème de l’équipe nationale du Cameroun est à l’image d’une nation meurtrie par le clientélisme et l’amateurisme caractérisé. Nous sommes en 1990 peu avant le match de l’ouverture de la Coupe du Monde de football opposant le Cameroun à l’Argentine, Joseph Antoine Bell gardien des buts des Lions Indomptables perd sa place pour avoir, selon des termes dont la haute hiérarchie maitrise seule les contours, poser« des actes antipatriotiques ». Livré à la vindicte populaire, Joseph Antoine Bell était devenu l’ennemi public numéro de la FECAFOOT pour avoir dénoncé l’amateurisme qui avait pris quartier dans la délégation camerounaise.
Nous voici en 2012 et c’est au tour de Samuel Eto’o de dénoncer les mêmes problèmes. Si depuis 1990 les choses n’ont pas changé, il y a lieu de conclure que quoi que l’on fasse, le Cameroun c’est vraiment le Cameroun. Le changement passe par l’épuration des mentalités. Comment comprendre que des gens censés construire ce qui nous reste de plus précieux ne soit là que pour remplir leur poche au grand dam de ceux qui ont fondé en eux des espoirs d’un lendemain meilleur ? Après on sera surpris que l’on puisse adresser des lettres ouvertes pour prendre le peuple à témoin quand on sera dans les problèmes alors que l’on n’a rien fait pour honorer ce peuple qui n’avait plus que le football pour noyer ses soucis. Ne nous a-t-on pas appris à l’école des colons que « quand quelque chose te dépasse tu laisses seulement » ou bien « qu’il faut fuir le public avant qu’il ne nous fuit » ?
Que faire alors quand le pouvoir nous rend aveugle au point que l’on ne puisse plus constater que tout ce que nous faisons n’est que ruine et mensonge? Mon grand-père me disait toujours: « quand tu auras salis ta conscience, on mentant, en volant, en abusant de la confiance d’autrui pour survivre, alors aucun savon, aucun détergent n’aura la puissance nécessaire pour te laver de cette souillure. Même pas la confession, cette unité monétaire inventée par la religion pour que ses fidèles acquièrent plus facilement le ticket de leur ciel »
Puisque des Cafards, des crabes, des mouches, des moustiques et même des grenouilles sont devenus des mangeurs des Lions, il est vraiment dur, très dur d’être supporteur des Lions Domptables en ce moment.