Excellence Monsieur le Président, permettez-moi de vous écrire en ce jour où l’ange de l’écriture a frappé à ma porte pour vous faire part de mon avis sur la gestion du football camerounais en ma qualité de citoyen de ce pays.
Monsieur le Président, vous êtes sans ignorer que le football Camerounais traverse en ce moment la période la plus difficile de toute son histoire. Vous vous êtes maintes fois, dans vos différentes allocutions à la Nation, appuyés sur la performance des Lions Indomptables pour galvaniser le peuple à mieux servir notre pays. Parce que jusqu’à preuve de contraire, aucun digne citoyen du Cameroun, notre mère patrie, ne saurait se dérober de la tâche qui lui est réservée, à sa savoir servir les intérêts de son pays. Mais aujourd’hui, les valeureux Lions d’antan sont devenus les Lions domptés. Au lieu que le Cameroun soit à la une des médias internationaux pour ses performances sportives, c’est la guerre sans merci que se livrent les dirigeants du football camerounais et certains joueurs qui fait la Une.
Monsieur le Président, votre silence face à cette situation m’inquiète vraiment, surtout que vous êtes présenté par vos proches collaborateurs comme étant le « premier sportif » camerounais. Vous ne devez en aucun moment oublié que vous avez aussi une part de responsabilité dans cette affaire. Nul n’est parfait Monsieur le Président, et reconnaître devant ses frères que l’on a commis des erreurs est piston de l’avancement. Depuis que vous avez accédé à la Magistrature suprême de notre pays, les Lions Indomptables, pour ne pas dire Lions Domptables, ont à leur actif 6 participations à une phase finale de Coupe du Monde. Ils ont notamment remporté 4 Coupes d’Afrique des Nations et 1 médaille d’or aux Jeux Olympiques. Qu’a-t-on fait des retombées de ces différentes campagnes internationales ? Vous avez pu constater comme moi que les infrastructures sportives, hors-mis le Palais des Sports de Yaoundé, datent de la période où vous étiez dans le Gouvernement de votre prédécesseur. Personne ne peut comprendre que depuis plus de 40 ans, notre pays n’ait pas eu les moyens financiers pour se doter d’infrastructures dignes d’une grande nation de football. Vous pouvez constater comme moi que ce n’est qu’une poignée de personnes jalouses de notre mère patrie qui profitent du travail des joueurs pour manger et boire à leur guise. Il y a 3 ans maintenant, vous avez promis l’Institut Supérieur de Football aux amoureux du ballon rond. Depuis ils attendent la pose de la première pierre avec impatience.
Monsieur le Président, vous avez parfois manifesté votre volonté de changer les choses, mais à un moment donné vous êtes resté tranquille comme pour dire faites ce que vous en voulez. Si ces gens ont largement échoué aujourd’hui, vous en partagez la responsabilité car c’est vous qui les avez mis là où ils sont. Voyez-vous Monsieur le Président, on nous fait croire que l’ère du professionnalisme souffle dans notre pays en ce moment. Lors de la première journée de la MTN Elite One saison 2012-2013, deux équipes portant le même nom (Tonnerre Kalara Club de Yaoundé ndlr) se sont rendues à Garoua pour jouer contre Coton Sport local. Pensez-vous vraiment Monsieur le Président que ce genre de situation soit possible dans un système professionnel surtout que nous sommes au 21ème siècle ? Ceci n’est qu’un petit exemple parmi tant d’autres.
Monsieur le Président, faites le tour des stades de notre pays et je vous assure que vous ne verrez que du miracle digne des scénarios hollywoodiens. Entre jouer sur une « pelouse » et manger les bâtons de manioc avec le haricot pour compenser l’énergie ainsi dépensée font partie du quotidien de nos jeunes compatriotes. Comment comprendre Monsieur le Président que la date de la finale de la Coupe du Cameroun ne soit jamais connue à l’avance ? Ne m’a-t-on pas appris à l’école des Colons que « ne faites jamais à quelqu’un ce que vous n’aimez pas que l’on fasse car tout Homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition » ? Vous seul détenez le calendrier de ladite finale, ce qui n’est pas normal mon Président. Chaque année les finalistes doivent attendre parce qu’ils savent ni le jour, ni l’heure à laquelle elle aura lieu. Je suis sûr que vous ne supporteriez jamais que l’on vous fasse attendre de la sorte.
Monsieur le Président, je ne saurai terminer sans vous dire que le football camerounais va mal. Très mal au point où les gens en ont marre. Dites-moi mon Président, comment vous vous êtes senti après la défaite des Lions face à la Tanzanie. Je suppose que vous n’en revenez pas que la Tanzanie nous ai battus. Normal quand l’on ne prépare pas l’avenir en dormant sur ses lauriers d’antan. C’est malheureusement la triste réalité. Le Cameroun a perdu sa valeur et les différents classements FIFA en sont la preuve (79e au dernier classement). Il est temps que vous frappez la main sur la table une fois pour toute pour dire aux joueurs et aux Hommes qui sont aux affaires que la récréation est terminée.
Vous devez absolument faire quelque chose. Vous n’allez quand même pas me dire que vous n’avez pas qualité pour demander aux incompétents de la FECAFOOT et du Ministère des Sports de libérer le plancher ! Souvenez-vous que vous interveniez parfois dans la sélection des joueurs à l’équipe nationale. Preuve que vous suivez le football de très près. Les amoureux du ballon rond attendent depuis 40 ans l’avènement de la construction d’au moins un grand stade et ça serait vraiment dommage s’ils attendront peut-être jusqu’en 2035 pour voir les incompétents du Ministère et de la fédé s’en aller.
Je vous remercie d’avoir porté une attention particulière à ma note.
L’Empereur Britanikus Zendé