Après l’élimination humiliante des Lions Indomptables pour
la CAN 2013 par les Requins Bleus du Cap Vert, on s’attendait comme il
en est de coutume dans d’autres pays dites Grande Nation de foot,
que les dirigeants du football Camerounais se tournent vers l’avenir
tout en prenant acte de ce qui n’a pas fonctionné. Hélas ! Au
pays de leur Majesté, tirer des leçons d’une aventure foireuse n’est
jamais d’actualité.
Le football camerounais traverse en ce moment la période la plus
difficile de son histoire. Seul le football féminin tient encore le
coup. Mais pour combien de temps quand on sait que les Lionnes
Indomptables ne sont pas la priorité de ceux qui sont aux affaires.
Apparemment, cette catégorie ne leur rapporte presque rien. Pas de
frais de missions et autres primes à la hauteur des Lions. Après le
fiasco des éliminatoires de la CAN 2013, on s’attendait à ce que nos
dirigeants prennent finalement les choses en main pour que pareille
situation ne se répète plus. Que non ! Au lendemain de la non
qualification des Lions à la CAN la solution immédiate c’était
l’organisation des matches amicaux.
Est-ce que le problème de l’élimination des Lions pour deux CAN
consécutives se situe au niveau des matchs amicaux non joués ? Est-ce
à cause des matchs amicaux que les Lions Juniors et cadets ne se sont
pas qualifiés pour la CAN de leur catégorie ? Le problème est plus
profond que certaines personnes ne peuvent l’imaginer. Quand on jette
un coup d’œil sur l’organisation et l’organigramme du football
camerounais, on se demande si on a des gens capables de relever le
défi du football de haut niveau. Est-ce par manque de volonté ou bien
par incompétence ? Au Cameroun, nous avons une Direction Technique
Nationale (DTN) qui ne fonctionne que quand il y a à manger dans la
mangeoire. Le Cameroun n’a pas une culture de jeu. La DTN n’a pas le
temps pour élaborer un système de jeu propre par rapport à une culture précise.
Est-ce avec des matches amicaux que l’Espagne est aujourd’hui l’équipe la plus redoutable du monde ? Ne dit-on pas très souvent que pour arriver au ciel il y a trop de sacrifices à faire ? À quoi sert-il de gagner si on ne peut préparer l’avenir ? Cet avenir, c’est la DTN qui le prépare. Le football camerounais a besoin d’une reconstruction à la base. La formation des entraineurs est d’une extrême priorité. Sinon comment comprendre qu’un entraineur, fût-il bien payé à la hauteur de notre niveau de vie, soit surnommé tout un coup « coach ndolè » ou encore « coach western union » etc… Combien d’entraineurs camerounais ont ainsi gâché l’avenir de valeureux jeunes à cause de la philosophie de « qui paie joue » ? Au Cameroun, de nombreux jeunes capables de défendre les couleurs de la Nation ont dû jeter l’éponge à cause cette pratique inacceptable. Elle est tellement traumatisante que la méritocratie dans ce sport n’est qu’un mythe.
Ceux qui sont à la charge du football jeune doivent faire la différence entre l’école de football et le centre de formation de Football. On n’en voit de milliers dans notre pays. Chacun en crée à sa guise dans l’espoir que l’affaire sera juteuse. Rares sont les centres de formation et les écoles de football qui respectent les normes internationales.
Où est donc l’Institut National de Football promis par le Président de la République au football camerounais ? La création d’une telle structure devrait normalement apporter quelques solutions à nos problèmes. Mais si depuis des décennies nous n’avons que 3 stades dans notre pays, ce n’est pas aujourd’hui qu’on se lamentera de ne pas avoir notre Institut national de Football.
Le reconstruction du football camerounais ne pourra se faire que par
le travail à la base piloté par des hommes qu’ils faut et non par des
charlatans ennemis du développement de notre football qui rôdent autour de l’équipe nationale fanion comme des abeilles autour du miel.
l’Empereur Britanikus Zendé