La “Premier League” anglaise est aujourd’hui considérée comme le meilleur championnat au monde. Ceci peut s’expliquer par la qualité des matches, la concentration de stars de renommée mondiale, la santé financière de la plupart de ses clubs et surtout du succès que ses top clubs ont sur la scène européenne. En guise d’exemple, de 2005 à 2012 les clubs anglais ont joué plus de la moitié des finales de la ligue des champions avec des victoires pour Chelsea, Manchester united et Liverpool. Il serait très facile d’oublier qu’au début des années 90, les clubs anglais étaient bannis des compétitions européennes, les stades et leurs alentours étaient des lieux de rencontre de différents groupes d’hooligans pour règlement de compte et autres intimidations et rapports de force…
Lorsque la Barclays Premier League est créée au début de la saison 92/93, les 22 clubs qui étaient au départ de la saison ont convenu chacun de s’occuper des supporters (hooligans) afin de redorer le blason de la ligue dont chaque club en est un actionnaire. Cette volonté collective a donné des résultats fulgurants vingt ans après.
La ligue de football du Cameroun nouvellement créée et qui se prépare à démarrer son deuxième championnat professionnel se doit de s’attaquer à l’un des problèmes principaux du foot au Cameroun : son exposition médiatique !
Aujourd’hui au Cameroun, SuperSport transmet les matchs des championnats de l’Afrique australe et du sud (RSA,Kenya …), quel joueur ne serait pas content de savoir que sa famille à la maison peut voir ses prouesses en direct à la télé ? Les joueurs brésiliens qui retournent jouer au bercail savent qu’ils augmentent ainsi leurs chances d’être appelés en équipe nationale car il est clair que mieux vaut jouer pour Corinthians qui est champion du monde des clubs que de jouer pour Nice en France par exemple, pour Levante en Espagne ou encore pour Fulham en Angleterre.
Au Cameroun, chaque défaite est contestée par les perdants, se plaignant des combines de l’arbitre et autres irrégularités qui ont compromis leurs chances de victoire. Prenons les demi finales de la coupe du Cameroun, la PCA de panthère de Bangangté disait à qui voulait l’entendre comment l’arbitrage était mauvais, comment son équipe a été maltraitée et comment le match s’est déroulé dans des conditions épouvantables. Ce n’est pas qu’elle n’ait pas raison, seulement si ce match avait été vu par les 20 millions de coach de foot que compte le Cameroun, chacun pourrait se faire son opinion et les dirigeants de club auraient ainsi des preuves pour appuyer leurs dires.
Dimanche dernier (13 Janvier 2013), le capitaine de Manchester City Vincent Kompany a été expulsé lors de la rencontre contre Arsenal suite à un tacle jugé trop rude par le central. Les images du match ont permis à son équipe de déposer un appel. Quel que soit le rapport du match et les paroles de l’arbitre, les images ne mentent pas. Ainsi, après une revue et une analyse méticuleuses de la phase de jeu ayant menée à l’expulsion, la sanction de trois matches que, selon les règles, devait écoper le joueur a été purement et simplement annulée !
Combien de matches litigieux se sont terminés en queue de poisson ces dernières années chez-nous ? Les rapports de match et la bonne foi des dirigeants de la Fécafoot sont les seuls espoirs qu’on ait pour voir la situation traitée comme il se doit.
Il y a deux semaines, le milieu de terrain Germano/Ghanéen du Milan AC, Kevin Prince Boateng, a quitté le match amical qui opposait son équipe à une équipe de quatrième division en Italie – Pro Pratria; la cause étant les cris de singes qui émanaient des tribunes à chaque fois qu’il avait le ballon. Le reste de l’équipe milanaise l’a suivi et le match s’est arrêté après une trentaine de minute. La ligue italienne de football a analysé les enregistrement du match et a tranché : Pro Patria devra jouer un match de championnat à huis clos car l’incident étant une récidive, le premier ayant mené à une amende de 4000 euros. Le plus important dans cette affaire est que Milan n’ait pas été sanctionné.
Quand on parle de média pour le foot, ce n’est pas de retransmettre tous les matches du championnat en direct à la télé nationale dès le départ. Il serait question de se donner les moyens d’être juste et de prendre les bonnes décisions. Les images d’un match sont des preuves quasi incontestables et mêmes les plus têtus ne pourront pas nier l’évidence.
Qui ne se rappelle pas de l’arbitre sud américain qui a arbitré le match Italie contre Corée du Sud en coupe du Monde ou encore du Norvégien ayant officié le match Chelsea contre Barcelone en demi finale de la ligue des champions en 2009 ? (leurs noms étant un bon quizz pour le lecteur de cet article, la zone de commentaires recevra vos réponses volontiers). La Fifa peut dire ce qu’elle veut, mais le monde entier est témoin et ces arbitres n’arbitreront plus jamais de match de coupe du monde ou une demi finale de ligue des champions.
L’assainissement du football camerounais passe par son exposition, ce n’est un secret pour personne qu’il est plus facile de tricher dans le ‘NOIR’. On pourrait même dans une certaine mesure concentrer les matchs du championnat national dans 3 à 4 stades comme la super D2 a été regroupée en 4 groupes de régions du pays, ainsi les spectateurs auraient plus à voir, les joueurs auraient une plateforme d’exposition et n’auraient plus besoin d’aller jouer en Albanie ou au Vietnam afin de se faire une DVD de leurs matches. Les sélectionneurs des différentes catégories de l’équipe nationale pourraient se faire leur propre idée avant de se déplacer pour voir évoluer un joueur, et non se fier aux rumeurs, ‘on-dit’ et autre marketing des agents de joueurs. Ce serait une bonne chose pour tous, surtout pour les joueurs et les supporters, mais aussi pour les dirigeants et les arbitres.
N’oublions pas que ce développement du foot créerait des emplois dont la population camerounaise a grand besoin.
Engache