Avec l’ambiance qui prévalait au sein des acteurs du football camerounais depuis l’annonce de la date des élections à la base par Iya Mohammed, et qui a culminé, peut être par pur hasard à la série d’interpellations pendant la semaine précédant le vote, la décision de la suspension du Cameroun par la FIFA a réussi à réorienter le débat.
Alors que l’instance tient à avoir une élection avec des textes modifiés, elle insiste pour être au centre de ce changement.
La faction hétéroclite qui s’est réunie autour de John Ndeh et qui regorgent, à l’instar de Mr Essomba Eyenga, qui a dirigé pendant longtemps le département marketing de la fédération, les dirigeants repentis de la fédération, s’oppose avec vigueur à la provision de la décision qui suspend le Cameroun.
Pourtant, la décision recommande aussi la révision des différents statuts et articles qui faisaient débat, et notamment le fameux article 4.
L’autre motif de la division est la provision d’un comité de normalisation qui sera mis en place par la FIFA en collaboration avec la CAF et dont les membres ne pourront accéder à aucun poste électif.
Ce dernier point semble avoir déstabilisé le clan Ndeh qui y voit une manœuvre pour remettre en selle les partisans de Iya Mohammed après qu’ils aient perdu le contrôle de la fédération. Cette option nucléaire, dont personne n’attendait, ne peut être levée que par une décision du TAS.
La communication autour de cette décision s’est donc raidie, le clan Ndeh qui bénéficiait justement de forts appuis dans les médias et les forces de l’ordre est monté au créneau, présentant cette décision comme une atteinte à la souveraineté de l’État.
En reprenant l’initiative dans ce dossier, le gouvernement camerounais indique clairement que toute solution ne peut passer que par lui. Il fait sienne la maxime qui élabore que vaut mieux une mauvaise entente qu’un bon procès.
Le gouvernement camerounais se présentera donc à Zurich dans le but de reformer ce mammouth qu’est devenue la fédération camerounaise de football. Une fédération où les membres se comportent en despote et qui fonctionne un peu en marge de la législation camerounaise. Cela rejoint justement les préoccupations qu’a formulé la FIFA en incitant à la ré-écriture des textes, pour les rendre moins contradictoires et plus digestes.
Le Cameroun est-il en train de capituler vis à vis de la FIFA?
La question peut tout aussi être que faut-il faire face à la toute puissance de la FIFA. Probablement prendre conscience que l’on a des droits et des devoirs, mais qu’au delà, la FIFA est l’alpha et l’oméga de toute activité de football. La FIFA, avec 209 membres, peut se passer du Cameroun. Cela ne changera rien à son évolution. Le Cameroun ne peut certainement pas dire la même chose. Deux arbitres camerounais ont été les premiers à vivre de manière tangible cette suspension. Les A’, qui devaient recevoir le Gabon, ont vu leur match repoussé.
La voie de la diplomatie est une manifestation de la sagesse qui dicte qu’il ne faille pas laisser une situation embarrassante se gâter. En forçant les deux protagonistes à venir à un consensus, fût-il de piètre qualité, l’honneur des parties est sauf.
Et ça, Paul Biya l’a compris.