» Je suis déçu et ma déception est d’autant plus grande que j’ai observé tout le long de cette compétition un manque de solidarité, de sérénité qui a toujours été la force de l’équipe camerounaise. Ce que j’ai vu a démontré que les lions indomptables ont cessé d’être cet orchestre où chaque musicien devait jouer sa partition…
Pour revenir au football, les défenseurs doivent jouer leur rôle et les milieux défensifs ou les attaquants le leur, or contre le Nigeria, on a constaté que chaque défenseur voulait à tout prix aller marquer un but … » C’est avec amertume que le coach vainqueur de la Can 2000 a vécu l’élimination des Camerounais de la 24e édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Pourtant la dizaine de personnes qui entourent l’entraîneur de l’Union sportive de Douala n’a jamais prévu ce scénario catastrophe. Un de ses invités avoue tout de même : » …je suis venu voir votre défaite, le match si me fait peur ! « . Le coach lui rappelle que s’il ne supporte pas les Lions, qu’i sorte de la maison. Chez les Youdom, tout le monde est supporter des lions, de la petite Grâce au grand Steve, en passant par Willy.
D’ailleurs dès votre entrée dans la maison, des photos rappellent aux visiteurs les moments de bonheur de 2000 : on aperçoit sur les photos accrochés au mur Pierre Lechantre q’entourent Jean Manga Onguene et Jean Spliant Youdom, ou encore Youdom saluant le Chef de l’Etat ou transportant le trophée… Des souvenirs qu’on va très vite oublié dans un » condrè » au porc que sert Gertrude, la maîtresse des lieux avant le très attendu Cameroun # Nigeria arrosé de vin.
Après 30 minutes de jeu, Willy s’inquiète que le Cameroun n’ait pas encore marqué alors que les Nigerians multiplient des offensives certes stériles, mais des offensives tout de même. Mais le coach, son père le rassure : » les Nigerians qui ne font que rater les occasions, ne vont pas s’en sortir, il suffira d’un contre pour que nous marquions « . Par la suite, il invite tout le monde à boire pour que les lions marquent le but et son message est entendu, puisque Eto’o ouvre le score. Tout le monde jubile. Les castels moussent et le vin coule à flot. Malheureusement sa joie sera de courte durée. Mettomo vient de faire une faute qu’il qualifie de bête : « ce sont des fautes qui dénotent d’un manque de sérénité et un manque de confiance en soi et c’est dangereux surtout que Okocha est un bon tireur ». Il a raison, Okocha de sa frappe, bat Idriss Carlos Kameni pour l’égalisation.
A la reprise, il constate que le Cameroun joue mal, et s’interroge sur les montées gratuites de Song et conclue : » çà ! c’est une véritable indiscipline tactique, à notre époque, Kalla, Song et Djanka n’avaient pas le droit de quitter la défense ! Il faut que chacun joue à son poste « , et c’est sur ce commentaire que Utaka récupère une balle de contre, se débarrasse de Doumbe et Mbami pour aisément battre Kameni qui ne peut rien.. Le Nigeria est désormais qualifié, mais le coach des nassaras ne perd pas espoir et croit encore à une égalisation, Gertrude est abattu, la main désormais sur la joue, elle sait que les carottes sont cuites mais continue d’espérer comme son mari, alors que sur le terrain, les Nigerians sont plus organisés plus serins. « il ne fallait pas sortir Mboma » déclare-t-il après que Ndiefi se soit embrouillé dans la surface de réparation, Gertrude peut s’écrier : » Eéééh ! c’est fini, le Cameroun rentre, il n’y a plus rien à faire « . Après avoir regarder le match sur Canal Horizons, on zappe pour la Crtv, Jean Lambert Nang: » Ah ! Fous le camp, il défend déjà son frère ! ». Peut-être que c’est Calvin, très supertitieux et qui croit en la victoire finale du Nigeria qui a raison : » depuis que l’on enregistre les morts au Nigeria, vous croyez que c’est pour rien, c’est pour gagner la Can ! « .
Louisette Renée Thobi