Construit en 1972 et d’une capacité de 38 509 places assises, ce stade va engloutir près de 26 milliards Fcfa, pour ses travaux de réhabilitation et de rénovation. Lesquels, sont axés sur la réfection de la pelouse et de la piste d’athlétisme, la réfection de la tribune présidentielle, l’éclairage de l’air de jeu, l’équipement des gadins par des sièges entre autres.
Klaxons et ronflements de moteur ! C’est un défilé de camions benne qui accueille le visiteur ce mercredi 20 janvier 2016 à l’entrée Sud du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Sous un soleil caniculaire, ces engins transportant sable, gravier, terre sélectionnée et autres matériels lourds ont juste le temps de franchir le seuil de la clôture fait de feuilles de tôles en aluminium de couleur bleue, que l’imposant portail qui ceint tout le pourtour du stade se referme derrière eux. En dépit de toutes les formules d’usage et des explications sur les raisons de notre présence en les lieux, les vigiles font la sourde oreille. Ils respectent fermement les consignes à eux données par les responsables de la société chinoise chargé de réaliser les travaux de réhabilitation du stade quarantenaire. Le reporter est donc poliment prié de quitter le périmètre. D’ailleurs, c’est bien écrit en lettres capitales sur un écriteau et cloué à presque toutes les entrées « Visites interdites ». Il faut aller se percher sur un immeuble en étage situé au voisinage de l’édifice pour apprécier de loin, le début de la métamorphose.
Nouveau visage
Le terrain gazonné a passé le relais à une vaste étendue de terre cuite. Tout comme la piste d’athlétisme a été rasée pour être reconfectionné. Caterpillar, bulldozers et autres engins lourds s’activent. Non loin du shabba, des ouvriers vêtus de combinaisons et de casques sont entrain de démonter ce qui tenait lieux des tableaux électronique et autres pylônes géants. En effet, le travail ici se fait en petits groupes de jour comme de nuit avec des équipes qui se relaient. Une source au ministère des Sport et de l’éducation physique (Minsep) nous confie que les places assises seront augmentées, l’éclairage sera refait, la hauteur de la clôture sera augmentée, un nouveau système de surveillance sera également installé, la pelouse, les salles de presse, tous les bureaux (dont l’état n’est pas très différent des salles de classes abandonnées avec des murs fissurés, l’absence d’un service d’entretien, les toiles d’araignées nichées dans les coins des murs ou sur le plafond) seront réhabilités, apprend-on. Les entreprises chinoises et françaises à qui une demi-dizaine de marchés a été accordée, promettent de redonner à ce stade qui a accueilli en 1988 le jubilé Roger Milla, un nouveau visage, conformément aux standards Fifa.
26 milliards de Fcfa pour la toilette
Moins de huit mois pour boucler les travaux d’un stade de la taille de la « cuvette de Mfandena », c’est visiblement une tâche herculéenne que le camerounais lamda trouve utopique. Pour certains techniciens qui se confient sous cape, ce n’est pas la technicité qui est importante, mais la masse des travaux à réaliser en si peu de temps. Ce stade dont les travaux de relooking vont coûter à l’Etat camerounais une bagatelle de 26 milliards de Fcfa a même abrité par le passé, certaines compétitions de la Confédération africaine de football (Caf). Mais 44 ans plus tard, l’infrastructure, quoique parfois rafistolée, avait du mal à survivre à l’usure du temps. La « vieille dame », comme on l’a rebaptisé, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Dieu merci, ces travaux de réfection et de rénovation redonner un air de neuf à chantier qui a été abandonné. Fin de la métamorphose : juin 2016.
Christou DOUBENA