Au delà de l’amère défaite des Lions Indomptables au Sénégal, force est de constater que l’aura dont jouissait le football camerounais est à va-l’eau. Ce sont les entrailles du système mafieux qui étalent leur nudité. Aurions-nous pu l’éviter ?
Au Cameroun, tout marche certainement à l’envers. L’organisation du football n’a d’organisation que le nom puisque personne, même pas les administrateurs, n’est responsable de ses actes, ni devant la loi, ni devant les électeurs. Puisqu’il faut faire fonctionner la machine, on se débrouille donc pour qu’il n’y ait pas de vide.
Aucune ligne directrice pour ce qui est de l’équipe nationale. Aucune structuration. Aucune visibilité. Les Lions étant toujours sous le décret de 1972 qui les placent sous administration du ministère des sports, aucun effort n’est mis pour s’assurer que tout fonctionne de façon normale.
Tenez. En 2010, le Cameroun a bénéficié d’un ensemble de matchs amicaux généralement bien organisés, et aux conditions qui satisfaisaient aux exigences de la fédération.
Sur les trois dernières dates FIFA, une seule a été exploitée par le Cameroun, le contrat de l’ancien agent de match n’ayant pas été renouvelé. Quels qu’en ont été les causes, il aurait été primordial de s’assurer de la qualité de son remplaçant, de ses compétences et surtout de ses faits d’armes. Sauf que l’on semble oublier le côté professionnel …
On pensait avoir touché le fond après la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Une contre performance annonçant le grand chantier de la reconstruction chez les lions indomptables. Huit mois après, aucun bilan n’est fait, aucune vision globale sur le long terme n’est proposée par une direction technique nationale composée par les techniciens des plateaux télé.
Après dix matchs sans la moindre victoire, Jacques Songo’o et ses poulains brisaient le signe indien en battant de façon décisive la Pologne. Une victoire morale importante d’une équipe libérée prouvant qu’elle avait les moyens et surtout la volonté de relever de nouveaux défis. Associé à la pointe de l’attaque avec le jeune Choupo-Moting, Samuel Eto’o pouvait se concentrer sur ce qu’il sait faire le mieux; marquer des buts. Deux doublés du capitaine des lions indomptables contre la Pologne et l’île Maurice redonnent du crédit au Cameroun.
Javier Clemente et François Omam Biyik sont intronisés sur le banc de touche des lions. Entre gestion approximative des « bannis » et implications personnelles dans le choix des joueurs, la reconstruction de l’équipe peut donc continuer avec le retour en grande pompe des joueurs comme Achille Webo.
Les interrogations de Bonaventure Djonkep sont pertinentes: « Est-ce qu’on a fait un bilan après ce mondial ? Est-ce qu’on a réfléchi par rapport à l’homme qu’il faut ? Est-ce que Clemente en voulait vraiment ? Aujourd’hui on parle de la CAN 2012 et du mondial 2014, si on ne peut pas commencer aujourd’hui à penser qu’il faut qu’on prépare une équipe, on va compter sur les Webo qui auront en 2014 quel age ? »
Camfoot lance donc le débat. Nos lions indomptables sont-ils à l’image du Cameroun? De quoi souffre cette équipe nationale? À vous la parole …
Mukete Ngando