Winfried Schäfer, le coach des Lions Indomptables garde la foi dans son équipe.
Les Lions indomptables du Cameroun ont essuyé face à la Côte d’Ivoire l’une de leurs plus sévères défaites depuis très longtemps. Quelle lecture faites-vous de cette contre-performance ?
Je suis déçu par cette défaite. Mon équipe n’a pas été très inspirée. Mais il faut dire que nous nous sommes regroupés assez tardivement, ce qui ne nous a pas permis de bien nous concentrer sur le match. Notre adversaire par contre était au vert trois jours avant le match. Qu’à cela ne tienne, il faut reconnaître que mes joueurs ne se sont pas montrés à la hauteur des Ivoiriens qui avaient plus envie de gagner la partie. Pour autant, il n’y a pas de raison de s’alarmer. Il ne s’agissait que d’un match amical.
Mais les matchs amicaux sont faits pour jauger le niveau des équipes…
C’est vrai. Mais ce n’est pas pour autant que nous devons remettre en question la valeur de l’équipe de Cameroun. Nous avons perdu, mais notre équipe reste très compétitive. Et je peux d’ailleurs dire qu’elle a un potentiel qui n’a pas été entièrement exploité jusqu’alors.
Face à la Côte d’Ivoire vous avez fait évoluer votre équipe dans une configuration à quatre en défense. Quelle est la raison de ce réaménagement tactique ?
Mon idée est de tirer le meilleur profit de mes joueurs. J’insiste particulièrement sur le potentiel de mes milieux de terrain. Dans leurs équipes ils jouent pour la plupart à quatre ou à cinq derrière. Cela soulage les hommes du milieu de certaines tâches défensives et les rend plus incisifs dans les phases offensives. Tenez par exemple, Marc Vivien Foé marque beaucoup de buts dans son équipe, parce qu’il est plus porté vers l’avant. Olembé n’est pas mal aussi. Les exemples sont nombreux. Mon ambition est d’équilibrer les compartiments et d’apporter davantage de soutien à notre attaque.
Mais contre les Eléphants cette stratégie a été une faillite. Allez-vous la poursuivre ?
Rien n’a effectivement marché dans notre équipe contre la Côte d’Ivoire. Mais je demeure convaincu que mon idée n’est pas mauvaise. Lors des prochaines rencontres nous allons à nouveau essayer. Il faut simplement que les joueurs se réadaptent à jouer de la sorte. C’est du reste l’un des avantages des matchs amicaux.
Est-ce que le fait que le Cameroun n’ait que des matchs amicaux à jouer n’est pas préjudiciable pour évaluer le niveau de votre équipe ?
C’est vrai qu’un match amical peut difficilement être du même niveau qu’un match de compétition. Mais la plupart des adversaires que nous rencontrons lors des matches amicaux sont des équipes très compétitives. Et ces équipes prennent très souvent les matchs amicaux très au sérieux.
On reproche par contre à votre équipe de ne pas être sérieuse …
Je ne suis pas de cet avis. Mes joueurs sont de vrais professionnels. Et ils ont eu à le démontrer.
Le groupe que vous dirigez a eu à enregistrer quelques défections, Kalla, Mayer notamment. Que s’est —il passé ? Existe-t-il un espoir de les voir à nouveau jouer dans l’équipe national ?
Ces joueurs ont souhaité ne plus jouer avec l’équipe nationale. C’est leur bon droit. Mais il faut reconnaître que c’étaient des éléments clés de notre dispositif. C’est la raison pour laquelle nous avons essayé de les persuader de revenir sur leur décision. Nous avons ainsi envoyé des gens à Londres pour rencontrer Etamé. Moi-même j’ai discuté avec lui. Rien n’est définitif. Et l’on pourrait bien le revoir avec les Lions indomptables. Avec Kalla qui joue en Allemagne le contact reste aussi.
Ne pensez-vous pas à rajeunir votre groupe?
Nous ne faisons que cela depuis un moment. A chacune de nos sorties, nous essayons d’enrôler des jeunes éléments pour qu’ils acquièrent l’expérience auprès des anciens. Comme je vous l’ai déjà dit, les potentialités du Cameroun sont énormes. Il y a de bons joueurs partout. Récemment Gouiffé a été très brillant au cours d’un tournoi de jeunes en Allemagne, et je l’ai convoqué. Et ils sont nombreux, les jeunes qui ont le niveau requis. Je peux vous dire que l’avenir du football camerounais n’est pas menacé. Il y a de bons joueurs camerounais un peu partout sur la planète.
Comment entrevoyez-vous la Coupe des Confédérations de juin prochain ?
Le tableau est relevé. Lorsqu’on voit les équipes que nous allons rencontrer, on peut dire que ce ne sera pas facile. Quoiqu’il en soit, nous allons nous préparer en conséquence pour faire un bon tournoi. Avant la coupe des confédérations, nous allons jouer un minimum de trois matches pour asseoir notre stratégie. Si l’opposition s’annonce difficile, nous ne doutons pas pour autant de notre valeur propre. Le plus important est de bien travailler et nous allons le faire.
Simon Pierre ETOUNDI