C’est dans l’un des salons de l’hôtel Golden Tulip, à Ghammarth, que la chaîne de télévision francophone TV5 a réalisé en direct une émission spéciale, tard dans la nuit de vendredi dernier, consacré au bilan et à l’analyse de la 24ème Coupe d’Afrique des nations de football qui s’apprêtait à tirer ses rideaux.
Autour du présentateur Claude Serillon, des journalistes africains (et un Anglais) présent à la Can 2004. On a reconnu notamment le Congolais François Kabulo Mwana Kabulo et le Tunisien Fawzi Mahjoub. Y étaient également le Marocain Mohamed Badri, le Malien Karim Doumbian, l’Anglais James Copnall et une consoeur ivoirienne prénommée Eliane. Entrecoupé d’images fortes de la Can, le débat a abordé tous les sujets relatifs à cette compétition: la chute du super favori le Cameroun, l’hégémonie du Maghreb, le comportement anti-sportif de l’équipe du Sénégal, les hooligans algériens, l’arbitrage controversé, l’organisation, etc. Particularité de cette émission très détendue, les producteurs avaient remis à chaque intervenant un carton jaune et un carton rouge, qu’il pouvait brandir à tout moment de la discussion pour dénoncer un geste, une action, ou un acteur de la Can 2004. ET là, les invités de Claude Serillon, qu’on a découvert, avec bonheur, fin connaisseur et passionné du football à l’occasion, ne s’en sont pas du tout privés. El Hadji Diouf et les supporters algériens ont évidemment été les plus sanctionnés par ces arbitres cathodiques d’un soir. La délégation du Cameroun n’ a pas échappé, non plus, à leur jugement critique.
Et c’est Winfried Schäfer, le sélectionneur du Cameroun, qui a le plus reçu de cartons…rouges. « Depuis la Coupe du monde il a montré son incapacité à gérer cette grande équipe et il l’a confirmé ici à la Can 2004 », a dit sans ambages Fawzi Mahjoub. Bientôt relayé par James Copnall qui ne s’est pas retrouvé dans les choix du technicien allemand dont la gesticulation sur le banc de touche et les difficultés de communication ont été relevés par le Malien Karim Doumbia: « Je ne comprends pas qu’un grand pays comme le Cameroun n’arrive pas à se donner un entraîneur de son rang, qui n’ait pas besoin d’un interprète pour parler à ses joueurs. C’est inexplicable ». Kabulo Mwana Kabulo saute alors sur l’occasion pour sortir son carton rouge contre les dirigeants camerounais, la fédération et le ministère de la Jeunesse et des Sports: « ce sont eux qui savent quel deal ils ont avec Schäfer ». Les joueurs ne sont pas épargnés, coupable, selon la consoeur ivoirienne, d’être venus à la Can 2004 avec un complexe de supériorité. « Les Lions indomptables doivent redescendre sur terre », conclut-elle. Que la chaîne française TV5 ait consacré une veillée à la Can montre à quel point la Coupe d’Afrique des nations est devenue intéressante sur le plan international. Ce fut une surprise très agréable.
E. G. S.