Depuis plusieurs jours, la liste des Lions Indomptables qui doivent disputer la CAN2015 est disponible à la Fédération Camerounaise de Football. Parmi les joueurs sélectionnés figurent des noms qui ont été écartés de la sélection après la calamité de la dernière Coupe du Monde au Brésil.
Des résolutions avaient été prises et les autorités administratives, politiques et footballistiques avaient pourtant donné leur accord. Volker Finke veut désormais récupérer ces joueurs, sans égard aux lourdes fautes commises.
Et pourtant, une bonne équipe se profilait l’horizon. Ces jeunes joueurs ont pris la relève aux lendemains de la honte brésilienne sans aucune retenue. D’abord, la victoire contre la RD Congo, 2-0, à Lubumbashi a mis la table et a permis au monde de reconsidérer le Cameroun comme une destination footballistique sérieuse. Ensuite, malgré le fort potentiel des ivoiriens, les Lions les ont avalés à Yaoundé, 4-1. Les performances suivantes, quoique moins chevaleresques, ont montré une équipe qui a envie. La preuve est faite par la seconde période du match contre la Côte d’Ivoire à Abidjan.
Alors que Nicolas Nkoulou est sorti pour préserver son genou, le capitaine Stéphane Mbia se prend un carton rouge direct. Une arrière-garde expérimentale formée du jeune Guihoata et de Loé s’est formée. Ce duo a merveilleusement bien géré les opérations devant des attaquants rusés et rompus à la haute compétition.
Mais Volker Finke a décidé de casser cette dynamique.
Il veut ramener dans la tanière des joueurs qui ont certes un talent intéressant, mais qui ont prouvé par moment que leurs intérêts personnels restent plus importants que l’intérêt du groupe Lions Indomptables.
Il a décidé d’engager un bras de fer pour ramener au bercail les Alexandre Song, Aurélien Chedjou, Idriss Carlos Kameni. Après, ce sera peut-être Nounkeu, Idrissou, Webo. Il est désormais clair que ce technicien allemand est plus préoccupé par les multiples luttes contre sa hiérarchie que par le bien fondamental de l’équipe. Sous d’autres cieux, les joueurs mis au ban subissent la rigueur des décisions, que ce soit avec la complicité ou pas des techniciens. Cet acharnement de Mr Finke traduit en filigrane le peu de confiance qu’il voue son équipe actuelle. Paradoxalement et pour une fois, le Cameroun ne lui demande pas de faire des miracles, mais simplement de former une équipe à fort potentiel, capable de nous faire vibrer pour plusieurs années et d’instaurer au sein de cette équipe la culture de la gagne.
À titre d’illustration, il faut remonter loin dans l’histoire, avant le mondial 1982, pour égaler un niveau d’attente aussi bas en termes d’objectif. La chute de l’âge moyen de l’équipe a eu des effets positifs en termes de vivacité et d’accélération, ce qui a permis en quelque sorte à contre balancer la perte en termes d’expérience.
Ces jeunes joueurs, contents qu’on leur ait enfin donné la chance d’exprimer leur talent, ont en retour contribué efficacement à la relance de la marque Lions Indomptables. Mais Finke ne voit rien de tout cela. Il souhaite le retour du règne de l’amitié (le cas Matip pendant la coupe du monde), du cycle de la banalisation, du siècle des ultimatums sans voile.
Le Pr Joseph Owona a certes multiplié des bourdes depuis son intronisation très médiatisée à la tête du comité de normalisation. Ce qui est cependant clair est que pour ce coup-ci, le président a mon soutien le plus absolu.
JC Mimb