A quelques heures de la fin du stage des joueurs locaux, l’entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables, qui a observé les 28 convoqués donne un aperçu de ce qu’il a vu. En même temps qu’il encourage ces jeunes à plus d’ardeur au travail, il compte user de toute son influence pour amener les responsables du football à multiplier les regroupements pour ces footballeurs. Interview.
Qu’est-ce qui vous a motivé à organiser ce stage pour les joueurs locaux ?
Ce stage a été très important, parce que le football local est la base de l’équipe nationale. Tous les joueurs sont en Europe. Au cours des derniers trois ou quatre ans, le niveau des équipes a baissé, les salaires ne sont pas élevés pour plusieurs joueurs. Ce qui fait que les joueurs ne sont pas partis du Cameroun pour l’Europe, mais au Gabon, en Angola. On est heureusement qualifié pour la Coupe du Monde. C’est une opportunité pour procéder un peu à la reconstruction du football local. C’est pourquoi, il était obligatoire pour moi de faire ce stage avec les meilleurs joueurs locaux. Mais, surtout avec ceux qui sont jeunes. J’ai limité l’âge à 25 ans pour prendre part à ce stage. C’est pour préparer l’avenir. Ce n’est pas pour immédiatement prendre deux ou trois joueurs pour le match amical contre le Portugal. Mais, pour la Can, au Maroc, c’est bien possible qu’il y ait des joueurs de ce groupe avec les Lions.
Et la Coupe du Monde approche. Comment la préparez-vous ?
Il faudra se battre là-bas, au Brésil. On a les deux premiers matchs contre le Mexique et la Croatie. Il va falloir se battre pour obtenir au moins une victoire et un match nul, ou alors deux victoires. L’objectif étant de traverser le premier tour d’abord.
Etes-vous satisfait des joueurs que vous avez vus lors de ce stage ?
Ce n’est pas une question de satisfaction. Il y a eu une bonne ambiance, même si dès l’arrivée les joueurs étaient un peu crispés. Mais, après la première séance d’entraînement, on les a vus très motivés. Ils sont très contents. Pour ces joueurs, c’est aussi une chance, une occasion pour profiter et bénéficier des notions. Pour beaucoup, ils ont découvert des notions nouvelles dans ce stage. Parce que le football a beaucoup évolué ces derniers dix ans. J’en profite pour dire qu’il faut continuer à former les entraîneurs aussi au moins deux fois par an. Et après deux, trois ou quatre ans, on aura des résultats.
Pour la prochaine Coupe du Monde. Pour celle qui arrive, avez-vous vu quelques uns qui peuvent intégrer l’équipe fanion d’ici juin, s’ils ne peuvent pas déjà prendre part au match contre le Portugal ?
On verra. En ce moment, on n’a pas besoin, parce que l’équipe qui a disputé les matchs de qualification est prête. On ne peut pas faire des changements immédiats. Nous préparons ces joueurs pour l’avenir. Peut-être allons-nous prendre un, deux ou trois parmi eux pour le stage en Autriche. On verra. Je ne sais pas encore si ce sera possible ou pas. Il faut attendre (…) Ça dépend. Il ne faut pas citer des noms pour susciter la polémique. C’est la performance et seulement elle qui va compter le moment venu. Il faut travailler avec les joueurs locaux jusqu’au moment où ils vont atteindre le bon niveau d’intégrer les Lions. Ce sont les performances des joueurs qui comptent.
Allez-vous continuer à suivre ces joueurs ?
On va continuer à les suivre. Et je vais plaider pour le staff technique de l’équipe A’ pour qu’on leur donne la possibilité des faire plusieurs stages et des matchs amicaux. C’est comme ça. C’est un processus, pas-à-pas. On a commencé comme ça.
Entretien mené par Antoine Tella à Mbankomo