L’entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables était au stade Ahmadou Ahidjo ce lundi en spectateur lors du match en retard Canon de Yaoundé – Coton sport de Garoua, du championnat de football Mtn Elite One. Nous en avons profité pour faire le tour d’horizon de l’actualité récente et savoir ce qu’il pense du dernier tour qualificatif pour la Coupe du Monde « Brésil 2014 », zone Afrique.
Comment avez-vous trouvé la rencontre Elite One que vous venez de suivre entre Canon de Yaoundé et Coton sport de Garoua ?
Ma présence ici au stade est nécessaire. Ce match dans un grand stade où il n’y a pas assez de spectateurs pour encourager les joueurs entraîne la lenteur dans le jeu. Il n’y a pas de vitesse dans le jeu. Si c’est comme ça, ce sera très dur pour trouver des joueurs pour l’équipe nationale. Il faut travailler. Des gens ont dit qu’il est impossible pour moi de convoquer un joueur local. Moi, je suis là pour regarder les joueurs locaux pour voir s’il y en a qui peuvent jouer avec l’équipe nationale. Mais, jusqu’aujourd’hui je n’ai pas trouvé.
On va évoquer l’état de la pelouse qui a été votre préoccupation. Comment l’avez-vous trouvée lors du match Cameroun -Libye ?
Il y a deux ou trois mois quand j’étais là, j’avais trouvé qu’il est difficile de jouer du foot au sol sur cette pelouse. Par la suite j’ai compris pourquoi en championnat local après une ou deux passes, la troisième était un long ballon. Quand je suis descendu moi-même sur la pelouse, j’ai compris un peu pourquoi. L’état de cette pelouse ne permettait pas de jouer au pied. En quatre semaines de fermeture, on a travaillé là-dessus. C’est pourquoi, dimanche on a trouvé une pelouse qui n’est pas comme en Europe, mais où on peut jouer au ballon, où on peut garder le ballon pour avoir la maîtrise du match.
On va revenir sur la rencontre de dimanche. Au vu de la prestation des Lions Indomptables, quels sont, selon vous les compartiments sur lesquels vous allez accentuer votre travail ?
C’était le deuxième match, avec une grande pression sur les épaules des joueurs, où la défaite était interdite, comme à Kinshasa. Pour la deuxième fois, l’équipe a prouvé qu’elle peut jouer collectif, avec une discipline dans le jeu. On a encore du travail à faire. Mais, ce n’est pas déjà mal ce que les joueurs ont pu démontrer et on va faire des efforts pour que ça continue comme ça.
Le Cameroun va rencontrer, soit le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Cap Vert, l’Ethiopie ou l’Egypte. Avez-vous une préférence ?
A ce niveau de la compétition, on ne doit pas préférer un adversaire. Il faut se mettre en tête qu’on doit jouer au football. On n’a pas de choix. Après le tirage, on verra et on va se préparer en conséquence. Dès lors qu’on aura le nom de notre adversaire, immédiatement, deux heures après, j’aurais les vidéos de cette équipe. En Allemagne, il y a des services qui ne s’occupent que des matchs de football de toutes les équipes du monde. Pour moi, ce sera facile puisque j’ai des amis avec qui j’ai travaillé et je n’aurai pas de problèmes à entrer en possession des vidéos.
Comment entendez-vous jouer ce match du dernier tour sans le capitaine Samuel Eto’o, qui a annoncé qu’il quittait l’équipe ?
Je sais qu’au Cameroun, on aime des débats. On parle beaucoup et tout le monde est un entraîneur. Ce sont des choses qu’on verra. Il faut d’abord laisser passer la tempête et je verrai ce qui se passe les prochaines semaines et on va décider. Il n’est pas bon de faire des spéculations maintenant.
Quel est le compartiment de jeu des Lions qui vous a satisfait lors de ce match contre la Libye ?
Je dois parler du comportement tactique de l’ensemble des joueurs. Ils ont été bien disciplinés tactiquement, parce qu’il n’est pas facile de trouver le juste milieu dans la situation où on veut gagner, même si le match nul n’est pas mauvais. Les gars ont su jouer comme il fallait.
Le but du Cameroun a été inscrit par un défenseur. Etes-vous satisfait de votre attaque ?
Généralement, dans les ballons de corners, ce sont les défenseurs qui marquent. La défense n’est pas détachée de l’équipe. Tout le monde joue ensemble. C’est normal que dans une situation de jeu à l’offensive, ce sont les attaquants qui marquent. A défaut, on peut obtenir un corner, comme celui de ce match qui a occasionné le but. L’attaque et la défense ont travaillé ensemble.
Quelle appréciation faites-vous du match de Charles Itanje ?
Il y a eu deux situations dans ce match d’attaque adverse et il a fait ce qu’on attend d’un gardien de buts, qui est concentré et joue au haut niveau. Il a vraiment bien aidé l’équipe.
Et comment avez-vous trouvé l’équipe de la Libye ?
En 2012 à la Can, elle a gagné contre le Sénégal et a fait match nul, 2-2, contre la Zambie. Cela veut dire que la Libye est une équipe qui peut jouer au niveau des meilleures équipes d’Afrique. C’est pourquoi lors de ce match on a été discipliné pour atteindre notre objectif de départ à savoir gagner ou à défaut faire un match nul. Il faut toujours respecter l’adversaire quand on veut gagner. La Libye a fait un stage de trois semaines de préparation avec un même groupe, puisqu’elle n’a pas de joueurs en Europe. Elle a fait quatre matchs amicaux dans les dernières semaines. Ça veut dire que c’est une équipe bien préparée, avec une grande volonté de jouer.
Pour ce dernier tour, le match aller va se jouer au Cameroun. Pour vous, la qualification se jouera à ce match ou à l’extérieur ?
Pour moi, tout dépend de la situation. Il n’y a pas à faire de calculs.
L’ambiance dans le groupe, selon vous, est-elle bonne ?
Je suis satisfait. Ce n’est pas de la comédie de voir les joueurs dire la même chose dans les interviews que j’ai lues dans la presse et vu à la télé. J’ai constaté que, que ce soit Nicolas Nkoulou, Makoun, Enoh ou Maxime Choupo, ce qu’ils ont dit aux journalistes n’est pas de la comédie.
Que prévoit le programme de l’équipe en ce moment ?
Il n’y a pas de match amical avant la prochaine échéance. On joue directement les play-off. Mais, je suis toujours avec Ibrahim Tanko en Europe, où nous avons toujours des échanges avec les joueurs, qui jouent en club. On attend le tirage et après, on va préparer un stage comme d’habitude. Il peut arriver qu’on joue un petit match amical.
Entretien mené par Antoine Tella et James Kapnang à Yaoundé