Pour un baptême du feu face aux journalistes camerounais à Yaoundé, ça été une réussite, puisque le nouvel entraîneur-sélectionneur a répondu à toutes les questions, en français comme en anglais. L’échange de ce mardi a duré une heure de temps à l’hôtel Mont Fébé où est logée l’équipe nationale de football du Cameroun.
Volker Finke, le nouvel entraîneur des Lions Indomptables, était face à la presse, comme nous l’annoncions. Dans son propos liminaire, il a pris pour exemple le football allemand, qui était plus apprécié par la force dans le jeu, les duels, la discipline tactique. Mais, aujourd’hui, on a compris que le football c’est aussi la vitesse dans un espace réduit. Ce n’est plus forcément le jeu où dans une équipe tout était basé sur un ou deux joueurs. C’est cet esprit que Volker Finke compte inculquer aux Lions Indomptables.
Sur le projet de jeu
Volker Finke prend toujours l’exemple allemand où les équipes ont compris qu’il fallait avoir des centres de formation. Et depuis six ans elles se sont mises au travail dans ce sens. Et de nos jours, ce travail de fond porte déjà ses fruits. Il y a beaucoup de jeunes joueurs de haut niveau en Allemagne. « Les footballeurs africains ont une grande capacité individuelle qu’il faut composer dans un jeu collectif. J’ai commencé à travailler en Tunisie, au Mali, au Burkina Faso, parce que ce sont des pays qui ont des équipes aux petits budgets.
J’ai fait plusieurs Coupes d’Afrique des Nations au point où, en Allemagne, on a dit que j’étais le spécialiste du football africain. Je connais les conditions de travail qui ne sont pas toujours idéales. C’est un challenge pour moi de travailler avec l’équipe du Cameroun. J’ai une grande motivation au moment où j’arrive au Cameroun.
En trois séances d’entraînements à Kiev, j’ai vu des joueurs volontaires, qui ont envie, qui courent sur le terrain. De toutes les façons le foot, c’est sur le terrain, je ne vais pas m’étendre tellement.
Ce qui est important aujourd’hui, c’est la qualification du Cameroun pour la prochaine Coupe du Monde. Après on va commencer par suivre les jeunes à partir de 16 ans.
L’équipe du Cameroun a des joueurs à 95% qui jouent en Europe. Plusieurs d’entre eux sont passés par des centres de formation en Europe et comprennent bien le langage du football. A Kiev, au cours d’une réunion avec les joueurs, j’ai constaté qu’ils maîtrisaient déjà beaucoup de choses et c’est bien ».
Expérience internationale
« J’ai travaillé longtemps en Bundesliga, avec plus de 600 matchs et j’ai travaillé avec plus de 35 joueurs africains. Tout le monde me connait en Allemagne, au mali, au Burkina Faso et en Tunisie. Je sais qu’on se pose encore la question au Cameroun de savoir : c’est qui ça ? Du calme !
Je connais vraiment les problèmes des joueurs. Je sais quel est l’entourage des joueurs. Je sais comment les joueurs se comportent. Le foot, en fait, c’est 80% dans la tête et le reste, dans les pieds. Je sais que pour travailler, il faut avoir des relations avec les autres entraîneurs des clubs où évoluent les joueurs, afin d’avoir le maximum d’information. J’ai beaucoup d’expérience avec le football africain. C’est un football que j’aime bien, où il y a des talents dotés de technique, de vivacité ».
Relations avec le staff en place
« La première rencontre avec le staff que j’ai trouvé a été très chaleureuse. J’en profite pour vous présenter Ibrahim Tanko, qui a été un grand joueur, avec qui je travaille depuis longtemps. Il est de nationalité allemande depuis 12 ans. Sauf que, je voudrais vous préciser qu’il est là, tout comme Martin (Ndtoungou Mpilé, ndlr), Sylvain (Monkam, ndlr) et Jacques (Songo’o, ndlr). Tous, nous formons une équipe, même si c’est moi le chef. La notion de N°1 ou N°2 n’existe pas chez moi. On travaille ensemble, car le foot, ce n’est pas la hiérarchie dans le travail qui compte, mais l’important c’est la compétence. Et cette manière de fonctionner est un exemple pour les joueurs ».
Au sujet de la crise entre les dirigeants du foot camerounais
« Je suis là pour le foot. J’ai lu dans des journaux qu’il y a des problèmes. Mais, le football a ses règles. Je ne suis pas là pour le président Iya ou le ministre des Sports. C’est le foot qui m’intéresse ».
Les leçons de Kiev
« On peut aller au Togo étant prêts. La défense qui a joué à Kiev a bien rempli son rôle, avec une bonne paire centrale, Nounkeu à droite, même s’il n’y est pas habitué et à gauche aussi. J’ai été satisfait de cette défense. J’ai vu Cédric Loé et il y a d’autres joueurs avec du potentiel. L’ambiance dans le groupe est celle qu’il faut maintenir, avec les autres joueurs qui vont arriver cette semaine. J’ai constaté que tous les joueurs sont animés d’un même objectif : celui de gagneur et nous devons continuer ainsi ».
Des connaissances sur les prochains adversaires des Lions
Nous avons battu le Togo au match aller et c’était bien qu’un joueur comme Adebayor ne soit pas à ce match. Mais, le Togo est une équipe à respecter. Elle a des joueurs professionnels qui jouent en Europe. Nous allons faire la préparation de ce match de dimanche, avec toutes les informations que nous avons. J’ai d’ailleurs les informations sur toutes les équipes contre lesquelles nous allons jouer. J’ai des personnes en Allemagne avec qui je travaille. Il suffit pour moi de faire une demande pour avoir le fichier et toutes les données sur une équipe.
J’étais à la dernière Can où j’ai vu le Togo jouer contre la Côte d’Ivoire et ensuite ici à Yaoundé, contre le Cameroun. Je sais aussi que Makiadi, l’un des meilleurs joueurs de la Rdc est blessé pour quelques semaines. Ce qui est aussi un avantage pour nous.
La signature de son contrat
C’est mieux d’attendre un peu. Je ne peux pas y répondre tout de suite. Je suis positif pour l’équipe nationale. Mais, je vais signer mon contrat avant le match contre le Togo.
La santé de Samuel Eto’o
Samuel est blessé et a rencontré le staff médical, qui va s’occuper de lui. J’espère qu’il pourra jouer le deuxième match (Contre la Rdc, ndlr) au Congo.
Propos rassemblés par Antoine Tella à Yaoundé