Alors que Samuel Eto’o n’était qu’un adolescent, le Président Iya Mohamed avait réussi à proposer la manière d’éviter des conflits perpétuels entre la Fécafoot et l’État. En partenariat avec le Ministère de la Jeunesse et des Sports, il a mis en place la première convention qui permettrait à l’État de continuer à financer les équipes nationales. Et un tableau de répartition avait été adopté.
Cette première convention Minjes-Fécafoot date de 2000. Il prévoyait en son article 14, que les retombées financières de la participation des Lions Indomptables à la coupe du monde et à la coupe d’Afrique des nations seraient reparties ainsi qui suit : Minsep 55% et Fécafoot 45%.
En ce qui concerne le sponsoring et droits de retransmission audiovisuelle, joueurs et encadreurs avaient droit à 25%, la Fécafoot à 60%, le Trésor public à 5% alors que les infrastructures bénéficiaient de 10%. La publicité dans les stades devait rapporter 10% au Trésor public, 50% à la Fécafoot, 20 % pour les infrastructures. Pendant que les clubs de D1, D2 et D3 ne devaient avoir droit qu’à 10%.
Les joueurs et encadreurs de l’équipe nationale bénéficiaient de 50% des recettes provenant des matchs amicaux. 40% des bénéfices revenaient à la Fécafoot, 3% pour le Trésor public et 7% pour les infrastructures sportives. Ces belles dispositions étaient entrées en vigueur en 2000.
Jusqu’où Samuel Eto’o va aller pour défier l’État ?
Cela donnait droit à une certaine transparence, la fédération jouant carte sur table avec son ministère de tutelle. Et le Gouvernement, par l’intermédiaire du Ministère de la Jeunesse et des Sports, finançaient les sélections nationales. C’est ce dispositif d’apaisement qui a permis au Cameroun de remporter la CAN 2000, les Jeux Olympiques, puis la CAN 2002.
Autre période, autres moeurs. En 2015, une énième convention a été signée entre les parties. Et cela incluait la possibilité de mise à disposition par l’État des encadreurs à la Fécafoot. Le Gouvernement de la République devait toujours financer les dépenses des sélections nationales.
C’est de cet acte de souveraineté nationale que s’est prévalu le Cameroun lors de la nomination du Sélectionneur National et de l’équipe de direction complète des Lions Indomptables. Mais si Samuel Eto’o et sa Fécafoot refuse tout sauf le technicien Belge et son adjoint, c’est bien pour une raison.
Et cette raison est contenu dans le budget prévisionnel de la quinzaine internationale qui débutera début juin. Le Cameroun affrontera, dans le cadre des qualifications à la Coupe du Monde 2026, le Cap Vert à Yaoundé et l’Angola à Luanda. Et c’est le Manager Général des sélections nationales, choisi à Samuel Eto’o, qui devait avoir préparé ce document. Au vu des chiffres astronomiques qui y sont inclus, l’on ne peut que s’interroger de savoir depuis quand dure ces détournements déguisés.
Depuis l’arrivée de Samuel Eto’o à la Fécafoot, une seule compagnie de location d’avion, dont on dit lui appartenir, rafle toutes les commandes d’organisation de déplacement. Pour le voyage de Luanda, elle facture le déplacement en aller et retour à pas moins que 400 millions de francs CFA. Cela signifie, pour une délégation de 50 personnes, un coût par personne de 8 millions FCFA ! Rien de moins.
Luxury Plane sans appel d’offres, rafle les contrats de voyage de la Fécafoot depuis plus de deux ans
Une autre incongruité contenue dans ce document est le coût du voyage de Nouhou Tolo de Seattle aux USA à Yaoundé. 12 millions 229 mille FCFA. On s’entend que c’est un tout petit peu exagéré! Tous les montants des billets d’avion sont au minimum le double du prix réel.
Les glaçons pour la cryogénie est aussi facturé de manière désobligeante. Un million de FCFA juste pour la glace. Cela fait cher le prix d’un morceau.
Samuel Eto’o tient donc mordicus à garder le contrôle des entrées et sorties financières. Cela garantit à ce groupe des tripatouillages grandeur nature. Pour deux petits matchs de football, ils demandent plus de ressources que l’ensemble des hôpitaux du Littoral. Et comme tout est fiancé par le Trésor public, on dédouble pour mieux distraire. Le Pichichi, le premier joueur de football a avoir signé un contrat de 20 millions d’euros par saison, monte t-il des stratagèmes de détournements de fonds publics ? Chacun peut donc se faire une idée après avoir parcouru le document ci-bas.