C’est un Valery Nepomniachi toujours aussi souriant que notre reporter rencontre au sortir du match Spartak – Zenith de la première division russe. Après une brève présentation d’usage, il accepte volontiers de nous accorder quelques minutes pour discuter du football camerounais. Ce qui est frappant est qu’il n’a rien oublié de son séjour avec les Lions et il continue à être le premier supporter russe du Cameroun. Interview…
Coach, êtes-vous au courant que le Cameroun joue son match qualificatif dimanche prochain?
Bien sûr que je suis au courant. Je suis de temps en temps l’actualité des Lions du Cameroun, et je souhaite bonne chance a toute l’équipe. J’espère vraiment qu’ils se qualifieront cette fois-ci.
Depuis votre quart de finale en 1990, on y arrive plus. Qu’est ce que votre équipe avait de particulier?
L’état d’esprit de cette génération était quelque chose de fantastique. Le maillot était comme une seconde peau pour eux. Ils s’entraînaient, chantaient, animaient. Je n’avais jamais entraîné une équipe qui avait des cris de guerre… C’est des argentins intimidés qui sont sortis des vestiaires lors de ce match d’ouverture, parce que les chants camerounais leurs parvenaient aussi (rires!)
Que savez vous du foot camerounais actuellement?
Vous avez toujours des bons joueurs: Eto’o, par exemple, Olinga,Assou Ekotto,Song ou Matip, Angbwa, Nkoulou, etc… Avant il y avait Mboma, Song, Mayer, Foe, qui était décédé malheureusement, Njitap, Alioum Boukar, Olembe… J’oublie certainement quelques noms…
Coach, nous peinons pour nous qualifier pour les grands tournois depuis un certains temps. Le saviez-vous?
Oui, mais vous vivez un conflit de génération et là même, un coach ne peut le résoudre seul. La fédération et ceux qui gèrent le foot doivent s’y mettre sérieusement. Évitez aussi la politique, c’est nuisible.
Notre capitaine Eto’o a failli quitter, mais est revenu. En 1990, le leadership dans l’équipe s’exerçait comment?
Le leader d’une vraie équipe c’est le coach. Le capitaine est généralement le joueur qui cerne et reflète auprès de ses coéquipiers le projet de jeu de l’entraîneur lors des entraînements comme pendant les matchs. C’est parfois inhérent à certains joueurs. En Italie par exemple, Kana Biyik était le capitaine “mental” de l’équipe. C’était le joueur clé du système, avec Emile Mbouh aussi, un récupérateur affamé et infatigable, discipliné tactiquement et excellent relanceur. Je l’aurais choisi aussi comme capitaine.
Quel est votre meilleur souvenir du Cameroun?
Cette foule immense amassée au bord de la route à Yaoundé, à notre retour d’Italie. C’est inoubliable dans une carrière d’entraîneur.
Merci Coach
Merci a vous et bonne chance au peuple Camerounais pour la qualification.
B.Salas depuis Moscou