Au terme des pourparlers entrepris presque au forceps ce jour entre les deux candidats en lice, une liste unique consacrant Benoît Assam Assam comme le président de la Ligue nationale de football des jeunes a été rendue publique. Suffisant pour provoquer des gorges chaudes à la veille d’une élection pliée d’avance.
Bienvenue dans la jungle ! Le seul endroit où les plus forts dévorent les plus faibles sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit. La comparaison illustre à suffire la situation (conflictuelle) relative aux élections à la Ligue nationale de football des jeunes dont le nouveau bureau qui jouait jusque là les prolongations, semblent avoir déjà trouvé l’oiseau rare. La dernière actualité est venue faire tomber le suspens. Le nouvel homme fort de cet organe spécialisé, sauf miracle, aura pour nom Benoît Assam Assam. Présenté hier comme un maitre chanteur et accusé d’intimidation, de tractations mafieuses en coulisses, d’affairisme et de conspiration pour s’adjuger le prestigieux fauteuil, le président de la section Ojrdpc de la Mvila et non moins, délégué de la région du Sud il y’a deux semaines ; trône désormais à la tête de la fameuse liste où Léon Aimé Zang, le président de Apejes de Mfou n’a pour casquette que celle de représentant des régions du Centre, du Sud et de l’Est.
Au nom de la préservation de l’intérêt du football
Comment en est-on arrivé là ? Il faut parcourir le communiqué signé ce jour des deux challengers d’hier et rendu public à l’issue des pourparlers engagés, pour mieux cerner les contours de ce scénario digne d’un film de mafia Russe. Le document dont Camfoot a eu copie, après avoir confirmé la date des prochaines élections prévues demain vendredi à Yaoundé, tente de présenter les mobiles ayant conduit à cette conclusion pour le moins curieuse. A se fier audit communiqué, les deux parties en dissidence ont décidé de ranger les épées dans leurs fourreaux « dans le souci permanent de préserver l’intérêt du football en général et celui des jeunes en particulier ». Opposés hier, les deux adversaires « ont décidé de fédérer, mutualiser leurs énergies et forces en mettant sur pied une liste unique ».
Violation des textes
La fameuse liste a pour président, Benoît Assam Assam ; Kawas Erick hérite du poste de Vice-président pendant que Chagador Oumarou Boobakar Diallo représentera les régions du Nord, de l’Extrême Nord et l’Adamaoua et Djampa Félix, l’ouest, le Littoral, le Nord-Ouest et le Sud-ouest. La Fédération camerounaise de football (Fécafoot), en lieu et place d’une élection à la régulière comme initialement prévue par les textes, n’a-t-elle pas violé ses propres textes ? N’a-t-elle pas bafoué les règles de jeu au vu et au su d’une Commission électorale impuissante ? Autant d’interrogations qui poussent les délégués à crier à l’imposture, à un hold-up électoral qui n’avait pour seul but que d’écarter Léon Aimé Zang, présenté comme l’homme de la situation afin de dérouler le tapis rouge à un personnage qui n’a pour seul état de service que sa proximité avec la famille présidentielle.
Pots de vins ?
Sous cape, des délégués parlent de pots de vins, de billets de banque, de corruption et d’intimidation pour qualifier ce qui ne sera demain ni plus ni moins qu’un simulacre d’élection. Les dés étant déjà pipés d’avance. Dans une interview accordée à un journal en ligne la semaine dernière, Etienne Tamo, chef du protocole du président de la Fécafoot avait pourtant présenté Zang comme le candidat de Tsinga. « Il ne faut que certains pensent que c’est lorsque il y a élection ils vont être parachutés. Ça ne marche pas comme ça, il faut travailler sur le terrain et Nzang le fait si bien avec son académie Apejes qui regorge toutes les catégories. Son équipe première se porte bien et est d’ailleurs le vainqueur de la dernière édition de la coupe du Cameroun. Benoit Assam est un frère que je salue et qui aime bien le sport, mais je suis désolé de le dire, il n’a pas l’étoffe pour être président de la ligue de football jeune contrairement à Nzang dont les actions sur le terrain plaident en sa faveur », arguait-il. Mais, de la parole aux actes, il n y a eu qu’un pas.
Christou DOUBENA