Saisi par John Begheni Ndeh, premier vice-président et candidat à la présidence, le Tribunal arbitral du sport va se prononcer sur le tenue ou non de l’Assemblée générale élective.
La tenue de l’Assemblée générale élective de la fédération camerounaise de football (Fécafoot) ne dépend plus ni du Gouvernement, ni de la Fifa. Le Tribunal arbitral du sport (Tas), Cour suprême en matière de sport sur le plan mondial, a été saisi le 6 juin dernier par John Begheni Ndeh, le premier vice-président de la Fécafoot et candidat à la présidence.
Sa requête portait sur un appel contre Iya Mohammed, le président sortant de la Fécafoot au sujet de la décision rendue le 17 mai dernier par la Commission des recours des élections à la Fécafoot. En effet, cette Commission des recours avait rejeté le recours de John Begheni Ndeh, en vue de l’invalidation de la candidature d’Iya Mohammed pour cause d’inéligibilité. Cet appel au Tas est assorti d’une « requête de mesures provisionnelles urgentes ». Cette requête a pour objectif l’annulation de la tenue de l’Assemblée générale élective avant de trancher plus tard sur le fond du litige opposant John Ndeh à la Fécafoot.
Pour assurer sa défense, John Ndeh a constitué un cabinet d’avocats spécialisé dans les affaires d’arbitrage auprès du Tas et basé à Lausanne, en Suisse. « Si des personnes inéligibles peuvent être élues à la Fécafoot, écrit-il, il en résultera une situation qui causera un préjudice irréparable : lorsque, comme en l’espèce, l’existence de graves manquements ont été portés à la connaissance du public, il convient d’éviter de laisser se propager des rumeurs selon lesquelles les dirigeants, dans le monde du sport et du football en particulier, seraient au bénéfice d’une sorte d’impunité qui leur permettrait d’être éligibles à des postes importants, et ce nonobstant les faits qui leur sont reprochés. Les dirigeants d’une importante fédération doivent apparaître comme étant au-dessus de tout soupçon : il y va de la confiance que les athlètes, les membres des associations affiliées, les officiels, les sponsors et le public en général doivent pouvoir manifester vis-à-vis des instances dirigeantes. Si dès lors, une personne inéligible pour cause de malversations vient néanmoins à être élue, l’image du monde du football, voire celle du sport en général, en est ternie durablement et, pour la période considérée, définitivement », soutient cette requête.
La défense de la Fécafoot
A la suite de cette requête, le Tas a adressé vendredi dernier un fax à la Fécafot pour lui demander de répondre à cette requête au plus tard ce lundi à 12h, heure de Suisse. Le Tas rendra son verdict quelques heures plus tard. En clair, le Tas dira si oui ou non la Fécafoot organisera son assemblée générale élective.
Selon une source la Fécafoot ne va pas se laisser faire. Elle prépare sa défense. Cette source interne a indiqué que « le Tas est dans son rôle ». Malgré les lettres d’injonction de la Fifa pour faire pression sur le Gouvernement camerounais de prendre un engagement écrit pour garantir la sécurité pour la tenue de l’Assemblée générale élective de la Fécafoot annoncée pour le 19 juin prochain.
Abdouraman Hamadou, le président d’Etoile filante de Garoua et ancien directeur de cabinet d’Iya Mohammed, qui avait démissionné en 2011, par ailleurs acteur de l’ombre de ce litige entre John Ndeh et la Fécafoot au Tas, se frotte les mains : « La tournure actuelle des événements démontre à souhait que la Fifa n’est pas l’alpha et l’oméga, comme l’on a tendance à le croire en Afrique et particulièrement au Cameroun. Aujourd’hui, la Fifa et le gouvernement n’ont plus aucun contrôle sur le sort du processus électoral au sein de la Fécafoot. Seul le Tribunal Arbitral du Sport tranchera, sur la seule base du Droit ».
Antoine Tella à Yaoundé