Adoum Garoua, le ministre des Sports, a écrit à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) dans ce sens vendredi dernier. En même temps, il a reçu le sélectionneur actuel et son adjoint Martin Ndtoungou Mpilé le même jour pour leur signifier sa décision.
Les jours de Jean-Paul Akono comme entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables du Cameroun semblent comptés. Un appel à candidature pour ce poste a été lancé vendredi dernier par Adoum Garoua, le ministre des Sports. Il a saisi la Fédération camerounaise de football par écrit en fin d’après-midi. Un courrier reçu, selon nos sources, par Iya Mohammed lui-même.
Raphaël Nkoa, le Team Press Officer des Lions Indomptables, que nous avons joint au téléphone, confirme l’information et explique : « Je confirme bien l’information. Depuis Denis Lavagne, il y a toujours eu une situation intérimaire à la tête des Lions Indomptables. Le Gouvernement veut sortir de cette situation de non droit et de clair-obscur. On peut caricaturer ça comme une situation de marché public. Pour signer un contrat écrit, il faut respecter certaines procédures. Et la procédure en la matière veut qu’on procède par un appel d’offres. Dans le cadre d’un poste vacant, on procède par un appel à candidature et après on signe un contrat en bonne et due forme. On n’a pas signé ce contrat jusqu’à présent, parce que la procédure n’avait pas été respectée ».
« Il ne s’agit pas de chasser Jean-Paul Akono Il est même possible que ce soit Jean-Paul Akono lui-même qui soit choisi », a-t-il nuancé.
Selon Raphaël Nkoa, « le ministre des Sports a reçu les deux coachs, Jean-Paul Akono et son adjoint Martin Ndtoungou, vendredi dernier en début d’après-midi, à 14h00. Il leur a dit que pour la finalisation d’un contrat écrit, il faut passer par la procédure d’appel d’offres et la procédure en la matière ».
Dialogue de sourds sur le montant du salaire
On se souvient que la semaine dernière, nous évoquions la proposition de salaire qui avait été faite à Jean-Paul Akono. Il avait été reçu par Jacques Oumarou Tado, le directeur des sports de haut niveau, en compagnie de Martin Ndtoungou Mpilé. Le collaborateur du ministre des Sports, avait proposé un salaire de sept millions de francs à l’entraîneur national. Jean-Paul Akono avait fixé ses prétentions à 15 millions de salaire mensuel. La négociation s’était alors arrêtée, alors que le ministère des Sports, selon nos sources, était prêt à lui payer les salaires non perçus depuis le 13 septembre 2012, date sa nomination.
« Les gens disent que j’ai exigé 15 millions ou rien. On m’a proposé sept millions et moi, j’ai proposé 15 millions de salaire mensuel. On ne s’est plus jamais assis pour discuter de cela. Et on serait allé dire en haut que je ne veux que 15 millions, ou rien. On n’a plus jamais discuté de ça. Encore qu’en patriote, j’étais prêt à accepter n’importe quel montant mensuel, à condition qu’on montre qu’il y a une volonté d’échange, de discussion entre les hommes que nous sommes. C’est le ministère lui-même qui nous a demandé de faire des propositions. Ce que nous avons fait », s’était défendu Jean-Paul Akono.
Des tacles par derrière sur Magnuson ?
Nos tentatives pour avoir la réaction de Magnuson au sujet de la rencontre avec le ministre des sports de vendredi dernier ont été infructueuses. Mais, une source proche de lui, que nous avons contactée, avoue ne pas comprendre ce qui se passe. « Le coach ne peut pas faire acte de candidature à ce que je sache. Il est en poste. Il y a quelque chose qui ne va pas. On ne peut lancer un appel à candidature que si le poste est vacant. Et il n’a pas été nommé par intérim. Le bilan du coach est défendable jusqu’à présent. On était avant dernier au classement dans la poule I des éliminatoires de la Coupe du Monde. Pendant qu’on met de l’ordre dans l’équipe, on vient mettre les bâtons dans les roues du coach ».
Notre informateur poursuit : « Le coach m’a dit qu’il pensait qu’on les appelait de venir signer les contrats, parce qu’apparemment, c’est l’ordre qui est venu de la Primature. Puis subitement, on leur dit que la même Primature exige un appel à candidature pour que la procédure soit respectée. Pourtant, la Fécafoot a validé la nomination du coach, en prenant acte. On avait proposé à la Fédération de proposer un projet de contrat et elle a répondu que c’est le ministère qui doit le faire pour qu’elle puisse apporter son onction ».
« La meilleure façon aurait été qu’on limoge d’abord les coachs et ensuite on fait appel à candidature. Il était bien dit lors de ma nomination qu’on devait signer ce contrat juste après le match contre le Cap Vert », indique notre source.
Antoine Tella à Yaoundé