La finale du Tournoi des quatre nations a eu ce dimanche. Le pays hôte s’est imposé par les chiffres et non par la manière car les Lions pouvaient revendiquer à juste titre le sacre de Radés.
Tunis, le 30 mars 2003 : Le test grandeur nature qu’a voulu faire la Fédération Tunisienne de Football avant la Coupe d’Afrique des Nations qui aura lieu sur son sol l’année prochaine a été un succès. L’apothéose d’hier soir, consacrant la fin du Tournoi des quatre nations a permis aux autorités de ce pays de se rassurer. Le stade du 7 novembre, flambant neuf où s’est déroulé le tournoi, est une des réussites de la préparation du grand concert du football africain. Les 40 000 spectateurs qui y ont pris place pour assister à la finale qui opposait la Tunisie au Cameroun sont de cet avis.
Le coup d’envoi du match a été donné à 18 h 45. Dès la première minute, les poulains de Schäfer, qui se présentaient encore une sous leur nouveau système de 4-4-2 (Doumbé en latéral droit, Tchato à Gauche, Song et Mettomo à l’axe de la défense ; Mbami, Olembe, Womé et Njitap au milieu ; Job et Eto’o en attaque), ont pris le match en main sans round d’observation. Les premiers instants de la rencontre ont été une déferlante dans le camp tunisien. Et une faute dans la surface de réparation sur Job à la 7ème minute amène logiquement l’arbitre marocain M. Mohemed Guezzaz à siffler un penalty en faveur des Lions. Eto’o se porte volontaire pour le tirer, mal lui en a peut-être pris car son envoi est légèrement dévier par le gardien tunisien et le ballon va heurter le montant droit avant de ressortir. Les coéquipiers de Rigobert Song ne baissent pour autant pas les bras et reviennent deux minutes plus tard, sans succès.
La première sortie de l’équipe tunisienne aura lieu à la 11ème minute, sur un centre venant de la droite, Doumbé est obligé de mettre en corner. Celui-ci ne donnera rien et les Lions repartiront à l’assaut.
Le rythme va quelque peu baisser à partir de la 25ème minute et ceci pendant une bonne dizaine de minutes. Une nouvelle occasion nette de but, toujours en faveur des Lions, surviendra à la 37ème minute lorsque Olembé adresse un centre Eto’o qui, après avoir semé deux défenseurs tunisiens dans le rectangle, s’emmêle les pédales au moment de conclure. Les Lions dominent à nouveau. Ce qui amène déjà Roger Lemère à faire des ajustements en procédant à un premier remplacement qui voit Jdidi céder sa place à Melki, un joueur plus expérimenté.
La deuxième occasion tunisienne surviendra à la 43ème minute lorsqu’un coup franc consécutif à une faute de Song sur le côté droit de la défense camerounaise, voit Seliti placer une tête juste au ras du poteau droit de Kameni.
La mi-temps sera sifflée par M. Mohemed Guezzaz trois minutes plus tard sur un score nul et vierge.
Les Lions, qui n’ont pas procédé à des remplacements durant la pose, reviennent sur le terrain dans le même état d’esprit mais la première occasion nette survient un quart d’heure plus tard suite à une percée de Olembé sur le flanc gauche, ponctuée par une frappe que le gardien tunisien détourne en corner.
Les poulains de Schäfer ne désespèrent pas pour autant et reviennent à la charge à de nombreuses reprises. L’occasion la plus nette survient à la 77ème minute lorsque Njitap manque l’immanquable en se retrouvant seul devant le portier tunisien après un bon relais avec Samuel Eto’o.
Arrive la fameuse 81ème minute lorsque les Tunisiens obtiennent un bon coup franc à environ 20 mètres des buts de Kameni. Lemère fait attendre l’exécution pour faire rentrer Clayton, le spécialiste de l’équipe en la matière. Son premier envoi ricoche sur la barrière, il s’y reprend une deuxième fois sur le dos de Wamfor qui était entré deux minutes plus tôt à la place de Doumbé, le ballon revient alors dans les pieds de Bouazizi qui, d’une frappe puissante, légèrement extérieur du pied, bat Kameni qui aurait eu le mérite d’essayer de dévier la balle mais sans succès. Tunisie 1 – Cameroun 0
Nous sommes à huit minutes du terme et ce ne sont pas les Tunisiens qui jouaient déjà à 7 derrière qui vont l’ouvrir alors qu’ils mènent au score. Schäfer tentera d’apporter du sang neuf en mettant Cyrille Bella en lieu et place de Désiré Job, sans succès.
Le match se terminera sur le score d’un but à zéro en faveur des Tunisiens sans toutefois l’avoir mérité. Même si la loi du sport veut qu’on ne retienne que le résultat, on peut dire à l’issue de ce match que les Lions retrouvent peu à peu leur niveau de jeu. La cohésion revient et la prestation des jeunes qui étaient sur le terrain laisse augurer des lendemains meilleurs. Une bonne mention est à attribuer plus spécialement à Mbami, le meilleur joueur du Tournoi et à Doumbé qui a signé une bonne prestation sur le côté droit.
Un autre point positif : durant ce tournoi, on a pu observer une certaine stabilité et une certaine assurance dans l’axe de la défense qui, en jouant la zone avec une couverture simultanée Mettomo – Song s’en sort mieux. De bonne augure pour la Coupe des Confédérations qui approche à grands pas.
Benoît Balla