Il est près de 18h30 ce jeudi au siège de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), à Tsinga. La décision de suspension rendue par le Comité d’urgence de la Fifa alimente les commentaires à l’extérieur de la barrière de l’immeuble. Des employés sont au parking extérieur par petits groupes et discutent. Normal. La journée de travail est terminée. Mais, eux, habitués à retourner à leurs domiciles à la fin du travail, sont encore là, l’air interrogateur. Ils ne veulent pas apparaître sur les images qui sont en train d’être prises par un reporter photographe et le lui font savoir.
Plusieurs véhicules sont garés au parking externe. De passage, quelques véhicules marquent un temps d’arrêt et des taximen lancent de temps à autre quelques propos provocateurs. « La Iyamania va vous tuer », dit un chauffeur de taxi. « Iya, c’est le meilleur », rétorque un conducteur de moto.
Mais, le débat est chaud au bar mitoyen à la barrière de la Fécafoot, que les habitués des lieux appellent « Fécafoot annexe ». Autour de chaque table, des gens tiennent la décision de la Fifa et la lisent attentivement. Chacun y va de son commentaire et de son interprétation. « C’est finalement au consensus que la réunion du Premier ministère avait recommandé qu’on revient. Sauf que personne des deux tendances ne sera plus là, y compris l’équipe sortante de la Fécafoot », croit savoir une des personnes très active. Ndedi Mbengue, le président de Persévérance du Nkam, est nerveux et continue d’accuser : « Nous allons les chasser tous de cette maison. Après la révision des textes de la Fécafoot, on va balayer tous ceux qui n’ont rien à voir avec le football où nous avons sacrifié nos vies », fulmine-t-il.
« Le destinataire de cette lettre de la Fifa est Tombi A Roko Sidiki, le secrétaire général de la Fécafoot, que vous avez dit suspendu. Vous voyez donc que c’était un coup d’épée dans l’eau. C’est lui que la Fifa connaît », explique une autre personne. Au portail, les vigiles continuent de faire leur travail. Ceux qui doivent prendre le relai pour travailler la nuit sont là et se passent le service. Certains employés rentrent encore dans l’immeuble et ressortent. En attendant, personne ne sait à quel moment vont être désignés ces membres du « Comité de normalisation » qui va prendre position à la tête de la gestion de la Fécafoot. La Fifa vient de siffler la fin du match.
Antoine Tella à Yaoundé