Il n’y a pas pays qui a cherché autant à gagner ce trophée de Coupe d’Afrique comme le Sénégal. Pays réputé dans la production des joueurs de qualité et en série, le pays de Sadio Mané a longtemps buté au pied du sacre. Il avait cru pouvoir le décrocher avec la génération dorée de 2002, celle qui, pour sa première participation en Coupe du Monde a été quart de finaliste.
Les Lions Indomptables de Patrick Mboma, de Marc Vivien Foé, de regretté mémoire, de Pierre Womé, de Samuel Eto’o, l’en avait privé.
Mais ce dimanche à Yaoundé, ce Sénégal remporte la 33è édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Une victoire qui intervient à la séance fatidique des tirs au but. 120 minutes n’auront pas suffi pour les 22 protagonistes pour se départager. Score de 0-0 dans la rencontre. Score après les tirs au but 4-2.
Ce titre de champion d’Afrique, le Sénégal l’attendait depuis 3 ans, 20 ans, 57 ans… Trois ans depuis cette finale perdue cruellement en Égypte contre l’Algérie. Vingt ans depuis cette autre finale perdue contre le Cameroun en 2012 alors qu’Aliou Cissé, le sélectionneur des Lions de la Teranga, était encore joueur. Cinquante-sept ans depuis la première de leurs 16 participations en Coupe d’Afrique, un record pour un nombre de compétitions disputées sans titre.
Alors quand Sadio Mané a mis au fond son tir au but, le cinquième de la séance et celui qui offrait enfin le titre désiré au Sénégal, les Sénégalais ont éclaté : sur le terrain, on a vu des danses, on a vu de la joie, on a vu des larmes, on a vu la conscience du poids de l’histoire écrite par les 28 hommes d’Aliou Cissé.
« Cette année était la bonne »
En zone mixte, les Lions de la Teranga n’avaient pas la tête aux interviews. Ils préféraient continuer de profiter du moment, de chanter musique à fond, d’agiter leurs drapeaux et surtout de serrer contre le cœur cette médaille d’or qu’ils attendaient depuis des années.
« Il y a plein d’émotions qui se mélangent. Il y a de la joie. Il y a de la fierté. Du bonheur et un grand soulagement forcément. Je crois qu’on ne réalise pas encore ce qu’on a fait », note Abdou Diallo.
« C’est quelque chose de grandiose. On a fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là et c’est fait ! On a marqué l’histoire de notre pays », se rejouit Nampalys Mendy.
« On avait envie d’offrir ça à notre peuple. Je me souviens qu’on se moquait de nous. Tout le monde disait qu’on avait toujours une bonne équipe et qu’on ne gagnait jamais », savoure Idrissa Gueye.
« On va en ramener d’autres »
Le Sénégal a donc enfin décroché ce trophée qui lui manquait tant après deux échecs en finale. Deux échecs qu’a connus Aliou Cissé, d’abord en tant que joueur en 2002, puis en tant qu’entraîneur en 2019.
« Je suis très heureux. Ça prouve encore qu’avec la force de travail, la persévérance, le fait de ne jamais se décourager, on arrive à obtenir ce qu’on veut. Nous sommes fiers, très fiers, parce que nous gagnons face à l’Égypte, qui a sept Coupes d’Afrique, ce n’est pas rien. Je suis très ému, car cette Coupe, on la gagne pour tout le peuple sénégalais qui la réclamait depuis plus de 60 ans. Nous aussi, on aura notre étoile », a savouré le sélectionneur, avant de voir sa conférence de presse interrompue par ses hommes.
« J’espère qu’on va pas s’arrêter et qu’on va ramener en d’autres », se projette déjà Nampalys Mendy.