A la FÉCAFOOT, black-out sur les montants alloués aux clubs par le contrat MTN – FECAFOOT. Motus et bouche cousue sur le contrat FECAFOOT – Guinness. Et quiconque aura le malheur d’évoquer ces chiffres subira le courroux de Tsinga et de son Président, le milliardaire. Transparence, transparence, par où te caches-tu?
Lundi 13 février 2023, un journaliste « irrévérencieux » a été retiré sans autre forme de procès d’une émission de grande écoute. La raison? Ses sorties ne plaisent pas au demi-dieu.
Le candidat Samuel Eto’o affirmait donc en août 2021 que « le football camerounais devait se diriger de manière transparente ». Il a désormais fait place au Président Samuel Eto’o qui pense qu’il ne faut divulguer aucun chiffre. Que ces chiffres appartiennent exclusivement à la FECAFOOT.
Que cachent cette nervosité et ce changement de paradigme ?
Ils cachent l’incapacité du nouvel exécutif à trouver des partenaires prêts à accompagner sa vision d’une part. Et d’autre part la volonté de gérer seul des revenus qui dans l’orthodoxie des choses sont partout dans le monde gérés par les ligues professionnelles de football.
Tenez ! en France Uber Eats a signé avec la Ligue de Football Professionnelle (LFP) et le montant est connu. 15 millions d’euros en 2021-2022, 16 millions en 2022-2023 et 17 millions d’euros pour 2023-2024.
En Angleterre, Barclays Bank a signé avec la Premier League. Et les montants sont connus comme partout ailleurs.
Dans tous les pays qui affichent une véritable volonté de développer de façon transparente le football, les contrats de sponsoring ou de naming sont directement signés entre les sponsors et les Ligues Professionnelles, entités autonomes. Cette bonne pratique permet à tous les acteurs majeurs du football (présidents, arbitres, entraineurs, représentants des joueurs, etc.) parce qu’ils siègent aux Conseils d’Administration de ces ligues, d’approuver ou non ces contrats qui ont certes des retombées financières pour eux, mais comportent également des obligations directes.
Transparence : tout est fait à l’opposé
Au Cameroun, même lorsqu’il y a une ligue professionnelle, les présidents successifs de la FÉCAFOOT paraphent toujours ces contrats. Et lorsqu’on les interpelle sur les chiffres, ils répondent : « Croyez-nous sur paroles » ou « circulez il n’y a rien à voir ». En ce qui les concerne, le contrat ne lie que la FECAFOOT et le Sponsor. Impossible de savoir la réelle répartition des revenus ainsi engrangés. C’est tout le contraire de la transparence. Difficile dans ces conditions pour les clubs d’inscrire une recette prévisionnelle qu’ils ignorent dans leurs budgets prévisionnels.
Ce qui est clairement frappant est le silence complice des présidents de club. Ils ne comprennent pas l’importance de leur rôle dans la création des conditions d’une bonne gouvernance à la FECAFOOT. Ceux qui ont le courage de dénoncer subissent les foudres d’un Président qui ne vit que sur du bluff. Ce Président utilise l’argent destiné au football à d’autres fins. Et ce sont des montants qui vous reviennent de droit.
La FECAFOOT ne daigne même pas publier, exercice comptable après exercice, ses rapports financiers. Et ce n’est pas S’il est vrai que ce n’est pas l’actuel exécutif qui a instauré cette pratique, force est de constater qu’il ne se presse pas pour la bannir. Opacité? Clairement. Manque de transparence? Absolument d’autant plus que c’est exactement le contraire des déclarations du candidat Eto’o.
Dans ces conditions, à quoi bon s’étonner que des potentiels sponsors ou annonceurs trainent des pieds pour apporter leur soutien au nouvel exécutif ?
Pour conclure, vous qui nous lisez, « circulez il n’y a rien voir » !