On en sait un peu plus sur la configuration du premier tour de la Coupe d’Afrique des nations 2019, avec la répartition des équipes dans les différentes poules lors du tirage au sort du 12 avril à l’ombre des pyramides. Compte tenu des forces en présence, l’anxiété était de mise chez la plupart des protagonistes, chacun nourrissant le secret espoir de « tomber » dans un groupe moins difficile. L’incertitude étant un facteur prépondérant d’un tel exercice, les spéculations sont allées dans tous les sens jusqu’au moment ultime.
Comme pour éviter toute mauvaise surprise, la Confédération africaine de football (CAF) avait pris la peine de regrouper dans un même chapeau les pays considérés comme des cadors sur le continent en matière de football. A savoir : l’Egypte, pays hôte, le Cameroun, tenant du titre, ainsi que les équipes ayant les meilleurs classements FIFA comme le Sénégal, le Maroc, le Nigeria et la Tunisie. Il était donc convenu dès le départ que les gros morceaux ne pouvaient pas croiser le fer d’entrée de jeu. Cela dit, des chocs dès le premier tour n’étaient pas à exclure totalement. Surtout avec la présence dans d’autres chapeaux de quelques équipes d’envergure à l’instar de l’Afrique du Sud, de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie, de la Guinée, du Mali ou du Ghana. Contrairement aux équipes considérées plus faibles comme le Zimbabwe, la Namibie, la Guinée Bissau, l’Angola, la Tanzanie et le Burundi qui se retrouvaient dans le même chapeau avant le tirage au sort.
A l’issue d’un scénario plein de suspense et d’incertitude, on peut constater que le Cameroun s’en tire plutôt bien dans le groupe F où il aura pour adversaires le Ghana, le Bénin et la Guinée-Bissau. Même s’il faut convenir qu’à un tel niveau, chaque équipe qualifiée dispose d’atouts propres pour sortir son épingle du jeu, il n’en demeure pas moins vrai que certaines sélections ont plus de chance que d’autres d’aller le plus loin possible dans la course au titre. En dehors de l’Egypte, on peut avouer que le champion d’Afrique en titre a été servi par une main heureuse. Sauf mauvaise surprise, Camerounais et Ghanéens se détachent nettement comme favoris du groupe. Et si on s’en tient à une certaine tradition qui veut que les Lions indomptables perdent rarement face aux Black stars en match de compétition, la première place du groupe pourrait lui sourire. On ne peut pas en dire autant d’autres « grandes équipes » qui auront fort affaire pour dicter leur suprématie réelle ou supposée. En dépit de toutes les précautions, on va vivre quelques chocs électriques dès le premier tour. Comme dans le groupe C entre l’Algérie et le Sénégal, souvent favori et qui rêve de remporter son premier trophée continental. Chaudes empoignades en perspective entre le Maroc, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud dans le groupe D considéré comme celui de la mort.
Bien que relativement épargnée par le sort, l’équipe du Cameroun doit descendre du petit nuage pour se concentrer sur l’essentiel. Gare à la suffisance, à l’excès d’euphorie. Clarence Seedorf et les siens auraient gravement tort de penser que la qualification pour le deuxième tour est acquise d’avance. Rappelons que le Ghana et la Guinée Bissau ont terminé à la première place de leur groupe qualificatif pour la CAN 2019 alors que le Bénin se situait en deuxième position. On se rappelle par ailleurs que le Cameroun avait battu difficilement la Guinée Bissau (2-1) en phase de poule de la CAN 2017. Un précédent qui devrait servir de leçon aux joueurs et à l’encadrement technique qui doivent sortir de la torpeur ambiante pour se remettre immédiatement à l’ouvrage. En multipliant les matchs amicaux de haut niveau pour procéder aux derniers réglages et autres réajustements à deux mois du coup d’envoi d’une compétition qui s’annonce très disputée.
Jean Marie NZEKOUE, Editorialiste