En séjour au Cameroun depuis la semaine dernière, l’ancien portier emblématique des Lions indomptables s’est départi de ses habits d’entraineur adjoint de l’Espanyol Barcelone (Liga) pour revêtir ceux de Directeur d’Aspire Football Dreams, filiale du Cameroun. L’occasion fait le larron car, le projet qatari est rendu à sa 7e édition et les tests de détection ont cours sur le territoire national en ce moment.
En dépit de son agenda serré, Thomas Nkono, surpris ce mercredi dans ses bureaux à Yaoundé, a volontiers accepté de nous accorder un entretien. Il s’exprime sur les prouesses des Lionnes indomptables au Canada, sur le mauvais vent qui souffle chez les Lions, l’impasse à la Fédération camerounaise de football, et naturellement sur la succursale camerounaise du projet Aspire qu’il dirige.
Lionnes indomptables et Coupe du monde 2015
Je profite de cette occasion pour donner mon soutien aux filles qui, par leurs efforts et leurs sacrifices, ont pu porter le drapeau du Cameroun le plus haut possible. Ce qu’on devrait comprendre, c’est que, si ces filles sont arrivées là, c’est grâce à leurs sacrifices. On devrait comprendre aussi qu’elles ont joué contre des équipes qui, la majorité, sont professionnelles. Chapeau à ces jeunes filles. Malgré tout ce qu’on a comme manquements, elles ont prouvé qu’avec la volonté, on peut faire de bons résultats.
Les Lions indomptables
Le principal regret, c’est le manque de conscience de ceux qui devraient mener le bateau de cette équipe. C’est une équipe sans âme qui flotte, et qui devrait avoir quelqu’un pour lui donner confiance. Je me dis qu’au football, c’est parfois un problème de confiance.
Non-convocation de certains joueurs donc, Kameni
Je suis quand même malheureux pour quelques décisions qui sont prises ça et là. Je ne voudrais pas m’attarder sur le cas d’Idriss. J’aimerais m’attarder sur un plan de travail. Est-ce qu’on est là pour former un groupe ? Le Cameroun pour moi n’a pas un groupe. On joue pour convoquer des joueurs. On appelle des joueurs, on n’a vraiment pas un groupe. Qu’est-ce qu’on prépare ? La relève ? Les résultats immédiats ? On ne sait pas. Il n’y a que celui qui est à la tête de cette équipe qui pourrait dire exactement où nous allons.
Sa nomination avortée chez les Lions
A travers la presse, ça va beaucoup vite avec tout ce qui tourne autour de cette équipe. C’est vrai que ça me va chaud au cœur quand on pense que je pourrais donner ce service à mon pays. Il est vrai que dans une décision comme celle-là, c’est une responsabilité très importante. Et dans cette responsabilité, il faut savoir là où on va atterrir. Moi j’ai des idées en tête, et je crois que je peux apporter plus que ceux qui pensent que les Européens pourraient apporter à ce pays. Il y a une possibilité qui s’est présentée, elle n’a pas aboutie.
Impasse à la Fécafoot
Je crois qu’il y a des candidats qui ont postulé et qu’on devrait respecter à un moment donné. A partir de là, il faut qu’un dirigeant soit désigné à partir du vote. En ce qui est de la postulation des uns et des autres à ce poste de la fédération, il faut qu’on nous dise exactement ce qu’on attend de notre football. C’est bien beau d’être président, mais il faut que ceux qui veulent se présenter nous dise quelle est leur politique. Parfois, je fais confiance à ceux qui ont une expertise de cette fédération. C’est vrai que j’ai beaucoup de sympathie pour ceux qui étaient là, et ceux qui y sont. Et je suis mal placé pour prendre le parti de qui que ce soit.
Tests Aspire Football Dreams (7e édition)
C’est reparti comme d’habitude. On en profite pour remercier le bureau de la normalisation parce que sans eux, on ne pourrait pas avoir des stades qui sont gratuits, et beaucoup plus de facilités pour nous permettre de bien voir ces jeunes. Nous repartons à partir du 30 juin à travers le Cameroun pour finaliser le 10 juillet. Pour cette édition, il y aura un changement important par rapport aux finales qui vont se dérouler du 14 au 16 juillet. La particularité est que le finaliste ou celui qui ira pour faire les finales à Dakar ou à Doha, le saura le jour de la finale, c’est-à-dire le 16. L’heureux élu sera connu devant tout le monde.
Suivi des lauréats des précédentes éditions
Nous faisons un suivi à travers les parents. Mais aujourd’hui, on a d’autres idées pour pouvoir aller au-delà. Donc, ceux qui seront arrivés dans les finales constitueront une pépinière pour garder un œil sur eux, parce qu’à la fin, il y a du talent. Par exemple, sur 30 finalistes, on ne prend que 2 et 28 rentrent à la maison. Le moment est venu pour qu’on récupère ceux qui ne seront pas retenus et qu’on continue avec eux dans la formation.
On a ce souci d’aider les familles. On a constaté que ceux qui sont les meilleurs sont parfois les plus pauvres. Donc, dans le souci d’aider les familles, Aspire ne demande pas un seul rond pour la participation ou l’inscription.
On a deux professionnels, Kenné qui est à Eupen, et Wala Zock qui est à Saint-Trond (Belgique). Les autres sont en fin de formation. Ils n’ont pas encore 18 ans pour pouvoir intégrer un club professionnel. A partir de là, je crois que l’année prochaine, on pourrait vous dire qui a réussi ou pas.
Entretien avec A.K.