Entraîneur de football et non moins, consultant, il analyse les chances des deux équipes dans cette confrontation où de la technique, du physique et du mental, va jaillir la victoire finale.
En sept confrontations, le Ghana a pris le meilleur sur le Cameroun. Y’at-il lieu de craindre pour nos Lionnes indomptables ?
La crainte ne devrait pas exister en football car dès le coup d’envoi, nous avons tous les mêmes avantages. Mais souvent, c’est une affaire de forme du jour, de préparation ou d’envie. Le Cameroun à plus à gagner lors de ce match car tout un peuple l’attend en finale. Les atouts présentés jusqu’ici font des Lionnes un favori de la compétition. Le passé récent aux jeux africains peut être un facteur déterminant pour l’une ou l’autre équipe. Le Ghana a l’avantage psychologique pour avoir gagné. Ce sera une revanche pour le Cameroun qui ne veut pas se faire humilier devant son public et tomber sous le coup de 1972. Donc, on s’attend à match ouvert pour les deux équipes.
A chaque fois que les deux équipes se sont croisées en ½ finale, la décision s’est faite aux prolongations (2002 et 2004). S’achemine-t-on vers un scénario identique demain ?
C’est possible comme scénario car, nous avons si je ne me trompe, la deuxième meilleure attaque du tournoi face à la meilleure défense du tournoi, on peut dire que les deux équipes vont se neutraliser. Mais l’équipe du Cameroun monte en puissance au fil des matchs et si les Camerounaises réussissent à exploiter les espaces laissés en attaque par Gaëlle Enganamouit qui est super surveillée par ses adversaires comme Akaba l’a fait face aux Zimbabwe, les 90min suffiront. Seulement, il faut faire attention au réalisme des ghanéennes et surtout leur maîtrise du collectif.
La fraîcheur physique du Cameroun qui eu droit à 3 jours de repos (contrairement au Ghana qui n’a jouit que de 48h), peut-elle faire avoir une incidence positive sur le résultat de la rencontre ?
Je ne pense pas beaucoup car, les staffs médicaux et le préparateur physique ont des protocoles qui permettent de rétablir les équilibres. Mais je note plutôt le turnover du Cameroun qui a permis aux ténors de bien récupérer et à Gaëlle Enganamouit d’être plus compétitive.
Le match Cameroun-Zimbabwe a donné à voir quelques nouveaux visages qui ont prouvé qu’elles peuvent être titulaires au sein de ce groupe. Est-ce de nature à mettre la pression au sélectionneur Enow Ngachu ?
Il y a 21 joueuses choisies par Enow Ngachu et susceptibles de revendiquer une place de titulaire. Ngo Mbeleck, Akaba et les autres ont du potentiel et de la qualité. Oui Enow a de la pression pour son 11 entrants car chacune des joueuses voulait dire ce jour : « je suis là et je peux ». Mais c’est une affaire de choix sans sentiment ; le coach peut se tromper sur la forme du moment d’une joueuse. Qui mieux que lui a la maîtrise des choix en ce moment ?
Le Ghana joue physique, technique et collectif. Quel est selon vous, le plan anti-Black starlet qui peut permettre au Cameroun de remporter ce match qui s’annonce tendu ?
Avoir un ascendant psychologique sur le match permettra au Cameroun de passer l’étape Ghana. N’oublions pas que c’est une élimination directe et que parfois la notion de beau jeu n’est pas au rendez-vous. Victoire impérative c’est l’objectif donc, l’équipe qui a plus d’envie et détermination aura le dessus et si en plus le public n’est pas spectateur mais supporters comme depuis le début de la compétition ; je crois que le côté psychologique prendra le dessus pour une victoire du Cameroun.
Qu’est ce qui coince avec Gaëlle Enganamouit au point où après trois matchs et malgré son statut de titulaire, elle n’a pas encore réussi à scorer ?
Gaëlle peut être super présente au deuxième tour. C’est vrai que les Camerounais attendent beaucoup d’elle surtout en termes de buts mais, il faut noter qu’elle sort de blessure et sa période de rééducation est en cours. Elle a souhaité revenir sur les terrains avant les délais car elle voulait absolument participer à cette Can. Il faut donc un gros boulot psychologique pour qu’elle puisse transcender la peur d’une autre blessure. Mais elle est très précieuse pour cette équipe, sa présence sur les terrains est un atout car elle pèse énormément sur les défenses adverses.
Entretien avec C.D.