Le Minjes Siegfried David Etamè Massoma serait dans tous ses états. La copie des travaux de la commission de relecture des textes qu’il voulait confidentielle s’est retrouvée dans des journaux. Les commissions de relecture des textes et d’enquête pourraient officiellement remettre les copies de leurs travaux au Minjes ce mercredi 14 juillet. La cérémonie, qui avait préalablement été annoncée pour mardi 13 juillet, a été reportée à ce jour pour des raisons non encore élucidées.
Cependant, il faut le dire, les conclusions des travaux de la commission de relecture des textes de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) sont attendues avec beaucoup d’entrain par l’opinion publique nationale et internationale. D’autant plus que la fédération internationale de football association (Fifa), faisant prévaloir sa suprématie et son veto, a ordonné que la Fécafoot examine (une relecture des textes relus) la mouture finale produite par la commission de relecture créée le 7 mai dernier, avant transmission pour appréciation au ministre de la Jeunesse et des sports (Minjes) Siegfried David Etamè Massoma. Ce dernier ayant par ailleurs instruit tous les membres de la commission de “ la première ” relecture des textes, créée par lui, d’observer une confidentialité à toute épreuve.
Peut-on en l’état actuel affirmer que les instructions de Siegfried David Etamè Massoma ont été bafouées ou respectées à la lettre ? Il va sans dire, au vu des nouveaux développements de cette affaire, que les mesures de sécurisation (confidentialité des travaux de la commission de relecture) des textes ont été foulées au pied. A peine la mise en garde faite, certains journaux, qui n’ont fait que leur travail de recherche de l’information (ils en ont le droit), ont pu obtenir et publier en exclusivité des textes qui, selon des collaborateurs du Minjes, auraient dû être gardés en secret. Soit ! On peut tout de même dire, à la décharge de ces journaux, qu’à l’ère de la concurrence médiatique, aucun médium libre au sens profond du concept ne se refuserait de publier ou de diffuser un scoop pour faire grandir son audience. L’occasion ne fait-elle pas le larron ?
Chasse aux sorcières !
Le deuxième aspect du problème, le plus important selon des cadres du Minjes, consiste à savoir qui a servi aux journaux les textes qui en principe “devaient être tenus secrets jusqu’à la relecture et le cas échéant, jusqu’à avis favorable de toutes les parties (Fécafoot, Commission de relecture, Minjes et Fifa) concernées”. L’ennemi n’est-il pas dans la commission de relecture qui, jusque-là, était détentrice des copies de ses travaux ? Ou alors au Minjes ou à la présidence de la République qui, selon nos sources étaient aussi détenteurs de ces copies ? L’affaire fait grand bruit au Minjes où l’on pense qu’un ou quelques membres de la commission de relecture auraient cru bon de vite faire découvrir leur travail, fruit de leur intelligence? Des sources proches de la commission pensent plutôt que la fuite aurait été organisée soit par des collaborateurs du Minjes, soit par des cadres la présidence de la République.
Et pendant qu’on y est, certains membres de la même commission de relecture, au lendemain de la remise tardive de la copie de leurs travaux, ne cachent pas leur intention de présenter leur candidature à la présidence de la Fécafoot. A se demander si pendant tout leur travail, ces membres n’ont pas taillé les textes à leur convenance ou à leur mesure, et surtout à la dimension de leurs ambitions ? C’est de bonne guerre, rétorquerait-on. L’obéissance à la loi que l’on s’est prescrite est la plus grande forme de liberté. Et quand bien même les membres de la commission de relecture des textes de la Fécafoot ou quelqu’un d’autre annonceraient leurs candidatures, ce n’est que de leur droit. Mais ont-ils mesurer leurs chances face à l’équipe dirigeante actuelle qui contrôle l’essentiel des membres de l’assemblée générale ?
Nombre d’anciennes gloires du football camerounais dont Albert Roger Milla, Thomas Nkono, François Doumbè Léa, Benjamin Massing, Teni Yerima, Charles Léa Eyoum…, pensent qu’il faut davantage bien affûter ses armes et avoir fait ses preuves par le passé, en matière de gestion administrative du football, pour briguer un mandat à la Fécafoot. En définitive, seules les élections qui se dérouleront à l’Assemblée générale attendue détermineront qui seront les prochains gestionnaires du football camerounais. Bonne chance tout de même à tous les candidats à la présidence de la Fécafoot. Chaud devant !
Par Honoré FOIMOUKON, Le Messager