Depuis quelques semaines, l’ingénieur en mécanique, candidat à la présidence de la fédération camerounaise de football, fait le tour du pays pour déclarer officiellement sa candidature et solliciter les suffrages des différents délégués des régions. Toutefois, le périple s’annonce difficile.
«C’est le malaise qui mine le football camerounais qui est la principale raison de ma candidature à la gestion de cette instance faîtière de notre football.» Tels sont les propos du candidat Patrice Tchamtcheu à la présidence de la fédération camerounaise de football dont l’assemblée générale élective aura lieu le 24 mai prochain. Mr Tchamtcheu dit vouloir d’abord déclarer sa candidature et attendra le moment propice pour dévoiler sa feuille de route. Après Iya Mohammed et Jean-Pierre Djemba Elemva, Patrice Tchamtcheu est le 3e candidat pour le poste.
Selon lui, le malaise du football camerounais se résume en onze points et il impute la responsabilité au président sortant Iya Mohammed et à son équipe. Il cite en vrac la non homologation des rencontres de la phase aller avant la reprise de la compétition, les primes des équipes finalistes de la coupe du Cameroun qui ne sont pas reversées aux clubs concernées jusqu’à ce jour (cas de l’Unisport du Haut-Nkam et Union de Douala), l’imbroglio Bamboutos de Mbouda. Il se pose d’ailleurs la question de savoir comment comprendre que l’Acpd dont la mission principale est la défendre des intérêts des clubs de l’élite soit restée étrangement muette et imperturbable face à cette situation.
Flou juridique
Dans la même perspective, il se demande comment peut-on envisager le professionnalisme dans un environnement où il n’existe que de clubs amateurs ? Comment comprendre que l’on puisse bâtir une belle toiture alors que les murs et la fondation n’existent pratiquement pas ? Comment comprendre que l’on mette sur pied un championnat Mtn elite two qui promet des équipes au niveau très bas ? Comment comprendre que le football de base notamment le football des jeunes, la D3 et la D2 régionale, ne bénéficie pas d’un suivi réel de la part de la Fécafoot ? Cas de l’incapacité de la ligue départementale de la Sanaga maritime dans l’addition simple des points gagnés par les équipes, situation qui bloque jusqu’à ce jour le démarrage des championnats de D3 de la Sanaga maritime et de D2 régionale du Littoral ?» Le bénévolat des entraîneurs et des éducateurs de football et le mauvais traitement des officiels que sont les arbitres, commissaires de match et bien d’autres ne le laissent pas indifférent.
Au regard de ce précède, Patrice Tchamtcheu dit croire en l’échec de Iya Mohammed. «Il avait entre autres pour mission de refaire les textes, dont une mouture présentée en 2004 avait été envoyée pour relecture. En février 2007 un projet de texte envoyé directement à la Fifa est rejeté par celle-ci. A ce jour, la Fifa et la tutelle ne disposent d’aucun texte de la Fécafoot et c’est dans ce flou juridique qu’est gérée la Fécafoot», soutient-il tout en invitant «monsieur Iya Mohammed et sa bande à constater leur échec et à démissionner sportivement.»
Il ira plus loin en affirmant que «la fédération camerounaise de football est une association des clubs de football et je pense, en tant que président de club qui bénéficie du soutien des autres présidents, que pour la suite des évènements nous allons affronter cette muraille avec beaucoup de sérénité. Surtout pour sauver le football camerounais… Nous irons aux élections sans avoir peur mais à condition que les dés ne soient pas pipés d’avance. L’assemblée générale élective est constituée à 60% par des membres n’étant pas directement concernés par les affaires du football.»
Il continuera son propos en soutenant qu’il «roule pour le football camerounais et ma profession de foi sera disponible dans les jours à venir. Je suis président de club et par an je dépense au moins 30 millions pour la cause du football.»
Sur le plan infrastructurel, il argue qu’autant que la santé, l’éducation et la culture, les infrastructures c’est un domaine sensible qui relève du domaine de compétence de l’Etat. «On ne peut pas parler de football sans parler de la tutelle parce que c’est l’Etat qui met les infrastructures à la disposition de la fédération. C’est un gros problème et même quand il y a ces infrastructures il faudrait que la fédération veille sur cela.»
Après son cycle secondaire au lycée Général Leclerc de Yaoundé, Patrice Tchamtcheu, âgé de 42 ans, a fait successivement les universités de Yaoundé et de Ngaoundéré, l’Ecole polytechnique de l’université d’agriculture de la Chine du sud et est nanti d’un doctorat 3eme cycle, thèse en mécanique. Ingénieur expert technique, le candidat à la présidence de la Fécafoot est le président fondateur du Centre populaire de sports et d’étude de Douala (Cpsed) club de 2e division régionale et de l’International Friendship football à Beijing (ligue amateur). Président d’honneur de Ranger’s Fc de Hongkong et de l’ex-Songri (Matsunitchi), club des 1ère division en Chine, Patrice Tchamtcheu était président de la commission technique de l’Unisport du Haut-Nkam entre 2005 et 2007. Ce qui pourrait justifier la présence à ses côtés à Bafoussam, lors de la déclaration de sa candidature, de René Ngaleumo, ancien président du conseil d’administration de l’Unisport.
Blaise Nwafo à Bafoussam